Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

mardi 27 mai 2008

Le droit de tuer ?

Je suis tout bonnement révolté ! Ce n'est pas la première fois qu'un fait divers me met hors de moi, mais les suites qui sont données à celui-là battent des records.

Vendredi 23 mai, un jeune ressortissant de la communauté des gens du voyage est interrogé, dans le cadre d'une procédure banalement commune, dans les locaux de la gendarmerie de Draguignan. Profitant d'un moment d'inattention de ses "geôliers" du moment, l'homme s'enfuit menottes aux mains.

Nous sommes en France au 21ème siècle, pas dans le Far West américain au 18ème. Les gendarmes de Draguignan ne sont pas des shérifs. On eût pu s'attendre, gens civilisés que nous sommes, à ce que la suite de l'histoire se déroulât de manière benoîte : poursuite du voleur par les gendarmes, avec possiblement des sommations et des cris, des bruits de bottes sur la chaussée, peut-être un véhicule volé et des sirènes hurlantes qui le poursuivissent... Dans le pire des cas, le voleur eût réussi à s'échapper, les gendarmes eussent été quelque peu l'objet de risées sous cape, et comme ce petit voleur n'avait de toute évidence rien d'un Jacques Mesrine, la société n'eût pas été plus que ça en danger, il n'eût pas été nécessaire à toutes les polices de France de lancer une chasse à l'homme, et comme ladite police de France est bien faite, il y a tout à parier que notre homme eût été rattrapé quelques jours plus tard, et que l'affaire n'eût finalement fait l'objet que de quelques lignes en troisième page dans la presse varoise.

Mais voilà, bonne gens ! Notre petit voleur n'a pas eu la chance de "tomber" sur un gendarme ordinaire. Ce gendarme-là, qui le poursuivit, avait-il une trop haute idée de sa mission ? Ou bien une trop mauvaise idée de son suspect ? Ou bien encore des gens du voyage en général ? Ou bien n'était-il pas "dans son état normal" ? Ou bien ... Ou bien ... Nul le sait encore et l'enquête est en cours. Toujours est-il que des coups de feu ont claqué ce vendredi dans une rue de Draguignan où un homme s'enfuyait en courant : pas moins de 7 coups de feu ! Et le petit voleur, père de trois enfants, s'est écroulé, touché à mort par 3 balles du gendarme zélé...

A ce stade, l'histoire ressemble déjà à un mauvais scénario, et malgré l'horreur que j'éprouve à l'idée de ce meurtre, il n'y a pas d'autre mot, je ne crois pas que j'aurais écrit un billet ici sur le sujet.

Mais ce n'est pas tout : notre gendarme assassin a été mis en examen ... pour "coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner", et ceci contre l'avis initial du procureur de la République qui, lui, avait bien ouvert une instruction pour homicide volontaire.

Quelle belle société que celle dans laquelle nous vivons ! Comme on peut être fier de cette démocratie exemplaire où tout respire la liberté et le respect du citoyen ! Comme on a raison d'appeler ça un état de droit !

Songez qu'aux termes du code pénal, et pour bénéficier de cette "circonstance atténuante" qu'est la légitime défense, il vous faudra, si vous y êtes confronté un jour, prouver (la charge de la preuve vous incombe) une proportion équilibrée entre l'arme que vous aurez employée et le danger représenté par votre agresseur. La légitime défense, ce n'est pas le droit de tuer bien sûr ! Si par exemple vous tirez au revolver sur un agresseur armé d'un couteau, adieu la légitime défense : vous êtes un meurtrier.

Notre gendarme de Draguignan, lui, n'a même pas besoin de la notion de légitime défense : il est gendarme, lui ! C'est là sa meilleure défense ! Pas même d'homicide, en ce qui le concerne : juste des coups involontairement mortels ! Sept coups de feu contre un individu sans arme et menotté, dont trois mortels, mais sans intention de donner la mort ! C'est tellement évident ! Et dire que des esprits chagrins vont sûrement dire le contraire...

Ca s'appelle le droit de tuer, et c'est inadmissible. Pas étonnant, même si on ne peut que condamner leurs exactions et la détérioration de biens d'autrui, que la famille de la victime se soit ensuite révoltée !


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vendredi 23 mai 2008

Pas encore suffisant !

Je crois que je me suis un peu précipité en écrivant mon billet d'hier sur l'affaire des marins pêcheurs.

Je pensais bien naïvement que cette affaire était close, que l'aide inacceptable étant promise tout allait rentrer dans l'ordre, que les manifestants allaient cesser de manifester et que les pêcheurs allaient enfin pêcher.

Que nenni ! Les représentants syndicaux, qui ont négocié avec le ministre Barnier, appelaient à la reprise du travail, mais les pêcheurs eux-mêmes ne l'entendent pas de cette oreille et exigent "le gas oil à 0,40 € à la pompe" avant toute interruption de leur "action revendicative".

