Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

samedi 29 décembre 2007

Pakistan

L'horreur, encore ce jeudi, en terre islamique : Benazir Bhutto assassinée en pleine rue après un meeting électoral !

Non, je ne dis rien de tout cela sur le ton de l'ironie : je suis parfaitement sincère : il s'agit bien d'une horreur, il s'agit bien d'une terre d'islam, et il s'agit bien d'un problème électoral. Ah ? Vous ne l'aviez pas compris comme ça ? Si, Si... C'est bien ça que j'ai dit !

Il ne s'était pas encore écoulé dix minutes après l'attentat que, déjà, le pouvoir pakistanais pointait du doigt Al Qaïda. A croire que Musharraf était au courant avant même les faits ! Ne souriez pas : ça ne m'étonnerait pas du tout.

Le modus operandi, de l'avis même de plusieurs spécialistes de la question, n'est pas habituel chez les fondamentalistes musulmans : Benazir Bhutto a d'abord été abattue au pistolet et en pleine tête, avant que son assassin ne se fasse "sauter" avec sa ceinture d'explosifs. C'est la première fois que cela se produit : il fallait être sûr de tuer l'opposante au régime. On ne pouvait pas risquer qu'elle survive à l'attentat !

Quel pourrait être, en outre, l'intérêt réel d'Al Qaïda à supprimer une opposante au régime du général Musharraf, lequel déclare en permanence vouloir combattre sans merci les fondamentalistes, même si ses actes ne sont pas toujours en parfait accord avec ses discours ? Par contre, on voit très bien l'intérêt du général-président à se débarrasser de la figure emblématique de son opposition, qui était sur le bon chemin pour gagner les élections toutes proches !

A l'heure actuelle, aucune preuve n'existe, ni pour accuser Al Qaïda ni pour pointer du doigt les services secrets pakistanais. Cependant, l'extrême promptitude du régime à accuser les islamistes me semble suspecte. Il existe bien une tentative de revendication signée d'Al Qaïda, mais elle a été faite auprès d'une chaine de télévision privée locale, ce qui est là encore très inhabituel, et elle n'est à l'heure qu'il est authentifiée par personne...

Une chose est sûre, en tout état de cause : la disparition de Benazir Bhutto est sans doute la meilleure chose qui pouvait arriver pour le pouvoir en place, qui va de toute évidence pouvoir se maintenir au moins pour la durée de la prochaine législature, alors que l'opposition, menée par la victime, avait bien des chances de le désarçonner le 8 janvier prochain. Comme toujours, il faut se poser la même question "à qui profite le crime ?"

Il ne reste plus à espérer que ce drame ne fasse pas basculer dans la guerre civile ce "petit" pays d'une si grande importance stratégique, et qui de surcroît possède la bombe atomique ! Inch'Allah...


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vendredi 28 décembre 2007

Scénario alternatif...

Que penserait-on, en France, d'une dépêche dont la teneur serait la suivante ?

- "Agence France Presse, 28 décembre 2007.
De source sûre à Paris, on apprend que le dénouement approche pour trois otages des nationalistes corses, la journaliste Béatrice Schönberg, son fils né en captivité et le député François Holande, détenus par le FLNC depuis cinq ans.
Jose Maria Haznar, le premier ministre espagnol qui avait été chargé par Paris d'une mission de négociation avec les terroristes, mission à laquelle le président français a mis brusquement fin le mois dernier, mais qui, semble-t-il, a néanmoins conservé la confiance des clandestins sur l'île de beauté, annonce en effet qu'en accord avec Nicolas Sarkozy, une opération aéroportée sera menée ce soir depuis Madrid.
Des avions et des hélicoptères espagnols se poseront dans l'apès-midi sur l'aéroport de Ciampino, près de Rome, et constitueront la base arrière de l'opération. Deux hélicoptères, repeints aux couleurs de la Croix Rouge, décolleront alors en direction d'un lieu tenu secret dans le maquis corse, où ils prendront en charge les otages des mains des terroristes pour les ramener à Rome où les attendent les services de sécurité italiens et une cellule médicale prête à leur apporter les premiers soins.
De là, deux hypothèses sont envisageables : soit les otages seront transférés par avion en Espagne, soit ils seront directement rapatriés en France.
Ce nouvel épisode de la guerre que se livrent les autorités françaises et les séparatistes corses est de bonne augure pour l'avenir de Ségolène Royal, que J.M. Aznar a également promis de faire libérer. Rappelons en effet que l'ex-députée française est prisonnière du FLNC depuis maintenant 8 ans."

Si l'on est logique avec soi-même, la diffusion de cette dépêche devrait nous remplir de joie, d'espoir et de fierté. En effet, ce sont là les trois sentiments exprimés à l'envi par toute la communauté internationale devant les derniers développements de l'affaire Ingrid Bétancourt en Colombie...

Mais, l'histoire transposée chez nous, histoire qui deviendrait ainsi "l'affaire Ségolène Royal en France", serait-on autant enclin à en être fier ?
Les autorités colombiennes, à qui l'on donne tant d'importance, ainsi qu'au président vénézulien d'ailleurs, sont-ils vraiment fondés à recevoir tant d'honneur ? Relisez la dépêche-fiction ci-dessus, et vous n'aurez peut-être plus la même vision des choses !
En tout cas, je suis assez fier, pour le coup, que mon pays ait réussi (pour l'instant ?...) à ne pas se trouver dans cette situation peu glorieuse... Négocier avec des terroristes, quels qu'ils soient, c'est leur donner de la force au travers d'une légitimité à laquelle ils n'ont aucun droit.


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mercredi 26 décembre 2007

Ultra libéralisme ou collectivisme ?

Ultra libéralisme ou collectivisme ? Ni l'un ni l'autre, et je vais tenter d'expliquer...
Mais la tâche est rude tant les concepts sont à la fois simples et compliqués, populaires et méconnus, et surtout "sensibles" comme l'on dit habituellement aujourd'hui quand on ne veut vexer personne. Quant à moi, je me soucis peu d'en vexer certains, sinon je n'écrirais pas ici...

D'abord, définir les deux thèses antagonistes : il s'agit des deux conceptions de la vie économique et sociale qui se partagent les opinions (et les systèmes en place) sur la planète. En effet, toutes les autres n'en sont que des variantes, et les contiennent toutes deux, les différences, pour énormes qu'elles soient, n'étant qu'affaire de dosage entre ces deux concepts à l'opposé l'un de l'autre.

1 - Le libéralisme


Je commence par celui-là pour la raison qu'il est la théorie la plus ancienne des deux. L'ultra libéralisme en est la variante moderne, née du besoin ressenti par certains de s'opposer avec une vigueur accrue au collectivisme, et que pour ma part je considère comporter des excès : avec l'ultra libéralisme, "on a franchi la ligne jaune" ! Mais j'expliquerai plus loin quelles sont mes positions personnelles. Pour l'instant, j'en resterai aux définitions de base.
Le libéralisme est un mouvement intellectuel né dans l’Europe des Lumières aux XVIIe et XVIIIe siècles, qui affirme les principes de liberté et de responsabilité individuelles. Il repose sur l’idée que chaque être humain possède des droits naturels sur lesquels aucun pouvoir ne peut empiéter. En conséquence, les libéraux veulent limiter, au profit du libre arbitre de chaque individu, les choix imposés à la société par l'État ou par d'autres formes de pouvoir, quels qu'en soient la forme et le mode de désignation.
On pourra, pour plus de précisions, se rendre utilement à l'adresse suivante : http://fr.wikipedia.org/wiki/Libéralisme.

