Voilà bien un titre que je n'aurais jamais imaginé pour l'un de mes articles, ce serait-ce qu'il y a 48 heures encore ! Mais je ne résiste pas à l'utiliser aujourd'hui, et ce n'est pas pour justifier l'usage de jurons en tous genres et à tous propos qui semble se développer à vitesse grand V dans notre société actuelle, quelquefois même dans la bouche ou sous la plume de ceux que l'on appelle communément les "intellectuels", comme récemment Robert Badinter dans l'une de ses diatribes contre Nicolas Sarkozy et la tentative de ce dernier de contourner l'arrêté du conseil constitutionnel au sujet de la loi Dati...
Non, loin de moi l'idée de justifier de tels écarts de langage, y compris et surtout dans la bouche du président d'une République que nous sommes un certain nombre à respecter, au point de considérer que son plus haut représentant a entre autres devoirs celui de donner au monde qui nous entoure une image respectable de notre pays.
Même si j'ai pu dire à maintes reprises dans ces colonnes à quel point le président actuel et son équipe affichaient des idées, de projets, une détermination, une philosophie politique même, auxquels j'adhérais presque pleinement. Même si je maintiens, contre les vents de la presse et les marées des sondages, une confiance raisonnable dans l'action du gouvernement et dans les résultats concrets qu'elle porte en germes à l'horizon des quatre ou cinq prochaines années. Même si je m'inscris en faux, et de la manière la plus vigoureuse, contre la vague actuelle de propos et de diatribes aussi délirantes qu'infondées, plus motivées par des considérations électorales à si peu de temps des municipales que par des motivations de pure réflexion politique au sens noble. Même si, donc, je me sens plus proche de lui que de ses détracteurs, je supporte de moins en moins les incartades et les écarts, de langage mais plus généralement d'image, de Nicolas Sarkozy.
La république n'est pas une monarchie, et n'a pas besoin du faste dont se parait l'ancien régime. Le président n'est pas le roi de France, et on ne lui demande pas de se conduire comme tel. On peut volontiers lui pardonner ce que lui reprochent aujourd'hui y compris les acteurs les plus à gauche de l'échiquier politique, à savoir une extrême simplicité du geste et des propos, le tutoiement dont il est un adepte, l'absence de cette hauteur, presque condescendante quelquefois, dont se paraient ses immédiats prédécesseurs. Mais on ne lui pardonnera jamais, et pas moi en tout cas, la vulgarité. Nicolas Sarkozy n'est pas Nicolas 1er ; il n'est "que" le premier citoyen de France, mais il la représente de fait comme de droit, tant auprès des Français eux-mêmes qu'auprès de l'étranger. Et je n'ai pas envie que la France soit vulgaire sous prétexte de simplicité !
Il en va de même de la représentation qu'il donne volontiers de sa vie privée. Si le spectacle dont nous sommes gratifiés à profusion est l'oeuvre de journalistes par trop indiscrets, il conviendrait qu'ils soient sanctionnés par leurs rédactions. S'il est orchestré par l'intéressé lui-même comme on nous le dit quelquefois, alors il sera normal également qu'il soit sanctionné d'une manière ou d'une autre. Nous n'avons pas à assister à la toilette du roi que nous n'avons pas, et pas plus à la vie amoureuse du président que nous voudrions être fiers d'avoir...
Voilà le "coup de gueule" que j'ai voulu pousser ici. Ca n'enlève rien à la bonne opinion que j'ai de l'équipe dirigeante et du travail qu'elle fournit. Mais je ne pouvais pas rester muet par rapport à des propos tenus en public et qui m'ont révolté...
Ce billet était publié sur mon ancien site. Commentaires ici
Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...
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mardi 26 février 2008
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