Ben voyons ! Comme je l'expliquais hier, l'état n'a strictement aucun pouvoir sur le prix de ce carburant particulier, entièrement détaxé. Appliquer cette revendication, ce serait donc tout bonnement en revenir à la pratique des prix administrés heureusement abandonnée depuis longtemps en France, celle qui faisait les beaux jours des économies du bloc soviétique. Quand je parlais de collectivisme ! Tout se tient...

Apporter des aides directes sur des fonds publics, c'est déjà plus que discutable, mais les usages dans ce pays sont ainsi faits, et il sera bien difficile de faire entrer dans les consciences que l'économie dirigée est une hérésie, et la source même des maux qu'elle prétend combattre.

Apporter de telles aides à une profession en particulier, toujours sur les fonds publics et donc en utilisant la fiscalité supportée par l'ensemble de l'activité économique, ça devient du corporatisme d'état. Le faire en imposant un prix de vente à des distributeurs qui sont par nature de libres entrepreneurs, c'est de la dictature !..

Sans compter que dans le cadre des institutions européennes, dont nous profitons tous par ailleurs, pêcheurs inclus, de telles aides sont des entraves inacceptables à la concurrence. Que diraient nos braves marins pêcheurs bretons si l'état espagnol subventionnait ses propres navires pour qu'ils puissent à moindre frais venir pêcher le cabillaud au large de Belle Ile en Mer, même dans le cadre strict des quotas qu'ils décrient ? C'est pourtant ça qu'ils viennent d'obtenir de l'état français, et qu'ils ne trouvent pas encore suffisant...

Mais il y a pire encore ! On savait depuis plusieurs jours que des commandos de marins grévistes bloquaient par la force des dépôts de carburant, asphyxiant ainsi la distribution de produits pétroliers dans des régions entières, et pas seulement le carburant des bateaux. On savait aussi que d'autres bloquaient les accès aux ports, par la force toujours. Voilà qu'on nous montre hier en plein journal télévisé, sans aucun commentaire de fond (c'est peut-être ça qu'on appelle l'impartialité dans les milieux journalistiques), un commando de "grévistes en colère" mettant à sac le rayon poissonnerie d'un supermarché pour en retirer les produits d'importation et les distribuer aux automobilistes qui passaient par là...

C'est ce qu'on a pris l'habitude d'appeler une "action syndicale". Moi, j'appelle ça par son nom : un hold up en bande organisée. Et je ne comprends absolument pas pourquoi personne ne bouge ! Imaginons simplement qu'un quidam lambda entre dans une poissonnerie, braque le poissonnier, et fasse main basse sur une partie de la marchandise. Alertés par le voisinage, il ne fait aucun doute que les policiers du coin surgiraient pour se saisir du cambrioleur et qu'il serait poursuivi puis condamné pour cette action délictueuse. Et ce serait tout à fait normal, la mission première de l'état étant de garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens.

Ici, rien de tout ça ! On regarde faire. On ne bouge surtout pas. Dans ces circonstances particulières, la mission de l'état n'est-elle plus de garantir la sécurité des biens et des personnes ? Sous prétexte de "revendication syndicale", ou simplement de manifestation, est-on dans son bon droit en prenant des otages (dans le cas des dépôts de carburants) et en dévalisant d'honnêtes commerçants (dans le cas du supermarché) ? N'est-on plus dans un état de droit dès qu'une catégorie de citoyens se plaint de son sort ? Il faut le croire, et c'est tout simplement lamentable. Un jour peut-être, un gréviste illuminé prendra-t-il le ministre en otage et le pendra-t-il haut et court en criant ses revendications. Ce serait une "action revendicative" là-aussi, surtout pas un assassinat, et peut-être faudra-t-il surtout là-encore ne rien faire ? J'ai déjà dénoncé vivement les (ex)actions syndicales dans un billet ancien. Rien n'a changé depuis, ni dans mon esprit ni malheureusement dans les faits...

Ca s'apparente à ce que le général De Gaulle appelait en son temps "la chienlit". Ca pourrait s'appeller tout simplement l'anarchie.


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jeudi 22 mai 2008

Collectivisme avéré

Nous vivons vraiment dans un régime collectiviste, il n'y a pas de doute possible !

Devant la flambée du prix du pétrole brut, dont les raisons sont connues mais sur lesquelles les états n'ont aucune prise, et devant surtout l'envolée des prix "à la pompe", tout le monde est inquiet à juste titre, et nombre d'entre nous sont dans une situation très critique.