2 - Le collectivisme

Le mot regroupe plusieurs domaines et plusieurs acceptions : collectivisme politique, collectivisme économique, étatisme, socialisme, communisme, interventionnisme, ou encore capitalisme d'état. En fait, tous ces concepts sont très voisins les uns des autres, et sous-tendus par une même idée, elle-même contenue toute entière dans l'idéologie marxiste.
De quoi s'agit-il ? Karl Marx est un idéologue du début du XIXe siècle qui a marqué profondément, non seulement l'histoire de son temps, mais encore l'Histoire tout court, jusqu'à nos jours encore. Ses théories ont servi de base à des courants politiques aussi connus et répandus que le socialisme et le communisme, même si cette dernière doctrine peut à bon droit être définie au plan politique comme une déviance de l'idéologie marxiste. On pourra, pour plus de précisions sur Karl Marx, visiter l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Pensée_de_Karl_Marx.
Le "fil rouge" de la pensée de Marx est de tout ramener à l'homme au détriment du spirituel, ce que l'on appelle le matérialisme, et de contraindre les êtres humains à "se libérer" de leur penchant naturel à l'égoïsme et au profit personnel, au bénéfice de la collectivité. Pour Marx, il appartient à l'Etat de mettre en oeuvre cette contrainte, politiquement, économiquement, idéologiquement...
Sur le plan économique, Marx a développé notamment les théories de collectivisation des moyens de production, de planification de cette production, de "distribution sociale" des biens produits. Il s'agit, on le voit bien, d'un interventionnisme exacerbé de l'Etat, qui réglemente tout, qui dicte tous les comportements, qui planifie tout, et qui impose, au besoin par la force, le respect des règles planifiées.
Même la Chine, dernier grand pays marxiste sur la planète, s'est éloignée considérablement du modèle depuis quelques années, en intégrant une dimension capitaliste sinon libérale dans son système.

Ceux d'entre vous qui auront lu certains de mes autres articles, auront déjà compris que je suis beaucoup plus proche des idées libérales que des idées collectivistes. Mais, je l'ai dit, l'ultra libéralisme, qui nous vient d'Outre Atlantique où tout est fait dans l'excès, dans le domaine économique comme dans le reste, est une déviance particulièrement excessive et dangereuse de la doctrine libérale. On ne peut à mon sens pas laisser aux seuls marchés l'entier loisir de s'auto-réglementer, au mépris des intérêts des plus faibles. Ce serait la "loi de la jungle" où "seuls les plus forts survivent" (j'utilise ici à dessein des expressions directement issues de la littérature nord-américaine). C'est pourtant ce que nous constatons trop souvent aujourd'hui, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique d'ailleurs : nous avons la mauvaise habitude de copier nos "amis" américains avec une ou deux décennies de retard, ce qui signifie bien souvent que nous commençons à mettre en oeuvre une pratique qui nous vient de chez eux au moment même où ils s'aperçoivent qu'il vaudrait mieux faire autrement... Mais c'est une autre histoire, qui ne concerne pas (pas encore) le sujet qui est le mien aujourd'hui.

Ceci étant posé, je vais essayer de définir mes positions le plus clairement et le plus succinctement possible. Je ne vais aborder ici que le domaine de l'économie. Pour ce qui est des aspects politiques et sociaux, je vous invite à vous reporter aux rubriques correspondantes où je pense m'être exprimé avec précision. Je vous demande de bien vouloir utiliser les commentaires pour vous exprimer à votre tour chaque fois que vous le jugerez nécessaire ou pertinent.

1 - L'être humain est doué par nature d'un certain nombre de facultés qui lui permettent de bâtir des règles de vie structurées destinées à régir ses comportements vis à vis de ses semblables en vue d'une harmonie sociale. En d'autres termes, l'être humain est un animal "social" et possiblement "sociable". Il est intellectuellement parfaitement capable de défendre ses propres intérêts, et n'a nul besoin qu'on le "prenne par la main" dans les actes de la vie courante comme un enfant. Cela porte un nom : la liberté...
2 - Si la vie du groupe est importante en tant que telle, le groupe dont on parle ici et que l'on appelle la société n'existe que par la présence de ceux qui le composent. Je déduis naturellement de cette lapalissade que la vie de chacun de ces individus doit avoir la primauté absolue sur la vie du groupe. D'aucun crieront à l'individualisme. Ca n'est pas un gros mot, et l'organisation sociale ne sert à rien si l'individu ne peut en recueillir les fruits...
3 - L'activité économique, c'est à dire la production de richesses par le travail, obéît naturellement à la loi de l'offre et de la demande dans tous les domaines, c'est à dire bien sûr dans le commerce comme on en accepte habituellement l'idée, mais également dans les rapports entre les individus, ce qui est moins consensuel. Je veux parler ici, par exemple, du temps de travail, du montant des salaires, des conditions de travail, et en général de tout ce qui met deux individus devant la nécessité de se mettre d'accord pour faire quelque chose ensemble.
Cette loi de l'offre et de la demande, prise dans son acception la plus large, peut également être appelée loi du marché, ou encore négociation de gré à gré.
Il s'agit tout simplement de la capacité qu'ont naturellement les individus de se mettre d'accord entre eux sur les modalités propres à garantir leurs intérêts réciproques, dans le cadre de leurs activités.
4 - La stricte application du concept que je viens de définir comporte un risque important au préjudice de certains. Sans un minimum de régulation, c'est à dire de législation contraignante, elle conduirait à la domination des plus faibles par les plus forts. Un encadrement par la loi est donc indispensable. Cette législation doit cependant laisser aux acteurs économiques la liberté d'action la plus large possible, et la puissance publique ne doit intervenir que pour empêcher les abus de position dominante.
5 - L'état, et les pouvoirs publics en général, n'ont aucune vocation à être acteurs de l'activité économique. Leur rôle strict est de réguler et d'arbitrer, pas de participer. Tout au plus peut-on envisager de leur part, dans les cas extrêmes, un rôle d'incitation, mais uniquement en cas de danger avéré dans tel ou tel secteur de l'activité.
Pour plus de détails sur mon opinion au sujet du rôle de l'état dans l'économie, je vous invite à vous reporter à mon article du 11 décembre dernier sur le sujet, dans cette même rubrique "économie".
6 - Les impôts et les taxes, dont les seules justifications sont ainsi le fonctionnement de l'administration, les services publics régaliens et l'exercice d'une solidarité bien dosée, doivent être réduits au strict nécessaire.
7 - Les autres prélèvements obligatoires, et particulièrement les charges sociales, ne doivent en aucun cas conduire à freiner l'activité économique. L'action sociale doit être contenue dans les limites des besoins et non des souhaits et désirs de tel ou tel. L'activité économique, délivrée du poids excessif de ces trop lourdes charges, doit de ce fait redevenir capable de financer les garanties nécessaires des risques de la vie (maladie, chômage, retraites, etc...).
8 - Ce n'est pas à la collectivité de prendre en charge les risques courants des individus. C'est aux individus eux-mêmes, par le fruit normal de leur travail, de le faire. Mais pour cela, il faut bien sûr que ce fruit du travail demeure effectivement "normal", c'est à dire que l'état n'en "pompe" pas abusivement une proportion exagérée.
9 - L'action sociale publique devrait pour cela se limiter aux "gros risques" en laissant aux individus le soin de s'assurer au long cours pour le reste, "en bons pères de familles". Leurs revenus, beaucoup moins amputés qu'aujourd'hui, leur permettraient ainsi de le faire...

