Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

vendredi 15 mai 2009

La bonne alternative pour l'Europe

Nous sommes désormais à trois semaines des élections européennes du 7 juin, et après avoir donné ma propre vision de l'Europe telle que je la conçois, tout en ayant bien à l'esprit que je ne trouverai bien entendu pas de bulletin de vote qui réponde fidèlement à ce projet, il est grand temps que je m'intéresse à savoir quel "pis aller" je devrai choisir dans la solitude de l'isoloir...

Je passe rapidement sur deux ou trois "non-choix" :

1) Le Front National
Je n'ai pas besoin de dire pourquoi je l'exclue a priori

2) Libertas
Présent dans les 27 pays membres de l’UE, le mouvement est représenté en France par le MPF, présidé par Philippe de Villiers et par CPNT, dirigé par Frédéric Nihous.

Ces "nonistes" tentent aujourd'hui de nous faire croire qu'ils sont "pour une autre Europe". Ils sont bel et bien, sinon tout bonnement contre l'idée européenne, du moins pour une Europe quasiment dépouillée de tous ses aspects communautaires, ce qui revient strictement au même.

3) Le Mouvement Républicain et Citoyen
Jean Pierre Chevènement appelle à voter blanc ou nul : "Le peuple français ne doit pas laisser bafouer la volonté qu'il a démocratiquement exprimée le 29 mai 2005, lors du « non » au référendum sur le Traité constitutionnel".

Ce positionnement est révélateur du niveau de responsabilité politique du personnage...

4) Le Parti de Gauche
Sans surprise, Jean Luc Mélanchon prône sa vision d'une Europe dans laquelle le pouvoir étatique tout puissant interviendrait partout sans retenue : du plan financier au plan industriel, et surtout au plan social, par la contrainte et par la coercition. L'idéal européen n'a pour lui pas plus d'importance qu'une guigne : son propos est avant tout de "taper sur Sarkozy", de combattre le traité de Lisbonne et, par delà, les institutions européennes elles-mêmes, et d'enfoncer le clou de ses idées ultra gauchistes que (feu) le Parti Communiste Français n'aurait pas reniées.

5) Le Nouveau Parti Anticapitaliste
Sans surprise là encore, le programme du NPA, à côté de quelques déclarations d'intention que ne renieraient pas les Bisounours, n'a de réelle portée politique que la lutte acharnée contre le système capitaliste.

Sans réel intérêt...

Dommage que le petit facteur de Neuilly ait tant d'audience parmi les gogos et dans les médias. Son influence semble maintenue artificiellement. A quel dessein ? Une thèse en odeur de sainteté actuellement prétend qu'il servirait les intérêts du pouvoir en place. Je ne suis pas un adepte de Machiavel, et je ne sais pas quel crédit il faut apporter à cette idée...

Restent les "trois mousquetaires" de la politique française :

A - Le PS

Les aficionados de Martine Aubry, ou ceux de Ségolène Royale, c'est selon, sont fidèles à eux-mêmes et ne surprendront personne à la lecture de leur programme européen, ni à la constatation de leur volte-face récente : abondonnant, provisoirement sans doute, les seuls anti-sarkozysme et anti-libéralisme (comme si c'était la même chose...) qui leur servaient d'argumentaire jusqu'il y a peu, ils appellent au "vote utile", "mettent l'accent sur les spécificités de la gauche et sur ses propositions en matière sociale", et affichent avec fierté leurs propositions éculées.

A entendre Jean-Christophe Cambadélis, par exemple : « Désormais, nous mettons l'accent sur trois propositions fortes. Premièrement, nous voulons un plan de relance massif et au niveau européen de 100 milliards d'euros. Deuxièmement, nous souhaitons la mise en place d'un bouclier social. Cela passe par une directive sur les services publics, la protection des salariés, l'harmonisation sociale et un salaire minimum garanti européen. Enfin, le troisième axe repose sur un politique de grands travaux, l'augmentation du budget de l'Union, un vaste emprunt européen pour financer 10 millions d'emplois dans la croissance verte. »

Autrement dit, et par fidélité à leur sempiternel leitmotiv, il s'agit surtout d'ouvrir les vannes des finances publiques en faveur :

- de la consommation avant l'investissement, c'est à dire distribuer de la "monnaie de singe" sans production de richesses : inopérant par expérience, mais beaucoup ont la mémoire courte
- de l'emploi public, c'est à dire maintenir, voire créer, des postes pour la plupart inutiles et exclusivement financés par l'impôt
- de "grands travaux" certes intéressants en eux-mêmes, mais dont le financement n'est par nature pas assuré en l'état actuel des budgets.