C'est le cas de tous ceux qui sont obligés d'utiliser un véhicule, pour leurs besoins professionnels notamment. C'est donc le cas surtout d'un certain nombre de professions : marins pêcheurs, transporteurs, taxis, ambulances, etc.. mais aussi des simples particuliers que nous sommes pour les trajets domicile-lieu de travail. Pour tous ceux-là le prix des carburants est un élément qui pèse inexorablement sur les revenus nets, ou, si l'on préfère, sur le pouvoir d'achat.

Dans le prix des carburants sont comprises un certain nombre de taxes, les plus connues étant la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) et la TVA, qui représentent en fait la majeure partie du prix, ce qui fait dire que quand on fait le plein, on achète surtout... des taxes !

Mais pour certaines professions (celles qui crient le plus fort, bien souvent), l'état met en place des détaxes qui allègent d'autant le prix du carburant. C'est le cas notamment des marins pêcheurs, qui bénéficient d'un carburant totalement détaxé.

Mécaniquement il est vrai, ce carburant-là subit de plein fouet les variations des prix du brut, variations qui se trouvent partiellement masquées ailleurs par l'application de la TIPP, elle-même calculée en volume et non en pourcentage du prix de vente. Et de fait, les marin-pêcheurs ont vu le prix de leur carburant augmenter ces derniers mois dans des proportions supérieures à la moyenne des autres. D'où un mécontentement attisé par le mode de calcul des rémunérations dans cette profession, où schématiquement le salaire est proportionnel aux bénéfices retirés de l'activité. Comme, parallèlement, le prix du poisson payé au pêcheur est, lui, à la baisse, la résultante est un salaire de misère pour un travail plus que pénible.

Voilà pour le constat, et pour l'explication d'une colère justifiée. Là où les choses se gâtent, c'est au niveau des solutions, celles réclamées comme celles accordées.

Répétons-le, l'état n'a aucun moyen d'action sur le prix du pétrole brut et, la détaxe étant intégrale pour cette profession, il ne peut pas agir non plus sur le prix du produit raffiné. Malgré cela, les marins pêcheurs ont engagé un bras de fer agrémenté du blocage des ports et de certains dépôts de carburants, pour réclamer des aides supplémentaires de l'état. Il faut dire que le Président avait eu le tort de leur promettre un gas oil à 0,30 € le litre, à un moment il est vrai où le brut était bien moins cher qu'aujourd'hui. Certains, quelquefois, perdent des occasions de se taire... Comme s'il était tout à fait normal que l'état, dans tous les cas de figure, doive assumer sur les deniers publics, c'est à dire, rappelons-le, sur nos impôts (ou sur la dette publique à la charge des générations futures, ce qui est encore plus scandaleux), le niveau de revenus de chacun.

Ce raisonnement est typiquement un raisonnement de type collectiviste. Nous étions un certain nombre à penser que nous ne vivions plus (ou moins qu'avant) dans ce type de société. Nous nous trompions manifestement : sous cette pseudo contrainte (car, si on le voulait bien, il serait aisé de rendre force à la loi), le ministre en charge du dossier débloque illico 100 millions d'euros sur six mois pour calmer les excités ! Bel exemple de pragmatisme, sinon de "rupture" : ça fait plusieurs dizaines d'années qu'on agit ainsi, et ça fait plusieurs dizaines d'années que ça ne sert à rien. Mais courage, continuons...

Le vrai problème n'est pas le prix du pétrole, dont il va bien falloir se décider à admettre la chèreté (ne nous attendons surtout pas à ce que son prix baisse : toutes les conditions sont réunies pour qu'il continue de monter), mais le prix du poisson. Il est absolument scandaleux, mais ce n'est pas vrai que pour cette denrée, qu'il arrive sur les étals trois ou quatre fois plus cher, dans le meilleur des cas, qu'à la criée au port. Voilà sur quoi il faut agir : en déterminer les causes réelles (elles sont connues pour l'essentiel) et les traiter. C'est sans doute plus difficile que de sortir un carnet de chèques (sans provisions), mais c'est la seule chose à faire et celle-là, a priori, ne coûterait rien aux finances publiques. Simplement, ça suppose de contrer des lobbies et de mécontenter notamment des intermédiaires, eux-aussi électeurs tout comme les pêcheurs. Mais reste à savoir, et à dire franchement une fois pour toutes, si on est décidé à faire son boulot ou si on ne pense qu'aux prochaines échéances électorales...

Dans la deuxième hypothèse, il faut appeler tous les utilisateurs forcés du pétrole à exercer un chantage du même ordre. L'un des trois éléments de notre belle devise n'est-elle pas l'égalité ?

En attendant, ce sont nous autres, les contribuables, qui payons plein pot les lâches décisions du soviet suprême. Et on en a marre !


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mercredi 14 mai 2008

Vous avez dit racisme ?