Je pense pour ma part qu'un montant unique et commun, constant d'un individu à l'autre, devrait être fixé pour les postes suivants :

- Le SMIC, qui par ailleurs devrait être le revenu minimum unique, applicable quelle que soit la catégorie sociale (secteur privé, secteur public, agriculture, commerce, industrie, professions libérales, etc...)

- Le minimum vieillesse.
Cette notion devrait d'ailleurs tout simplement disparaître : le montant des pensions de la retraite par répartition devrait être le même pour tous, quel que soit le niveau social en cours d'activité. Ce régime de retraite financé pour une grande partie, qu'on le veuille ou non, par le budget de l'état, devrait être un minimum obligatoire auquel chacun viendrait ajouter des garanties personnelles et facultatives dont le montant serait fixé par chacun en fonction de ses propres revenus, et donc du niveau de pension à garantir la retraite venue.
Bien entendu, la cotisation du régime par répartition serait réduite en conséquence, ce qui permettrait naturellement le financement de ces garanties complémentaires (sans doute par capitalisation). Il va de soi que les cotisations devraient en être défiscalisées.

- Les indemnités de chômage.
L'assurance chômage est là pour permettre aux chômeurs de vivre normalement pendant leur période de recherche d'emploi, et non dans le but de maintenir le niveau de leurs revenus antérieurs. Il s'agit là encore d'un exercice de solidarité, et pas d'assistanat. L'indemnité qu'ils reçoivent ne devrait avoir aucun lien avec leur ancien salaire. Pas plus d'ailleurs que les cotisations.

- Le RMI. Il a été institué dans le but de fournir un revenu à ceux qui n'ont plus de travail rémunéré, ni ne bénéficient plus d'aucune aide ou indemnité d'aucune sorte, comme par exemple les "chômeurs en fin de droit".
Je ne reviendrai pas sur le bien-fondé de cette mesure, extrêmement coûteuse mais peut-on admettre de laisser dans le plus grand dénuement les "accidentés de la vie" ? Cependant, il faut bien prendre garde, ce qu'on ne fait pas aujourd'hui, à ne pas la transformer en une prime à l'oisiveté. Le but n'est pas d'entretenir les gens à ne rien faire leur vie durant !
Aussi, je considère d'une part que, quitte à faire quelque chose, il faut le faire bien et fixer le montant de cette aide à un niveau convenable, mais d'autre part qu'il faut en conditionner le versement à l'exercice d'un travail, et par exemple d'une tâche d'intérêt général. Il ne manque pas de besoins de ce type, du service à la personne aux travaux de voirie publique en passant par le soutien scolaire, selon les capacités de chacun. Les fonds publics ne sont pas un trésor sans limite, et il ne s'agit pas d'entretenir l'oisiveté et le renoncement...
10 - En outre, les charges sociales ne doivent pas peser uniquement sur le travail. Elles doivent être conçues comme une part de la solidarité, et donc peser sur tous les revenus. Le financement de l'assurance maladie via la CSG pour ce qui est de la part salariale des cotisations va dans ce sens. Mais la part dite "patronale" des charges sociales, et qui n'est d'ailleurs patronale que de nom (elle se déduit bien sûr du salaire auquel le travailleur pourrait prétendre si elle n'existait pas), devrait reposer sur la valeur ajoutée (c'est à dire sur les bénéfices de l'entreprise), et non pas sur les seuls salaires, ce qui conduit mécaniquement à la fois à du sous-emploi et à des bas salaires.
A noter que ce mode de calcul sur la valeur ajoutée (que l'on peut, si l'on veut, appeler "TVA sociale") aurait pour conséquence mécanique de faire supporter le financement de l'action sociale par les produits importés, et pas seulement par les produits fabriqués sur le sol national. De plus, elle ne pénaliserait pas, comme c'est le cas aujourd'hui, les entreprises de main d'oeuvre. Elle devrait en effet être à la charge de toutes les entreprises, sans tenir compte de l'importance de leur masse salariale respective...
11 - Cette simplification des lois sociales, entraînant à la fois une revalorisation de la plupart des minima, une réduction significative des prestations obligatoires à la charge de la collectivité, et un allégement symétrique des cotisations obligatoires à la charge tant des individus que des entreprises, simplification qui redonnerait au citoyen sa liberté, en même temps qu'elle rétablirait ses responsabilités en matière sociale, pourrait efficacement être accompagnée d'un ensemble de mesures fiscales destinées à favoriser la solidarité entre les individus eux-mêmes, sans l'intervention directe de fonds publics. Ainsi, des réductions d'impôts significatives, et non pas seulement symboliques comme aujourd'hui, pourraient être consenties en raison d'actions solidaires en faveur des plus démunis, d'actions de mécennat, ou d'autres actions de soutien en faveur des handicapés par exemple, sans que cette liste soit exhaustive.
Une entraide solidaire efficace serait ainsi encouragée, qui réduirait d'autant les besoins d'intervention en terme de fonds publics. Car, n'en doutons pas, les réductions d'impôts dont je parle ici seraient, et de loin, bien inférieures aux coûts de fonctionnement actuels des "bureaux d'aide sociale" de nos mairies par exemple.
Mais ce comportement citoyen des plus aisés, incité au plan fiscal, ne serait rendu possible que par l'allègement significatif des prélèvements obligatoires découlant de l'ensemble des réformes que je propose ci-dessus...


Voilà, pour l'essentiel, ce que sont mes conceptions macro-économiques. Le sujet n'est pas clos, et je vous invite à réagir. J'affinerai volontiers mes propos en fonction de vos questions et de vos réactions...


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vendredi 21 décembre 2007

Schengen / sida / bonheur / fierté / etc...

- Si j'étais Polonais,
ou Slovène, ou Hongrois, ou Roumain... enfin si j'habitais un des pays les plus à l'est de l'Union Européenne, je serais très fier et très heureux, depuis ce matin à zéro heure exactement, de faire enfin partie de l'espace dit "de Schengen". Pourquoi ?
Heureux d'abord parce que je n'aurais plus besoin que d'une carte d'identité pour voyager partout dans l'Union.
Heureux aussi parce que je serais enfin sorti de 60 ans de relégation à la marge de l'histoire : depuis 1945, depuis la "satellisation" de ces pays autour de l'URSS, depuis que je n'étais plus un citoyen à part entière, depuis que je devais "montrer patte blanche" pour passer "de l'autre côté", du côté du monde libre...
Fier ensuite parce que l'Union me prouverait ainsi qu'elle me fait confiance pour surveiller ses frontières extérieures.
Mais devrais-je être heureux également de devoir supporter presque tout seul le coût de cette surveillance, et d'être montré du doigt dans quelques mois si l'immigration clandestine explose en Europe, ou si les trafics en tous genres, de la drogue aux prostituées en passant par les contrefaçons, s'y multiplient ?
Ca, l'avenir nous le dira. Je ne sais pas répondre aujourd'hui. Ce que je sais, c'est que le budget actuel de l'Union ne permet pas de financer sa sécurité extérieure... Et peu importe l'identité des pays qui constituent ses frontières...

