Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

mercredi 6 février 2008

Retards d'actualité

Pris par d'autres obligations, voilà bien longtemps que je n'ai laissé d'articles dans mon blog ! Je prie bien humblement mes fidèles lecteurs de m'en excuser : la vraie vie a ses impératifs que la vie du "net" ignore...

La conséquence, c'est que bon nombre de sujets "d'actualité" se sont trouvés ainsi délaissés par moi. Je vais essayer de revenir sur ceux qui m'apparaissent aujourd'hui les plus importants, même si peut être d'autres, dans le feu de l'action dirais-je, auraient attiré de ma part des commentaires dont je ne ressens plus maintenant la pertinence, à la lumière du temps qui a passé depuis...

Je vais évacuer tout d'abord le plus médiatique d'entre eux : un certain "mariage princier" qui n'aurait pas dû, à mon sens, avoir tant d'échos dans les médias. La vie privée ne regarde pas le public, qu'il s'agisse d'un chef d'état ou d'un obscur quidam de la "France profonde" ne change rien à l'affaire... Il parait que le "marié de l'an 8" (2008 s'entend) a été l'artisan "souterrain" de ce battage médiatique. Si c'est vrai, ça n'est pas là son action la plus pertinente depuis son élection !... Les Français, et moi en particulier, se moquent bien de ce qui se passe au creux de son lit, et sont bien plus préoccupés de ce qui se passe dans son bureau, dans celui de ses proches collaborateurs, dans ses ministères, et dans sa tête quand il s'agit des actions à mener pour le bien de la France. Du moins, ça devrait être ainsi, et ceux qui pensent autrement n'ont pas grand intérêt à susciter.
Ensuite il y a les sondages. Même si ce sujet est un peu plus proche de centres d'intérêt légitimes, il ne faut leur accorder qu'une importance mesurée : ils ne sont le reflet, à un instant donné très précis (celui où la question est posée), de l'opinion d'un échantillon plus ou moins "représentatif", échantillon choisi par les sondeurs (sur quels critères ? selon quelle objectivité ?), en réponse à une question précise, et on ne doit en aucun cas se permettre, comme le font allègrement les commentateurs de tous bords, d'en déduire les opinions générales (plus larges que la question elle-même) de l'ensemble de la population (bien au-delà de l'échantillon, et même de sa supposée représentativité) et sur une période plus ou moins longue (pas seulement au moment où la question est posée, mais jusqu'à l'élaboration du commentaire).Les réponses sont celles données à la question et rien qu'à elle, par les personnes interrogées et rien qu'elles, à l'instant où on les interroge et rien qu'à ce moment.La seule crédibilité objective réside dans les comparaisons entre deux sondages, lorsque les échantillons sont semblables, et lorsque la question posée reste la même. Ce n'est presque jamais le cas.Ces précautions étant prises, on nous annonce que le chef de l'état perd de sa popularité de manière importante, que dans le même temps le premier ministre en gagne pour sa part de manière symétrique, et on en déduit que les Français seraient dans l'ensemble déçus de l'action de l'équipe gouvernementale issue des élections présidentielles et législatives.Je ne reviendrai pas ici sur ce que j'ai dit dans mon article du 18 janvier dernier dans cette même rubrique Actualités et que j'avais intitulé "vitesse ou précipitation", mais tout y est dit ou presque : il me semble normal qu'un certain nombre d'électeurs se soient à l'époque déterminés en omettant de considérer que les actions positives présentes dans le programme électoral ne pouvaient se concevoir que sur la durée du mandat au minimum, c'est à dire jusqu'en 2012. Que ceux-là soient déçus aujourd'hui se conçoit parfaitement. Il faut simplement leur expliquer, ce que, ce me semble, on ne fait pas assez, et il faut continuer d'agir sans faiblir. Les sondages sont au mieux une indication, certainement pas un critère déterminant quant à la politique à mener ! Il faut "bien faire et laisser dire". Même si certains intérêts électoraux se dessinent à un horizon immédiat. La vie politique et les intérêts des hommes politiques, même électoraux, sont choses différentes. Les hommes passent et les actions restent.