Une polémique vient récemment de voir le jour, avec le projet du Président Sarkozy de faire inscrire l'histoire de l'esclavage dans les programme scolaires dès la rentrée 2009. Parallèlement, une discussion connexe est née, au sujet du racisme. Car bien qu'il n'y ait qu'un rapport indirect entre les deux, l'évocation de l'esclavage historique, et notamment du commerce triangulaire, provoque chez les descendants des anciens esclaves, et notamment dans les anciennes colonies françaises d'Outre Mer, la résurgence du sentiment d'être victime de racisme, aujourd'hui encore.

N'ayant jamais voyagé, ni a fortiori vécu, dans ces territoires lointains, je ne sais pas si ce sentiment est justifié ou non. En tout état de cause, mon propos d'aujourd'hui est plus d'évoquer le racisme en général que cet aspect en particulier. Car le racisme anti-Noirs, celui qui vient immédiatement à l'esprit dès qu'on prononce le mot, n'est qu'un aspect du problème.

Qu'est-ce que le racisme?

Le racisme est une théorie selon laquelle il existerait des races humaines qui présenteraient des différences biologiques justifiant des rapports de domination entre elles et des comportements de rejet ou d'agression. Ce peut être aussi le fait de croire en la supériorité d'un groupe humain. Défini comme une race, ce groupe serait supérieur à tous les autres. Le racisme est la haine d'un de ces groupes humains. Dans le langage courant, le terme "racisme" se rapporte également à la xénophobie, c'est à dire au rejet des étrangers.

D'où vient le racisme?

De tous temps, le racisme a existé. Les Egyptiens s'opposaient à ceux qui ne parlaient pas leur langue. Les Romains se considéraient supérieurs à leurs voisins, dont ils voulaient conquérir les territoires. A la même époque, les Chinois se sont interrogés sur le degré d'intelligence des navigateurs qui leur rendaient visite, et commencèrent à comparer les peuples entre eux. Au XVIème siècles, les Espagnols, puis les Portugais, puis nous, les Français, suivis de près par les Anglais et les Hollandais, avons inventé le racisme colonial, considérant les "indigènes" de nos colonies lointaines comme des peuplades inférieures, et les assimilant presque à des animaux, sous prétexte qu'ils vivaient nus, qu'ils peignaient leurs corps, ou qu'ils ne parlaient pas la même langue que nous...

C'est à ce moment également qu'est apparu le "commerce triangulaire" destiné à "approvisionner" les colonies américaines en esclaves "échangés" en Afrique contre des marchandises venues d'Europe. Il faut savoir que tous les Noirs du monde entier ont leur origine en Afrique subsaharienne, et que c'est essentiellement la pratique de l'esclavage qui a fait qu'on en retrouve aujourd'hui un peu partout sur la planète. Il est bien évident que le statut d'esclave de ces populations "déplacées" n'a pu qu'alimenter le sentiment de racisme à leur encontre, puisque par définition ils étaient socialement inférieurs. De là à considérer qu'il l'étaient également d'un point de vue ethnique, il n'y avait qu'un pas, franchi allègrement par tout le monde occidental à l'époque.

Malgré l'abolition de l'esclavage, au milieu du 19ème siècle, le sentiment de racisme anti-Noirs a longtemps perduré, sur le continent américain notamment mais pas seulement. Bien que devenus illégaux, les comportements racistes sont encore d'actualité, y compris en France et en Europe. Et pas seulement en rapport avec la couleur de la peau. L'épisode du régime nazi en Allemagne et dans plusieurs pays d''Europe occidentale entre 1933 et 1945 a laissé des traces profondes. Ce régime profondément raciste qui a persécuté notamment les Juifs, avec plusieurs millions de victimes, s'est appuyé sur une vague antisémite qui n'a pas disparu avec la fin de la guerre, mais qui existe encore aujourd'hui.

Parallèlement à ces formes de racisme au sens étymologique du terme, d'autres formes de rejet de "l'autre", de "celui qui est différent", de "l'étranger", sont encore parfaitement d'actualité. Ce comportement se nomme la xénophobie, et se perpétue dans chaque pays à l'encontre des ressortissants des autres nations, voire à l'encontre des habitants de certaines provinces. C'est encore souvent le cas en France à l'égad des Bretons, des Basques, ou encore des Corses, sans que cette liste soit limitative.

Mais ce n'est pas tout : le rejet de l'autre peut se fonder aussi en fonction des pratiques sexuelles, des croyances religieuses, voire de tout autre critère de différenciation objective ou subjective.

Que penser du racisme?

Le racisme, qui ne s'appuie sur aucune réalité scientifique, est une perversion de la pensée, souvent en relation avec une appréhension (peur de l'inconnu) ou un risque (comportement atypique de certains, chômage...).