- Si j'étais Suisse

Je serais fier également, même si je devais partager cette fierté avec les Américains, d'apprendre ce matin que des chercheurs de mon pays venaient de mettre au point un vaccin préventif (c'est une grande première) contre le sida, vaccin qui était en cours d'essais thérapeutiques et qui donnait déjà des résultats très prometteurs...
Il y a vraiment de quoi être fier ! Et je ne suis pas ironique en le disant. Il y a de quoi être fier pour un pays comme la Suisse, à peine plus grand qu'un département français, de s'être doté d'une recherche médicale aussi performante.

- Si j'étais Français

Et bien, je serais moins heureux et moins fier !
Parce que la France est elle aussi une frontière extérieure de l'Union, et que l'immigration clandestine y progresse inexorablement d'année en année, sans que nous soyons capables de l'endiguer
Parce que ces immigrés clandestins se servent de la France comme d'un tremplin, pour "envahir" l'Angleterre par exemple. C'est d'ailleurs la principale raison, même si elle n'est pas officielle, qui fait que le Royaume Uni n'a pas signé les accords de Schengen.
Parce que malgré ce que nous coûte cette surveillance de nos frontières maritimes, notre contribution au budget de l'Europe est l'une des plus importantes des 27 états membres
Parce que nous apportons ainsi la preuve que nous ne sommes pas capables de gérer nos dépenses publiques. Notre déficit budgétaire abyssal le prouve d'ailleurs suffisamment...
Parce que les réussites de la recherche thérapeutique, en Suisse, en Amérique, et ailleurs, ne sont pas le fruit du hasard.
La petite Suisse est un pays riche, pour diverses raisons sur lesquelles il n'est pas besoin que je m'étende ici. La grande Amérique est un pays dans lequel l'industrie pharmaceutique n'a pas honte de gagner de l'argent, et sait investir. C'est vrai dans ce domaine comme dans bien d'autres où nous sommes irrémédiablement distancés. Nos investissements dans la recherche, que l'on parle de la seule France ou de toute l'Union, sont proprement ridicules. En particulier, si le recours quasi systématique aux médicaments génériques est une bonne chose du point de vue des dépenses sociales, il devrait être compensé auprès des laboratoires pharmaceutiques, sur lesquels repose de manière quasi unique le poids de la recherche thérapeutique, par des investissements publics qui trouveraient là de bien meilleures justifications que quand il s'agit de développer, par exemple, des armements et des avions de guerre sophistiqués que nous n'arrivons même pas à vendre...
Parce que l'on me répondra que les finances publiques sont malgré cela déficitaires, que l'économie tourne au ralenti, que la croissance est molle, etc... et que par conséquent on n'a pas de moyens à consacrer à une aide accrue en la matière. Ce que l'on ne me répondra pas, mais qui est néanmoins la vérité, c'est qu'en France et en Europe, il est très mal vu d'apporter des fonds publics au secteur privé. Je suis assez d'accord avec le principe : un laboratoire pharmaceutique est une entreprise comme les autres qui devrait être capable de générer elle-même, par ses profits, les fonds nécessaires à son activité. Mais dans ce cas, il faut également être capable d'admettre que les prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales en tous genres) ne doivent pas, par leur poids insupportable, étouffer comme c'est le cas aujourd'hui les entreprises comme les particuliers. On ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre ! Je veux dire par là "pomper" sans vergogne plus de la moitié de la production de richesses du pays, et refuser parallèlement de financer les activités qui concernent directement ce que cette ponction abusive est justement sensée financer. Le système de santé français est, paraît-il, le meilleur du monde. Et pourtant il n'y a pas en France moins de cancers, ni même moins de morts par cancers, que dans les autres pays. Et pourtant les hôpitaux sont dans un état lamentable. Et pourtant nous n'avons pas assez d'infirmières. Et pourtant notre recherche thérapeutique est moribonde. Et pourtant ce système de santé-là est aussi le plus cher du monde...

Cherchez l'erreur...


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jeudi 20 décembre 2007

Joyeux Noël

Pas grand chose à me mettre sous la dent aujourd'hui ! Il semblerait que l'actualité politico-socio-médiatique ait déjà mis en pratique la "trêve des confiseurs", et se soit déjà elle-même mise en vacances de fin d'année, comme nos députés et nos sénateurs le feront pour une quinzaine dans quelques jours...

Les seuls chroniques et articles susceptibles de retenir l'attention (en tout cas la mienne), en dehors d'une Nième étude de l'INSEE sur la croissance et le pouvoir d'achat, tous deux "en berne" selon l'institut de la porte de Vanves, traitent justement des fêtes et de leur cortège de dépenses tous plus... dispendieuses que les autres. Il serait assez cocasse, si ce n'était pas si douloureux pour certains, de voir ces deux sujets côte à côte dans l'actualité ! Mais je ne vais pas refaire mon article d'hier : je persiste et je signe.

Alors, me demanderez-vous peut-être, pourquoi écrire un article aujourd'hui, alors que j'annonce d'entrée de jeu que je n'ai rien à dire ? C'est que, ne souffrant pas de cette maladie trop répandue qu'est le nombrilisme, il m'arrive de parcourir la "toile", et en particulier les blogs des autres, où l'on trouve quelquefois des choses intéressantes.

Et j'en ai trouvé un ce matin qui a particulièrement retenu mon attention. Il s'agit de Criticus, que j'ai ajouté à la liste des liens sur la page d'accueil. Allez le visiter. Les auteurs (ils sont deux) ont des (bonnes) idées, et ils les expriment avec un courage et sur un ton qui, personnellement, m'ont beaucoup plu.

Voilà pour aujourd'hui. Joyeux Noël à tous, si je ne trouve rien de mieux à dire d'ici là. Mais rassurez-vous, ça me semble quand même peu probable !...


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mercredi 19 décembre 2007

Croissance et pouvoir d'achat

On n'entend plus parler que de ça depuis des jours maintenant : le pouvoir d'achat des Français est en baisse. Et chacun de nous le sait bien. On n'a besoin ni du gouvernement, ni du président, ni des journalistes, pour nous en rendre compte au quotidien !... Et inutile d'essayer de nous leurrer, comme on le fait souvent dans les débats qui sont consacrés au sujet ("C dans l'air" la semaine dernière sur France 5 par exemple). Ca n'est pas une impression, comme on tente de nous le faire croire, mais bien une réalité tangible.

Ceci étant dit, il reste deux questions qui pour moi, aujourd'hui, restent sans réponse claire. Et à chacune de ces questions, plusieurs réponses sont possibles :

I - Qu'est ce que le pouvoir d'achat ?