Sans oublier, évidemment :

- la contrainte sur les entreprises privée en matière d'emploi (effectifs), de rémunérations (salaire minimum européen) et de mesures sociales (harmonisation, sans doute sur le modèle français, le plus déficitaire de la planète)
- les inévitables augmentations d'impôts, tant pour les projets cités plus haut que pour cette augmentation du budget de l'Union destinée, sans doute, à encore plus d'interventionnisme, et pour le service des intérêt de ce "vaste emprunt" destiné à "financer 10 millions d'emplois verts" (on pense inévitablement aux Ateliers Nationaux de sinistre mémoire, après la Commune de 1848).

B - Le Modem

Le Modem de François Bayrou est habituellement ressenti comme le plus européen des partis politiques français. Pour cette campagne, il se fond avec la Margherita italienne dans le Parti Démocrate Européen.

Le programme du PDE peut se résumer ainsi :

- Au plan international, il constate la nécessité de l'Union Européenne pour "peser" sur la politique mondiale. Il est pour une diplomatie européenne, une défense européenne, une coopération dans ces domaines et dans la recherche, "pour optimiser l'utilisation des fonds publics". D'accord sur le principe, mais sur quelles bases juridiques ? Il ne se prononce pas clairement là-dessus...
- Il est pour l'instauration d'une citoyenneté européenne qui "complète sans la remplacer" la citoyenneté nationale. Que met-il dans ce concept ? Ce n'est pas très clair...
- Le programme comporte un important volet "social". Ce volet, pas très concret, insiste surtout sur la nécessité "d'européaniser" les politiques sociales des différents états membres, pour plus de cohérence. Mais il préconise globalement un interventionnisme accru afin, par exemple, de "renforcer les garanties sociales face au marché unique", de "mettre en place des dispositifs de requalification", de "renforcer les garanties collectives des travailleurs"... Autrement dit, plus d'Etat à l'échelle européenne, ce qu'on reproche aujourd'hui aux gouvernements à l'échelle nationale...
- Il insiste également sur la nécessité d'un espace européen cohérent en matière de justice, de sécurité et d'immigration, avec des règles communes. Mais quelles règles, en matière d'immigration notamment ? L'Europe doit-elle se protéger ou ses frontières doivent-elles demeurer la "passoire" qu'elles sont aujourd'hui ? L'Europe doit-elle refouler les immigrants clandestins, ou les "régulariser" à tout va ? Ou encore les laisser dans la clandestinité et dans la pauvreté comme aujourd'hui ? Pas très clair non plus...
- Sur le plan économique et monétaire, enfin, il énonce à peu près exactement ce que je refuse. Pour commencer, il antérine le fait que la crise que nous connaissons serait celle "du modèle capitaliste", ce qui est une contre-vérité. Cette crise n'est pas celle du capitalisme, elle est celle du laxisme en matière financière, et d'un hyper interventionnisme qui fausse les règles du marché en matière économique. Ensuite, il prône une "gouvernance économique européenne", c'est à dire en fait des règles contraignantes encore plus importantes sur les acteurs économiques (entreprises, banques, et même consommateurs). Il va jusqu'à préconiser un "grand emprunt européen" (encore de la dette supplémentaire...) dans le but de financer des aides aux états membres indépendamment de leurs endettements respectifs. C'est à dire une vision dirigiste et fondamentalement antilibérale de l'économie. Inacceptable et dangereux. Inacceptable parce que dangereux. Dangereux pour l'économie, dangereux pour les libertés, et donc dangereux pour les citoyens... A rejeter catégoriquement !

C - L'UMP

Sur les 30 propositions que comporte son programme officiel, je ne reprendrai ici que celles contre lesquelles je m'inscris catégoriquement en faux
- Plans de relance coordonnés, et donc investissements publics massifs, financés soit par l'impôt soit par la dette, alors qu'il faut au contraire favoriser l'investissement privé, au moyen de réductions d'impôts drastiques
- Renforcement du Fonds d'Ajustement à la Mondialisation : financement du maintien des salariés dans l'entreprise. Même hérésie que ci-dessus. Il faut permettre aux entreprises de prospérer pour conserver les emplois, et surtout pas financer par les budgets publics des emplois artificiels
- Défense du modèle social français tout en "comblant le fossé" entre les états. Donc, tendre vers des normes sociales communes calquées sur celles de la France, et le gouffre budgétaire que l'on sait
- Défense des services publics "sans règles aveugles de concurrence". C'est à dire sous la seule coupe de la puissance publique. J'ai déjà dit longuement ce que j'en pensais en termes d'inefficacité et de gabegie budgétaire
- Protéger les citoyens sur Internet. Quand on voit ce dont le Parlement français est capable en la matière (HADOPI), il y a de quoi trembler...
- Et cette liste n'est pas exhaustive...