Les comportements racistes, et par exemple les discriminations, sont interdits par la loi, c'est bien le moins, sévèrement punis au plan pénal, mais au-delà des textes, il convient de les condamner avec énergie tant sur le plan philosophique que dans la vie de tous les jours. Ils sont une gangrène de la vie sociale, et le déshonneur de l'individu qui s'y adonne. L'égalité de droit entre tous les hommes est un principe immuable qu'il convient de défendre bec et ongles. C'est un des aspects de ce qui différencie l'être humain de l'animal. Le raciste est donc, pourrait-on dire, "un animal parmi les hommes". Au plan moral, j'entends.

Et ces comportements passent malheureusement souvent pour anodins. Il convient donc d'être particulièrement vigilant. Le plus petit signe de discrimination est un "doigt dans l'engrenage", et s'en accommoder, le banaliser, conduit inexorablement à excuser ensuite à court ou moyen terme des comportements beaucoup plus graves. C'est un phénomène insidieux et sournois.

Les dérives actuelles de l'antiracisme

Etre antiraciste, ça consiste à lutter contre le racisme, et ne faire aucune différence de droits entre deux individus, sur quelque critère que ce soit : couleur de peau, religion, habitudes sexuelles, nationalité ou tout autre.

Aucune différence, ni dans un sens ni dans l'autre ! La notion de "discrimination positive", très à la mode actuellement, et qui consisterait, si elle était appliquée, à favoriser telle ou telle catégorie de personnes, membres de telle ou telle minorité, est donc en elle-même une (nouvelle) forme de racisme. Favoriser un groupe minoritaire quel qu'il soit, c'est le discriminer. Le racisme aura disparu quand on ne se posera plus la question de savoir à quel groupe particulier appartient tel ou tel. Mais je sais bien que c'est encore une utopie !...

Il en va de même de cette notion de "parité" qui est apparue il y a quelques temps, et par exemple de la parité hommes/femmes dans les partis politiques, sur les listes électorales, à l'antenne à la télévision, aux postes de direction des entreprises, etc.. etc.. Quelle est cette galéjade ? Quelle est cette idée idiote en fonction de laquelle on devrait systématiquement avoir moitié hommes et moitié femmes dans tel ou tel groupe socio-politique, professionnel ou autre ? Pour donner aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes ? D'accord sur le principe, mais je veux également les droits des hommes identiques à ceux des femmes. Et ça signifie qu'un homme ne doit pas se voir refuser tel poste au motif qu'il y a déjà 50 % de "mâles" dans le groupe, et qu'il faut maintenant y admettre autant de femmes. Car dès lors, vous discriminez les hommes, chers amis donneurs de leçons ! Ce n'est certes pas la faute des hommes s'il y a moins de candidates que de candidats aux postes de responsabilité, que ce soit dans l'entreprise ou dans le monde politique. Et définir tout autre critère de choix que la qualité intrinsèque de l'individu en fonction du poste proposé est non seulement une hérésie, mais un acte discriminatoire !...

Une autre notion, qui sort quelque peu du champ de cet article, mais pas vraiment : la parité salariale, à poste égal, entre hommes et femmes. L'adage souvent entendu "A travail égal, salaire égal", est, ou devrait être en tous cas, une lapalissade ! Mais je dis bien "à travail égal" et pas "à poste égal". Nuance importante ! Je sais par expérience la différence que peut représenter, à certains postes stratégiques, le fait d'y placer un homme ou d'y placer une femme. Un simple exemple : quand le petit a la fièvre, il est extrêmement rare que ce soit le papa qui reste au domicile pour le garder. Et ce n'est pas tout : d'autres phénomènes biologiques liées à la condition féminine, ce n'est évidemment pas leur faute, entravent de manière considérable, même s'il est politiquement incorrect de le dire, le taux de présence des femmes au travail. Ce n'est pas de l'idéologie, c'est une constatation objective, et l'absentéisme, à poste égal, est en moyenne supérieur de 15 à 20 % chez les femmes par rapport aux hommes. Alors, non, à poste égal, le travail n'est pas égal, et, oui, il est tout à fait normal que le salaire ne le soit pas non plus !..

Conclusion

Pour résumer tout cela en quelques mots :

- le racisme est une tare de la pensée humaine et une gangrène de la société

- les discriminations, qui sont l'une des conséquences les plus courantes du "racisme ordinaire", doivent être combattues non seulement par la loi, mais dans le comportement de chacun au jour le jour- mais combattre les discriminations, ce n'est pas les remplacer par d'autres à contresens. L'absence de discrimination, c'est l'égalité absolue de droits entre tous les individus. Et l'égalité de droits, ce n'est pas l'égalité de fait : les aptitudes et les possibilités de chacun doivent être prises en compte, en ce qu'elles sont négatives comme en ce qu'elles sont positives, quels que soient l'individu et ses spécificités.