1 - Ce peut être, en volume, ce que l'on peut acheter avec ce que l'on gagne.
Ceci est la définition sur laquelle se base implicitement l'INSEE pour calculer le fameux "indice des prix à la consommation". Mais en procédant ainsi, on inclut dans le calcul un certain nombre de produits que nous n'achetons que tous les 4 ou 5 ans : la voiture, l'électroménager, les travaux d'entretien de l'immeuble, etc, etc... S'il s'avère que, sur une période donnée, ces prix baissent , et influent donc à la baisse sur l'indice des prix, il est bien évident qu'ils n'influencent pas nos dépenses courantes, c'est le moins qu'on puisse dire ! Et si, dans le même temps, le prix du bifteck prend 15 %, on aura bien du mal à admettre la véracité de l'indice des prix !
2 - Ce peut être aussi ce qui reste à dépenser quand on a payé les "dépenses incompressibles" comme le loyer, l'électricité, le gaz, l'eau, les impôts, etc... La liste est longue.
Cette définition est beaucoup plus proche du "ressenti" de chacun d'entre nous. Le gouvernement a d'ailleurs demandé à l'INSEE de mettre au point un nouvel indice qui ira dans ce sens. On risque fort d'avoir des surprises !... Encore faudra-t-il que l'assiette de ce nouvel indice soit déterminée avec logique, et non dans le but, comme souvent, de faire dire aux chiffres ce qu'on a envie d'entendre...

II - Comment ça marche ?

Il n'y a que deux leviers sur lesquels on peut agir : soit on augmente les revenus, soit on diminue les prix, soit encore, bien entendu, les deux à la fois !

1 - Augmenter les revenus

Il s'agit, essentiellement, d'augmenter les salaires et les retraites. Pour ce qui est des autres revenus, comme les revenus financiers ou industriels (les dividendes), c'est l'activité économique qui en est directement la source. Et ça ne se commande pas.
Un certain François Mitterand, il y a 26 ans maintenant, a appliqué cette méthode, qui a porté largement ses fruits... pendant six mois ! Et puis on s'est aperçu que les entreprises ne pouvaient pas suivre, que ces augmentations de revenus, artificielles puisque ne reposant pas sur des créations de richesses, ne généraient pas la croissance attendue, et il a fallu ensuite des années de rigueur, pour finalement ne jamais s'en remettre : on paie encore cette erreur aujourd'hui, avec bien d'autres commises depuis dans le même esprit.
Il n'y a en fait qu'une seule méthode pour augmenter les revenus, et c'est la croissance économique, c'est à dire l'augmentation de la production de richesses.
En clair, il faut produire plus (donc travailler plus), pour vendre plus, à moindre coût, et ainsi générer plus de profits qui permettent de payer mieux tout le monde. Ceux qui tiennent un autre raisonnement sont soit des rêveurs soit des menteurs.

2 - Faire baisser les prix

Il y a, comptablement, plusieurs méthodes pour y parvenir

- Réduire le prix de revient à la fabrication.
Mais un certain nombre de facteurs échappent à la volonté des industriels : les prix des matières premières, les taux de change internationaux, le prix de l'énergie, les charges sur les salaires, etc..
- Abaisser le coût du travail.
Le coût du travail est pour nombre de produits le principal composant du prix de revient. D'où la pratique de plus en plus courante qui consiste à faire fabriquer les produits dans des pays à moindre coût de main d'oeuvre. Si c'est une bonne solution pour le fabricant lui-même, c'est une véritable catastrophe d'un point de vue macro économique : par cette pratique, on alimente le chômage, et donc on affaiblit la croissance par la réduction des capacités d'achat, et donc du volume de la consommation intérieure.
Il faut au contraire contenir les coûts de main d'oeuvre, de manière à conserver l'emploi, et donc à soutenir la consommation.
- Réduire le nombre d'intermédiaires entre la fabrication ou la production et la distribution.
Il est absolument anormal que les prix soient multipliés par deux, trois, voire quatre, du producteur au détaillant !
- Faire bénéficier le client final des remises obtenues par les centrales d'achat, dans la grande distribution notamment.
Il faut pour cela abroger, notamment la loi Galand.
- Accroître la concurrence entre les enseignes.
Il est absolument anormal qu'au nom de la soi-disant défense du petit commerce, qui malgré ça ne fait que survivre, on interdise à une enseigne de s'implanter à proximité d'une autre. Ce faisant, on institue des "rentes de situation" où bien souvent, même les magasins de surface moyenne, voir petites, qui s'implantent à proximité d'un hyper-marché, appartiennent au même groupe financier que l'hyper en question, et donc ne lui font qu'une concurrence apparente. Les "hard discounters" sont ainsi le plus souvent la propriété des grandes enseignes telles que Carrefour, Casino, ou les autres...
La concurrence est le principal, sinon le seul moyen de contenir les prix. Il faut absolument la favoriser, en abrogeant les lois Royer et Raffarin.
- Agir sur la fiscalité au sens large, c'est à dire à la fois sur les impôts et les charges sociales.
Le gouvernement aurait l'intention (?...) de créer un taux intermédiaire de TVA à 12 % sur certains produits. Apparemment, il s'agirait des produits respectueux de l'environnement. Ca parait a priori être une bonne chose. D'une part une réduction significative de la TVA est à elle seule une augmentation de pouvoir d'achat, et même si ce nouveau taux ne concernerait que des produits aujourd'hui plus chers que des produits similaires non "bio", la réduction de prix découlant de cette baisse de TVA aurait toutes les chances d'être supérieure à la différence de prix actuelle.
D'autre part, les consommateurs vont bien sûr plébisciter ces produits-là, devenus moins chers, et donc les fabricants et les distributeurs vont les privilégier. Et tout le monde sera gagnant.

Pour ce qui est des charges sociales, je considère qu'il est tout à fait anormal qu'elles ne soient calculées que sur la masse salariale, ce qui incite mécaniquement les entreprises à avoir moins de salariés, et à les payer moins cher.

Deux remarques importantes pour terminer

- Je suis pour ma part tout à fait favorable à l'instauration d'une TVA sociale, en remplacement des charges patronales dont le montant actuel serait réincorporé dans le salaire net. Les prix augmenteraient d'autant, mais les salaires seraient augmentés dans une bien plus grande mesure, et voilà bien une taxe propre à augmenter significativement le pouvoir d'achat, et accessoirement à financer mieux et plus équitablement les régimes sociaux.
- Le soutien du niveau des salaires par la croissance ne résout pas le problème du niveau de rémunération des fonctionnaires, leurs salaires n'étant pas directement le fruit de la production de richesses. Le maintien, voire l'augmentation, de leurs revenus en euro constant, et donc de leur pouvoir d'achat, ne peut être que pris sur le budget de l'état ou celui des collectivité territoriales, c'est à dire dans tous les cas sur l'impôt. Il est donc nécessaire, à nombre de fonctionnaires constant, que le produit global de l'impôt augmente au moins d'autant. Or, le niveau des prélèvements obligatoires est déjà, dans notre pays, beaucoup trop élevé !
La solution consiste donc, et le gouvernement actuel a tout à fait raison à ce sujet, à réduire drastiquement le nombre de fonctionnaires. Il faut en fait réorganiser complètement la fonction publique : supprimer des fonctionnaires partout où cela est possible, tout en créant des postes là où il en manque. A solde négatif bien évidemment.
D'autre part, une violente polémique existe entre l'état et les syndicats au sujet du pouvoir d'achat des fonctionnaires. Il semblerait que les syndicats focalisent leur attention sur la valeur du point d'indice, alors que le ministre de la fonction publique tient à bon droit à prendre en compte l'intégralité des postes qui composent les rémunérations, c'est à dire notamment en incluant les diverses primes.
Je suis persuadé que très peu de personnes sont capables de comprendre, tant le mode de calcul des rémunérations des fonctionnaires est complexe. Sous des prétextes divers et variés, cette complexité s'est accrue lamentablement au fil des décennies, au point qu'on est aujourd'hui devant un système carrément incompréhensible par le commun des mortels... Je pense qu'il faut sans tarder simplifier tout ça. Pourquoi les salaires dans le secteur public devraient-ils être calculés différemment de ceux du secteur privé ? Le salaire est la contrepartie du travail fourni, dans un cas comme dans l'autre. Dans un cas comme dans l'autre, il devrait donc être fixé de gré à gré, et sans multiplier les cas particuliers donnant lieu à des primes, indemnités forfaitaires et autres. Le système y gagnerait en clarté, et supprimerait certaines manoeuvres douteuses.
En outre, je considère que la "promotion à l'ancienneté" est une fumisterie et qu'elle n'encourage que l'inefficacité. Le gouvernement voudrait instaurer la promotion "au mérite". Je pense qu'il ne faut pas employer ce mot-qui-fâche, mais qu'il faut le faire quand même !