Comme on le voit, aucune de ces "formations institutionnelles" ne m'agrée le moins du monde. Il n'y a rien d'étonnant à celà en première analyse : ces trois-là sont en fait trois versions de la même vision socialisante et néo-collectiviste de la gouvernance politique. Même si elles s'en défendent et s'entre-déchirent sur des points marginaux.

Alors, pour qui voter ? Car j'exclue catégoriquement l'option abstentionniste !

Bien qu'ayant peu de probabilités de recueillir un nombre important de suffrages, et donc d'obtenir un nombre de sièges significatifs au prochain Parlement de Strasbourg (mais le mode de scrutin proportionnel lui donne quand même quelques chances), un parti moins médiatique que la moyenne retient depuis déjà quelques temps mon attention. Alternative Libérale est connue surtout sur la Toile, même si la sortie du livre "Le Bouffon du Roi", de Sabine Hérold, sa présidente, a été pas mal médiatisée et a fait connaître un peu plus ce parti.

Alternative Libérale a reçu le soutien de l'ELDR, le parti européen des libéraux, démocrates et réformateurs. Ses élus du 7 juin prochain siégeront donc à Strasbourg au sein du groupe ADLE (Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe).

Le manifeste d'Alternative Libérale contient tous les ingrédients d'une politique conforme à mes aspirations.

On y trouve notamment, pêle-mêle :

- La lutte contre les monopoles (y compris bien sûr les monopoles d'état)
- Une lutte efficace et coercitive contre les déficits publics
- La garantie des libertés individuelles
- La limitation des pouvoirs des états et des collectivités locales et la préservation de la souveraineté de l'individu
- La fixation d'un "taux d'usure fiscale" pour lutter contre les prélèvements abusifs
- La lutte contre l'interventionnisme étatique

Même si le programme n'est pas complet (il y manque par exemple pas mal de dispositions en matière de politique étrangère et de défense), il a au moins le mérite de rompre avec les discours (et les actes !) gauchisants et liberticides des partis traditionnels, même quand ceux-ci disent le contraire.

Ceci dit, AL prône l'élection d'une Assemblée Constituante au suffrage universel. Outre que le temps nécessaire à la rédaction de cette supposée constitution serait paralysant, l'idée même en est majoritairement rejetée par les citoyens, et je doute fort de sa faisabilité. Je pense préférable, comme je l'ai déjà dit, de continuer la construction européenne au niveau des Chefs d'Etats et de Gouvernement, contôlés par le Parlement de Strasbourg. Ceci suppose bien sûr la ratification du Traité de Lisbonne par l'ensemble des 27 pays membres, ce qui n'est pas encore acquis.

A cette réserve près, je pense sincèrement que le programme d'Alternative Libérale représente l'option la plus valable pour ce scrutin. Ce sera sans doute celle que je choisirai.

Ceci étant, je ne suis pas militant d'AL, et je ne fais évidemment que donner ici mon propre sentiment, et rien de plus.

lundi 4 mai 2009

Je ne pouvais pas me taire !

J'ai été alerté par plusieurs amis au sujet d'un article paru dans Le Monde le 30 avril, sous la plume de plusieurs universitaires navrants de sectarisme gauchisant, comme il en existe trop dans nos facultés, le bouillon de culture du collectivisme que l'on sait...

Le terme même, autant que le concept, de « dirigisme libéral » est une hérésie, que pour ma part j’ai du mal à trouver « drôle » ou « réjouissante », à l'inverse de ce que j'ai pu lire au sujet de cet article dont j'ai hésité à fournir le lien ici. Elle le serait intellectuellement, si malheureusement elle n’était conceptualisée par des enseignants réputés de haut niveau ! C’est une honte pour la « qualité » de nos universités, et c’est lamentable de dogmatisme et de propagande politique (ce dernier mot pris dans son plus mauvais sens). Quoi de plus dirigiste, en effet, que les doctrines antilibérales qui refleurissent de plus belle ce printemps-ci ?


Je n’ai malheureusement pas le temps ces jours-ci (encore une fois…) d’écrire un vrai billet de fond. Sinon, j’en écrirais un qui serait une réponse à ce torchon. Quelqu’un d’autre s’en chargera-t-il ? Ce serait salutaire. On ne peut pas se contenter de répondre à l'absurde et à la propagande par le silence.

Encore mille excuses pour ce temps qui me manque cruellement. Mais je ne pouvais pas me taire tout à fait...