La société ne sera plus raciste quand on ne se posera plus la question de la race. Idem pour les autres critères de discriminations actuels. Malheureusement, il reste un long chemin à parcourir avant d'y parvenir....


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lundi 5 mai 2008

Sous les pavés la plage...

J'avais résolu de ne rien écrire au sujet des "évènements" de Mai 1968, comme il est convenu de les nommer, au motif que tout le monde, mais vraiment tout le monde, des journalistes aux "blogueurs" en passant par "l'homme de la rue" et les piliers de bar du café du commerce, ne cesse d'ajouter son grain de sel depuis quelques mois déjà à une pseudo discussion qui en perd jusqu'à son sens.

Mais justement, j'entends et je lis tellement d'âneries sur la question que je ne peux plus me résoudre à me taire.

J'ai fait partie du petit groupe d'étudiants de la faculté d'Assas (j'y étais alors auditeur libre) qui a décidé de rejoindre avant les autres le Mouvement du 22-Mars de Dany Cohn Bendit et d'Alain Geismar, qui était né un an plus tôt, lorsque des étudiants de Nanterre avaient décidé d'investir le bâtiment de la cité universitaire réservé aux étudiantes, ce qui avait provoqué leur expulsion musclée par les forces de l'ordre alors que depuis le moyen âge, les forces de police n'avaient pas le droit d'entrer à l'université.Quant à nous, notre démarche était destinée à muscler nos moyens d'action dans la lutte que nous menions contre le principe des cours magistraux, que nous dénoncions comme beaucoup le faisaient alors.Et nous avons été nous-mêmes surpris de l'écho que nous avons aussitôt obtenu dans la plupart des facultés, parisiennes d'abord, puis rapidement de Province.

Mais j'ai également été de ceux qui ont considéré dès le 13 mai, quand nous avons vu se joindre à notre cortège plusieurs syndicats ouvriers que nous n'avions nullement invités, CGT en tête, que nous étions récupérés et que notre cause allait "passer à la trappe". Et j'ai "quitté le navire", refusant par avance avec d'autres d'être instrumentalisé au bénéfice d'intérêts qui n'étaient pas les nôtres. La suite nous a donné raison, hélas. Les cours magistraux existent toujours, sur le même mode et avec leur même cortège d'incompréhension des contenus pour beaucoup d'étudiants et de privilèges de tous ordres pour la plupart des profs.

La plupart de ceux qui parlent de Mai 68 aujourd'hui évoquent à l'envi un "mouvement ouvrier" et des "avancées sociales et culturelles" acquis "de haute lutte" par un "mouvement populaire" et un "syndicalisme triomphant". Je ne peux pas accepter un discours aussi infondé que réducteur.

Mai 68, ce fut d'abord un mouvement étudiant. Ce n'est qu'ensuite (très rapidement il est vrai), que les syndicats et les partis de gauche ont compris qu'ils pouvaient s'en servir à leur profit. Et après avoir débordé le mouvement estudiantin, ils se sont ensuite trouvés eux-mêmes débordés par leur "base", ou plus exactement par une opinion publique savamment conditionnée par eux mais qu'ils n'étaient plus capables de maîtriser. C'est bien pour ça qu'ils ont été l'objet de reproches virulents après les accords de Grenelle, à la fin du mouvement : le "peuple de gauche" a alors jugé de bonne foi que les syndicats les avaient trahis. La réalité, c'est que les dits syndicats et les partis de gauche avaient joué les apprentis sorciers en provoquant les troubles dans le but de déstabiliser le pouvoir, et qu'ils n'ont ensuite pas été capables, quand ils se sont rendu compte qu'ils avaient perdu la partie face à un De Gaulle droit dans ses bottes, de "tirer les marrons du feu". Rue de Grenelle, ils ont joué avec triomphalisme l'air de la victoire. Mais personne n'en a été dupe, et de fait, 40 ans plus tard, l'impact positif de ces accords sociaux est à chercher à la loupe. Les dommages qu'ils ont causé sur l'économie française pendant la même période, et que d'une certaine manière ils continuent de causer aujourd'hui, sont beaucoup plus visibles pour qui veut bien les regarder en face.

Et je ne parle là que de l'aspect économique du désastre. Mais les dégâts sont bien plus profonds encore, et bien plus sournois, sur le plan des comportements. Avec des conséquences bien plus graves.

Car dans l'esprit des manifestants de l'époque, cette "révolution" qu'ils étaient convaincus de mener n'avait pas d'aspects que financiers, ni même que sociaux. Et il s'agissait bien, pour la plupart, d'une révolution culturelle. "Sous les pavés la plage", cette ritournelle restée dans toutes les têtes, témoigne bien d'un état d'esprit, qui a encore des conséquences calamiteuses aujourd'hui.