vendredi 14 décembre 2007

La honte au front !...

Je sais qu'il n'est pas de bon ton de commenter une décision de justice, et d'aucun me le reprocheront sans doute à la lecture de cet article. L'autorité de la chose jugée est un des grands principes de notre droit, et c'est très bien ainsi. Ceci étant, je ne suis ni homme de loi, ni journaliste, ni encore homme public, et je m'arroge le droit de dire librement ce que je pense. D'autant que toutes les voies de recours ne sont pas épuisées dans l'affaire qui me préoccupe ici, et que par conséquent cette "chose jugée" ne possède pas encore sa pleine "autorité"...

Et je dis haut et fort que je ne suis pas très fier ce matin d'être français... Plus précisément, et plus douloureusement, j'ai tout simplement honte du comportement de la justice de mon pays.

La présomption d’innocence est l’un des principes les plus importants de notre droit criminel. Ce principe exige qu’une personne accusée d’une infraction soit présumée innocente tant et aussi longtemps qu’elle n’a pas plaidé coupable à l’infraction reprochée ou tant que sa culpabilité n’a pas été prouvée hors de tout doute raisonnable au cours d’un procès :

1 - Article 11 de la déclaration des droits de l'homme : "Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées."
2 - Article 1er - alinéa III de la loi du 15 juin 2000 : "Toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n'a pas été établie. Les atteintes à sa présomption d'innocence sont prévenues, réparées et réprimées dans les conditions prévues par la loi."
Or, la cour d'assises "spéciale" de Paris a condamné hier Yvan Colonna à la réclusion criminelle à perpétuité sans aucune preuve tangible de sa culpabilité, et alors qu'il nie farouchement les faits depuis le début ! Si ça n'est pas un délit de justice, il faudra qu'on m'explique !...

Je tiens à apporter quelques précisions, afin que nul ne se méprenne sur la nature de ma prise de position dans cette affaire :

1 - Je ne suis pas un Corse, encore moins un nationaliste corse, et pas précisément un sympathisant de ces nationalistes. En fait je suis assez indifférent à leur "cause", même si certains insulaires m'ont quelquefois expliqué les problèmes qu'ils m'ont dit rencontrer sur certains sujets avec la république française. Mais je considère que leurs problèmes n'ont objectivement pas plus d'importance que ceux des Bretons ou des Basques, et qu'ils ne justifient pas plus l'idée d'une sécession ! Le "statut particulier" de l'île est déjà une belle entorse aux principes d'unité territoriale et d'égalité de droits entre les citoyens...
2 - Je suis foncièrement hostile à la lutte armée quelle qu'elle soit. Je l'apparente ni plus ni moins, dans tous les cas de figure, à du terrorisme. Même si à certaines époques le terrorisme a pu être un mal nécessaire : rappelons-nous que les autorités d'occupation allemandes, pendant la dernière guerre, qualifiaient de "terroristes" nos glorieux résistants. Mais nous ne sommes pas aujourd'hui dans ce cas de figure !...
3 - Je suis bien évidemment encore plus hostile à tout assassinat, politique ou non !...
4 - Je ne connais pas le dossier de cette affaire autrement que par les médias. Aussi, rien ne me prouve qu'il n'existe pas d'éléments qui n'auraient pas été rendus publics et qui seraient éventuellement de nature à motiver la décision des juges.
Tout ce que j'écris ici ne vaut donc que par rapport à ce que je connais de l'affaire.
5 - Le véritable assassin du préfet Erignac doit être identifié, jugé, et condamné. Simplement, et avec les réserves exprimées ci-dessus, rien ne prouve aujourd'hui que ce soit Yvan Colonna. Et c'est là le seul objet de ma révolte.

Bien sûr Colonna va interjeter appel de cette décision inique, et il reste à espérer que la cour, au cours du second procès, soit apportera enfin la preuve de sa culpabilité, ou alors l'acquittera purement et simplement, "au bénéfice du doute" selon les termes si explicites de la loi.
Dans le cas contraire, il restera le pourvoi en cassation, suivi éventuellement d'un troisième procès en appel, et pourquoi pas, si l'injustice est alors toujours aussi flagrante, d'un recours devant la cour européenne des droits de l'homme. Rarement une affaire judiciaire aura mérité un tel recours...

Il n'en reste pas moins que Colonna est parti pour une procédure qui peut durer des années, des années pendant lesquelles il restera dans les geôles de la république, geôles dont par ailleurs on nous montre bien souvent l'inhumanité des conditions de vie. Pour un être humain toujours présumé innocent à mes yeux, le préjudice subi est digne de l'inquisition.
Evoquer l'inquisition n'est pas pour moi une clause de style : n'en doutons pas, ce procès n'est pas un procès ordinaire, c'est avant tout un procès idéologique. Il est mené dans un but d'exemplarité, avec l'idée de bien démontrer qu'on ne s'attaque pas impunément à l'Etat et à ses représentants. S'agissant du meurtre d'un préfet de la république, il faut un coupable à tout prix, et Colonna était condamné d'avance ! Ceci est un procès politique, et c'est bien ce qu'il faut combattre avec la dernière énergie... Si l'on reprochait au même Yvan Colonna le meurtre de son voisin de bergerie, les choses en iraient bien autrement, et il aurait sans aucun doute été acquitté !