La Société Générale maintenant. J'ai dit le 22 janvier, dans la rubrique Economie, ce que je pensais du capitalisme financier et de ses dérives ultra libérales. Cette sombre affaire en est un magnifique exemple : le malheureux courtier (pourquoi employer un mot anglais alors que notre belle langue est si explicite ?) qui s'est laissé emporter par le "jeu" pour lequel on le payait, et qui a ainsi engagé plus de 50 milliards d'euros dans des opérations spéculatives qui se sont avérées mauvaises, n'en est pas, et de loin, le principal responsable. Il ne faudrait pas faire de ce pauvre bougre le bouc émissaire d'une politique financière qui est celle de la Générale comme celle de toutes les grandes banques. Ces établissements financiers dans lesquels nous plaçons tous notre confiance (et nos capitaux quand nous en avons !) n'ont qu'une obsession : "faire de l'argent". Je ne leur reproche aucunement : c'est là leur raison d'être. Mais ce que je leur reproche volontiers, c'est la manière dont elles opèrent. Et je veux m'en expliquer ici.Les opérations spéculatives, c'est à dire les placements à risque sur les marchés boursiers, sont le meilleur moyen par lequel on peut espérer faire de gros profits, sous forme de plus-values, en un minimum de temps. Mais c'est aussi le moyen le plus risqué. Alors, je ne dis pas que les banques ont tort de se lancer dans de tels placements. Je dis qu'elles ont tort de prétendre qu'elles ne le font pas. Et je dis en tout cas qu'elles ont tort de le faire sur une si grande échelle. N'oublions pas que toutes ces opérations sont menées avec notre argent ! Et le comble de l'hypocrisie est encore ailleurs : - elles prétendent ne pas prendre de risques inconsidérés,- elles fixent les plafonds qu'elles jugent raisonnables pour ces opérations,- elles mettent en place des procédures de contrôle aussi lourdes que coûteuses pour "surveiller" leurs courtiers, Mais en fin de compte - elles laissent ces mêmes courtiers prendre tous les risques qu'ils veulent, - elles "ferment les yeux" quand les plafonds sont dépassés,- elles ne tiennent bien souvent aucun compte des alertes issues des contrôles (ce fut le cas , on le sait aujourd'hui, dans l'affaire qui nous occupe ici)- et elles "lâchent" leur courtier malheureux si l'affaire devient désastreuse, et surtout si elle devient publique.De plus, dans cette affaire en particulier, il est acquis aujourd'hui que la revente des valeurs incriminées a été menée dans la précipitation et au plus mauvais moment ! Etait-ce pour tenter de "masquer" l'affaire ?...Espérons que le procès, qui aura lieu de toute façon, fera la part des responsabilités entre le courtier "indélicat", une hiérarchie "aveugle" et un PDG qui ne pouvait rien ignorer de la stratégie de son entreprise.

Dernier point sur lequel je voudrais m'arrêter aujourd'hui : le "rapport Attali". Voilà bien l'exemple parfait de la difficulté de gouverner dans une démocratie comme la nôtre. Ce rapport n'est qu'un catalogue de préconisations ; il n'a encore fait l'objet d'aucun projet de loi ; tout au plus le président a-t-il précisé dans l'une de ses interventions qu'il était "plutôt favorable" à "la plupart" des propositions contenues dans le rapport. Et déjà on constate une "levée de boucliers" de la part d'un certain nombre de citoyens qui se sentent "visés" et potentiellement "victimes" de certaines mesures, mesures qui ne sont que supposées à venir... A commencer par les chauffeurs de taxis (ou plus exactement les entrepreneurs de taxi, car les salariés ne sont tout simplement pas concernés, même si nombre d'entre eux manifestent sans doute aujourd'hui, pour "hurler avec les loups"). Je suis étonné pour ma part que les autres bénéficiaires de rentes de situation, telles que les pharmaciens par exemple, ne se soient pas encore exprimés sur le sujet. Car, si la plupart de nos concitoyens sont conscients de la nécessité absolue de moderniser et de réformer notre société, chacun de nous, semble-t-il, n'en accepte l'idée qu'à condition ne n'être pas concerné soi-même ! Je ne prends pas position ici pour ou contre le contenu du rapport Attali, dont nous ne connaissons dans le grand public qu'une infime partie du reste, mais ce rapport est l'aboutissement d'une longue réflexion menée par d'éminents économistes et autres sociologues, et il est sans aucun doute tout sauf fantaisiste. Il sera bien plus judicieux d'examiner en leur temps le contenu des projets de lois qui en découleront, que de pérorer sur le rapport lui-même, sans même en connaître la réelle substance.En tout état de cause, et s'agissant des "rentes de situation" dont je parlais plus haut, je ne peux que me réjouir par avance que le problème soit posé au plus haut niveau. Il est tout à fait anormal, dans le contexte d'une compétition sociale et économique de tous les instants, que certains se trouvent abusivement protégés par des lois qui avaient sans doute leur justification lorsqu'elles ont été votées, mais qui sont devenues totalement obsolètes à l'aune de la modernisation et de l'évolution de la société.

Voilà, très rapidement rédigé, un petit rattrapage de mon retard de commentaires. Je vais essayer à présent de "coller" un peu mieux aux évènement intéressants. N'hésitez pas, vous aussi, à intervenir dans ces pages...

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