De quoi s'agit-il ? Schématiquement, et pour employer une formule trop rapide mais assez descriptive, il s'agit de poser que tout est possible dans le meilleur des mondes, et qu'il faut donner priorité à la satisfaction sur l'effort.

Le meilleur moyen de décrire les dégâts qu'une telle "philosophie" a pu causer sur le devenir de notre société est peut-être de se poser un certain nombre de questions auxquelles cette même société ne sait pas, ou n'a pas le courage, de répondre aujourd'hui. Roman Bernard, de Criticus, en pose quelques unes avec beaucoup de pertinence dans un excellent article consacré à la question, questions que je me permets de reprendre ci-dessous, s'il veut bien m'y autoriser :

Qui ne s'épuiserait pas à rappeler, en vain, que la
sélection démocratique est le seul moyen d'éviter la cooptation bourgeoise
?

Que l'autorité de l'état est le seul rempart contre la
tyrannie du marché ?

Que l'appartenance à une nation est préférable au repli
communautaire ?

Que le patriotisme n'est en rien contraire à
l'internationalisme ?

Que le centralisme jacobin a moins été source d'uniformité
que d'égalité ?

Que l'enfermement des délinquants et des criminels est
préférable au laxisme judiciaire ?

Que le monopole de la violence physique légitime de la
police préserve la paix sociale ?

Qu'on fait mieux avancer la noble cause des droits de
l'homme en disposant d'armées crédibles, plutôt qu'en se complaisant dans une
posture moralisante ?

Que la reconnaissance de la nécessité de la libéralisation
des mœurs de l'époque n'interdit pas de s'interroger en parallèle sur le nombre
alarmant des divorces et des avortements, depuis ?

Sur la faiblesse préoccupante de la démographie
occidentale ?

Que la déchristianisation de la société ne nous oblige en
rien à renier l'importance prépondérante de l'Église dans la formation de notre
culture ?

Que, pour aliénant qu'il puisse être, le travail seul
permet l'épanouissement de l'individu ?Que tout n'est pas culture, tout n'est
pas art ?


Le fait même que l'on puisse à bon droit se poser ces questions, à mon sens fondamentales dans l'optique d'une société tournée vers l'avenir et le bien-être de ses membres, est significatif de l'impact négatif et des dommages que les "évènements" de Mai 1968 ont causé dans les têtes.

Sous les pavés la plage ? Quelle plage ? On est aujourd'hui à marrée basse, on s'est allongé au sol et on a perdu le courage de ramper, la mer monte et nous allons mourir noyés.

A moins que...

Mais alors, il faut faire vite !


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jeudi 1 mai 2008

Services publics et secteur public

J'ai déjà eu l'occasion de dire la différence entre ces deux notions, et l'idée que je me fais de chacune d'elles. Je voudrais aujourd'hui approfondir "ce que j'en crois", ainsi qu'expliciter mon opinion quant au lien qui les unit.Pour plus de clarté, j'emploierai le mot "état" pour le désigner en tant que tel, mais aussi les collectivités locales, largement concernées dans le cadre de la décentralisation.

I - Les services publics

Dans l'acception commune, un service public est une activité considérée comme devant être disponible pour tous. Cette notion s'appuie sur celle d'intérêt général, mais l'appréciation étant subjective, il 'y a pas de définition universelle du concept, et en pratique, est service public ce que la puissance publique définit politiquement comme tel...Dans l'organisation actuelle de la société française, et on retrouve schématiquement les mêmes dans les pays comparables, ce sont essentiellement :

L'armée
La police
La justice
La santé
L'enseignement
Les finances publiques
L'action sociale
L'administration des territoires
La gestion des infrastructures
L'énergie
La culture
Les communications et le courrier
Les transports

Je considère pour ma part que ce champ d'action est beaucoup trop large et empiète lourdement sur la sphère privée, c'est à dire de facto sur la liberté d'action des citoyens. En effet, dès que l'état s'empare totalement ou partiellement d'un secteur de l'économie, il y introduit les règles qui sont les siennes, qui faussent totalement la concurrence, et qui s'imposent, de fait quand ce n'est pas de droit, aux autres acteurs du marché.

Idéalement, les seuls vrais services publics, c'est à dire le seul domaine "naturel" et acceptable de l'état, devraient être ceux propres à garantir la liberté (et notamment le droit de propriété) et la sécurité des citoyens. Je considère donc que la liste ci-dessus devrait être largement expurgée pour ne concerver que :

L'armée
La police
La justice
Les finances publiques c'est à dire les budgets de fonctionnement

Tout le reste n'a rien à faire dans le domaine public, et sort totalement des compétences légitimes de l'état. Typiquement, l'état n'a aucunement vocation à oeuvrer dans le secteur marchand, ni à intervenir directement (ni financièrement ni opérationnellement) dans des domaines qui n'ont rien à voir avec sa mission de base telle que définie ci-dessus, comme par exemple l'éducation, la culture ou la santé.