Accessoirement, cela représente proprement une insulte à l'égard du citoyen ordinaire : l'assassinat de "monsieur tout-le-monde" suscite bien moins d'intérêt que celui d'un préfet ! Mais ceci est un autre débat...

jeudi 13 décembre 2007

De (bonnes) réformes sont annoncées ce matin

Le traité de Lisbonne

Le "mini traité" européen, si cher à Nicolas Sarkozy, va être signé aujourd'hui par les 27 présidents et chefs de gouvernements de l'Union, et va devenir ainsi le traité de Lisbonne. Gageons qu'il deviendra aussi célèbre que le traité de Maestrich, sinon autant que le traité de Rome...
En effet, même si on n'en est pas encore vraiment conscient, et peut être en France moins qu'ailleurs, ce qui est un comble, il va tout changer dans les rapports de l'Europe avec le reste du monde. Un président de l'Union Européenne qui ne sera plus la potiche-provisoire-changée-2-fois-par-an que nous connaissons aujourd'hui, un Haut Commissaire aux affaires étrangères, c'est à dire un ministre des affaires étrangères qui ne dira pas son nom pour ne pas fâcher, mais qui en aura les prérogatives, voilà au moins deux points majeurs qui vont, enfin, donner à l'Union un statut international. Un journaliste disait ce matin sur France 2 que l'Europe allait ainsi avoir le même poids diplomatique que les Etats Unis. C'est sans doute, malheureusement, encore un peu exagéré (il va falloir avant ça faire nos preuves !...), mais cela peut devenir une réalité si nous savons nous montrer à la hauteur. Et je suis certain que beaucoup en Europe en ont la volonté et l'ambition !
Au plan intérieur (je veux dire intra européen), une procédure, encore un peu floue pour le "grand public" que nous sommes, qui permettra, semble-t-il, la saisie du Parlement de Strasbourg sur un sujet donné au-travers d'une "pétition" signée par au moins 1.000.000 de citoyens de l'Union, me semble a priori aller dans le bon sens. Mais je me pose deux questions importantes à son sujet. D'abord, s'agira-t-il d'une procédure qui obligera le Parlement à légiférer, comme je l'ai entendu, ou bien permettra-t-elle seulement de se faire entendre et d'attirer l'attention ? Si la deuxième réponse est la bonne, alors c'est un coup d'épée dans l'eau ! Seconde question : les pouvoirs du Parlement seront-ils réellement étendus, et, au moins dans certains domaines, ses décisions s'imposeront-elles à la commission et aux responsables des états membres ? Je l'espère, car on serait alors, enfin, dans quelque chose qui ressemblerait plus à une démocratie. La confusion des pouvoirs serait moins criante : aujourd'hui, le pouvoir législatif, c'est la commission, or les commissaires sont nommés par les états, c'est à dire par l'exécutif ! Quant au pouvoir judiciaire, n'en parlons pas : il n'existe tout simplement pas dans les institutions européennes (ou quasiment pas)...
Je ne veux pas terminer sur ce sujet par cette note plutôt négative : nous assistons peut être ce jour à la véritable naissance de l'Europe, et j'en suis pour ma part très heureux. Encore faut-il que le traité de Lisbonne soit ratifié par les 27 états membres, et l'un d'entre eux (je n'ai pas entendu lequel) n'a pas encore précisé s'il procéderait par référendum ou pas. Les jeux ne sont donc pas encore faits : les électeurs font trop souvent des scrutins européens des tribunes de politique intérieure, et tout risque n'est donc pas encore totalement écarté. Croisons les doigts...

La réforme de l'état

On apprend que le gouvernement, sous l'impulsion du Président, relance le chantier de la réforme de l'état.
Ca ne va pas se passer tout seul et sans accroc, mais que voilà une bonne nouvelle, si toutefois les crispations auxquelles on peut s'attendre de la part des éternels grincheux (pour rester courtois), des lobbies et autres agitateurs patentés, ne poussent pas trop efficacement à dénaturer le projet...
Car enfin, l'une des mesures phare de ce projet reste la réduction du nombre de fonctionnaires. Et les syndicats vont encore "monter au créneau", en oubliant que supprimer les postes inutiles dans la fonction publique peut valablement conduire à payer mieux les fonctionnaires. Mais c'est là un raisonnement qui ne peut pas leur paraître valable, puisque par définition l'équilibre des comptes ne les préoccupe en aucune manière, le budget de l'état devant, selon leur façon de voir non avouée, être extensible à l'infini pour permettre les dépenses qu'ils jugent nécessaires, sans tenir compte des possibilités réelles de l'économie...
La France, c'est un fait, est le pays d'Europe qui a le plus de fonctionnaires, toutes administrations confondues, rapportés au nombre de citoyens. On aura bien du mal à m'expliquer que c'est normal et inéluctable ! Mille milliards d'euros pour la fonction publique, c'est à dire 44 % du budget de la nation, que justifie donc cette incongruité française ?
Bien sûr il manque sans doute des infirmières; peut-être manque-t-il également des agents dans certaines autres administrations, à certains postes, comme par exemple, paraît-il, dans la police nationale (encore que... peut-être faudrait-il revoir certaines affectations ?). Mais, si c'est effectivement le cas, cela signifie mathématiquement qu'il y en a trop ailleurs ! Il faut réexaminer l'ensemble, supprimer les postes en surnombre là où ils existent, et les créer là où ils manquent. A solde négatif bien sûr. Dans une entreprise, c'est là le travail des ressources humaines. La puissance publique serait-elle incapable de s'assurer les services d'un "super DRH" capable de faire ce travail, et de générer les économies nécessaires ?...
Et puis il y a aussi des économies d'effectifs à réaliser par le biais de la modernisation de nos administrations. Le travail a été commencé, mais le chantier est vaste et il reste encore de nombreuses choses à faire. Par exemple, le président a annoncé hier que les cartes d'identité, passeports et autres permis de conduire seraient désormais délivrés, non plus par les préfectures ou les sous-préfectures, mais directement par les mairies. Rappelons qu'aujourd'hui, la mairie est déjà impliquée dans la procédure puisque c'est elle qui transmet la demande à la préfecture. A l'heure des technologies modernes de télécommunications et de gestion de l'information, on ne voit vraiment pas, en effet, l'intérêt de mobiliser deux services administratifs différents pour traiter ces affaires !...
Mais les réductions d'effectifs dans la fonction publique ne sont pas, et de loin, le seul aspect de la réforme nécessaire. Il faut réformer jusque l'organisation des compétences dans les différentes administrations, et à ce sujet aller dans le sens d'une décentralisation effective. C'est là aussi une source importante d'économies potentielles, l'efficacité étant toujours bien meilleure, c'est prouvé, quand les tâches sont traitées localement, par les personnes qui connaissent directement le problème à résoudre.
La décision annoncée de mettre les préfets de départements sous l'autorité des préfets de régions est un premier pas dans ce sens, même si ce n'est pas évident au prime abord : on va ainsi, me semble-t-il, à trop petits pas d'ailleurs, vers une simplification de la "pelure d'oignon" administrative. Donner aux régions de plus en plus de pouvoirs et de compétences aujourd'hui dévolus aux département, c'est aller progressivement vers une simplification de l'organisation administrative du pays. Et c'est une très bonne chose (voir à ce sujet mon article du 8 décembre dans la rubrique "Société").
Au total, le conseil des ministres aurait adopté hier 97 mesures concernant tous les ministères, afin de les "recentrer sur le coeur de leurs missions", "moderniser les procédures au service des usagers", "alléger et réorganiser l'état", "mieux valoriser" le travail des fonctionnaires et "utiliser au mieux" la ressource publique.
Parmi ces mesures, on retrouve la suppression du recours au juge pour les divorces par consentement mutuel, une étude visant à créer un "Pentagone à la française" en regroupant toute la Défense, ministère et États-majors, sur un seul site, et aussi la réduction de 25 % des contraintes administratives qui pèsent sur les entreprises.
D'autres mesures d'économie sont à l'étude et feront l'objet d'un "conseil de modernisation" en avril 2008. Le train est en marche. Souhaitons qu'il ne connaisse pas les mêmes déboires que ceux de la SNCF le mois dernier !...