Mais nous ne vivons pas dans l'idéal, tant s'en faut, et dans le cadre de la réforme indispensable de l'état, il faut admettre, mais à mon sens durant une période de transition limitée, la persistance d'une certaine dose d'interventionnisme dans les autres domaines, destinée à "faire franchir le gué" aux plus vulnérables, afin de ne laisser personne au bord de la route. Mais la finalité de cette grande réforme des institutions que j'appelle de mes voeux est de désengager l'état de tous les domaines qui ne sont pas directement et naturellement les siens, et de remettre le citoyen au centre de ses propres intérêts...

II - Le secteur public

Le secteur public comprend d'une part les administrations, et d'autre part les entreprises dont une partie plus ou moins importante du capital est détenu par l'état.

Historiquement, on a souvent considéré qu'une entreprise qui se trouvait en situation de monopole sur son marché devait être mise sous contrôle de l'état, et ce fut le cas à de nombreuses reprises. Mais ça n'est pas la seule raison qui a fait "exploser" la taille du secteur public hors les administrations : certaines activités ont souvent été jugées "sensibles" ou "stratégiques" par les pouvoirs en place, et les entreprises de ces secteurs ont pour cette raison été placées autoritairement sous le contrôle de l'état.

Ce furent à mon sens non seulement des erreurs stratégiques (ces entreprises sont ou ont été longtemps, pour la plupart, largement déficitaires, et elles alimentent le déficit de l'état et la dette publique), mais aussi une erreur politique, en ce sens que cela conforte l'idée de cet état-providence sensé régler tous les problèmes et qui ne fait que démobiliser les énergies.
Aujourd'hui, malgré plusieurs vagues de privatisations, la puissance publique contrôle encore quelque 1600 entreprises, ce qui ne se justifie absolument pas. D'une part nombre de ces entreprises n'ont pas de mission de service public, et n'ont donc aucunement vocation à être dirigées par l'état, dont ce n'est pas le rôle d'être un acteur direct de l'activité économique. D'autre part je ne vois pas objectivement pourquoi les entreprises qui mettent en oeuvre tout ou partie d'un service public, quel qu'il soit, devraient être elles-mêmes obligatoirement des entreprises publiques...

III - Le lien entre services publics et secteur public

Hors les administrations, ce lien n'a tout simplement aucune raison d'être.J'entends par là que, comme je viens de le dire, un service public peut parfaitement être mis en oeuvre par une entreprise privée. Et ça devrait être la règle pour tout ce qui n'entre pas dans la deuxième liste ci-dessus.

Je viens, en disant ça, de "jeter un pavé dans la marre", et je sais que je vais me faire "incendier" par tous ceux, et ils sont nombreux, qui considèrent que "privatisation" est synonyme de "démentèlement du service public", ce qui n'a aucun sens.Ceux-là font la confusion entre "service public" et "secteur public". Sans parler de l'idéologie qui les pousse pour beaucoup d'entre eux à diaboliser le secteur privé, comme s'il était évident qu'une entité dirigée par l'état, et sensée ne pas être astreinte à la notion de rentabilité, au préjudice des finances publiques, soit plus capable qu'une autre de remplir sa mission. Je suis navré de constater que, dans les faits, on est souvent témoin du contraire !

Pour en arriver à un système harmonieux où ces pseudo services publics seraient assurés, et en même temps où l'état n'empièterait pas sur les intérêts des citoyens, sur leur droit de propriété et sur leur liberté d'entreprendre et de recueillir les fruits de leur action entreprenariale, je propose la définition de contrats de service public d'un nouveau genre. Ces contrats définiraient très précisément les missions et les obligations d'entreprises concessionnaires, et feraient l'objet d'appels d'offres à intervalles réguliers. Les entreprises seraient choisies en fonction de leur capacité à offrir les meilleures garanties, et bien entendu en fonction de leurs tarifs.

L'intérêt d'un tel système réside dans le fait que, le but même des entreprises étant la rentabilité et une concurrence étant instaurée entre elles, les coûts pour les budgets publics seraient mécaniquement réduits sans que la qualité du service soit remise en cause, puisque soumise à des contrôles stricts dans le cadre des contrats dont je parle.

Je sais que je vais déclencher une tempête de commentaires, peut-être même violents, avec ces propos "politiquement incorrects", mais je suis curieux par avance de voir si des arguments sérieux, irréfutables, et exempts de dogmatisme partisan, me seront opposés. Et bien entendu je suis prêt à les discuter avec chacun !


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