La réforme de la première année de licence à l'université

Après la notion d'autonomie des universités, qui a suscité tant de remous, mais qui est finalement, semble-t-il, "entrée dans les moeurs", Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur, s'attaque maintenant au problème crucial de l'échec en première année dans cette même université.

1 - D'abord le constat
80 % de réussite au baccalauréat, 50 % d'échec l'année suivante à la fac ! Cherchez l'erreur...
De manière indiscutable, le niveau du bac n'est pas suffisant pour suivre les cours de l'enseignement supérieur. Et de manière non moins indiscutable les filières choisies par les étudiants en première année de fac le sont souvent par erreur d'orientation...
2 - Les solutions logiques
Un meilleur niveau, ce qui sous-entend peut-être un taux d'échec plus réaliste, pour le bac (mais est-il sérieux de se voiler la face ?), une sélection efficace à l'entrée de l'enseignement supérieur, et la possibilité de changer d'orientation, au moins durant la première année de fac.
Mais il y a là quelques "gros mots" qui vont encore, s'ils sont utilisés par la ministre, provoquer des "mouvements sociaux" parmi les étudiants et les lycéens. On sort d'en prendre. La ministre ne le dira pas !
3 - La solution possible
Le faire sans le dire... A bien des égards, c'est ce que Valérie Pécresse semble préparer, même si c'est moins évident pour ce qui est du niveau du bac, qui n'est d'ailleurs pas de son ressort...
4 - Le contenu de la réforme
- Revoir les contenus des licences. Il s'agit semble-t-il de mieux adapter ces contenus à la réalité économique. Enfin une gestion réaliste des programmes universitaires...
- Meilleure orientation, à l'entrée comme en cours d'année. Il s'agit d'éviter le plus possible que les étudiants se retrouvent "coincés" s'ils s'aperçoivent en cours d'année qu'ils ne sont pas dans une filière qui correspond à leurs souhaits. Il faut en effet organiser des "passerelles" entre les filières pour leur permettre de "bifurquer" avant qu'il ne soit trop tard. Il serait temps de se rendre compte que l'échec a souvent pour cause le désintérêt...
- Accompagnement personnel renforcé, notamment par la création d'une notion de "professeur référent" sur le modèle du professeur principal du lycée, qui suivra de plus près l'étudiant et ses résultats, et qui sera à même de le guider et de le conseiller. Va-t-on enfin s'intéresser plus à l'étudiant qu'à l'enseignant ?...
- Donner priorité aux bacs "techno" et "pro" pour l'accès aux filières techniques, c'est à dire les IUT et les BTS. Ces bacheliers "technologiques" et "professionnels" constituent en effet plus de la moitié des échecs à la fin de la première année de licence. Voilà un moyen intelligent de pratiquer une sélection efficace et discrète...
- Et bien d'autres dispositions, notamment en matière budgétaire : 730 millions d'euros sont prévus sur cinq ans pour financer le projet. Un exemple de redéploiement des dépenses de l'état en direction des secteurs qui en ont le plus besoin...

Voilà trois exemples extrêmement positifs de l'esprit réformateur qui souffle sur la France et l'Europe. On ne peut que s'en réjouir...

mercredi 12 décembre 2007

Les attentats d'Alger

Encore deux terribles attentats, presque simultanés, hier à Alger ! On ne peut que compatir avec les victimes et leurs familles (officiellement 26 morts, combien en réalité ?). Mais où faut-il aller chercher les (vrais) coupables ?

Ces attentats portent la marque, la signature, d'Al Qaïda. Et d'ailleurs la branche maghrébine de l'organisation terroriste les revendique ce matin. Mais est-il suffisant de se satisfaire de cette "explication" ? Quant à moi, je dis NON !

Alger hier, c'était Al Qaïda, soit ! Et ça va relancer la chasse aux princes Ben Laden et mollahs Omar de tout poil, ça va faire les choux gras des médias, ça va remettre sous les feux de l'actualité les chefs d'état et de gouvernements les plus "en pointe" contre le terrorisme, etc... Au total, ça va faire une publicité monstre à une foule de gens dont je ne dirais pas qu'ils n'attendaient que ça, ce serait exagéré, mais qui vont néanmoins profiter beaucoup plus largement que l'on imagine de l'effet médiatique. Politiquement, en termes d'influences en tous genres, et aussi... financièrement !
En effet, la lutte contre le terrorisme est une guerre. Une guerre ouverte qui n'a pas fait l'objet d'une déclaration, qui ne connaît pas d'armistice, et qui ne se terminera pas par une capitulation ni par un traité de paix, mais qui, comme toutes les guerres, alimente l'industrie des armes. Et cette industrie est une des plus lucratives qui soient... Pour certains industriels comme pour quelques états dont la France, même s'il n'est pas prouvé que nous soyons parmi les fournisseurs des organisations terroristes.

Faisons cesser, si cela est possible, l'hypocrisie médiatico-politique, et rendons-nous à l'évidence : sans des états pour fournir des armes, sans d'autres pour les payer, et sans d'autres encore qui en profitent largement, le terrorisme international n'existerait plus depuis longtemps !
On nous parle volontiers "d'états terroristes" en désignant ceux qui accueillent sur leur sol les camps d'entraînement des commandos de futurs "kamikazes" et autres "poseurs de bombes". Mais est-il moins terroriste, l'état qui finance ces commandos, celui qui fournit les explosifs et les armes, ou même celui qui invente un prétexte fallacieux pour envahir militairement un pays, sans même se cacher derrière des clandestins, mais au grand jour, avec la plus grande arrogance, dans le principal but de mettre la main sur des puits de pétrole ?

"L'exemple vient d'en haut" dit le proverbe populaire ! Et je tiens que de tels comportements sont de nature à justifier, et même à susciter, dans la tête de certains, les actions, somme toute moins meurtrières, perpétrées en occident, de New York à Londres et à Alger, notamment par ceux qui subissent...

Que les choses soient claires : je ne justifie pas ici le terrorisme, bien au contraire ! Je voudrais simplement qu'on admette que les terroristes ne sont pas uniquement ceux que l'on dit...

L'APA à papa : y'en a pas !

Ou plutôt, "y'en a plus"... Blague à part, on apprend ce matin que le Sénat a voté hier un texte qui permet aux départements de récupérer sur les successions de plus de 100.000 euros les sommes versées au titre de l'allocation personalisée autonomie (l'APA).

De quoi s'agit-il ?

Rappelons que le Code Civil prévoit l'obligation alimentaire : c'est une aide matérielle qui est due à un membre de sa famille proche dans le besoin (ascendant ou descendant) et qui n'est pas en mesure d'assurer sa subsistance. Cela signifie que nous avons l'obligation légale de subvenir aux besoins de base de nos enfants, quel que soit leur âge, et aussi de nos parents, quel que soit le notre !

Parallèlement, le Code de l'Action Sociale et des Familles a institué l'APA, gérée par et à la charge des départements. Et jusqu'ici, cette allocation versée aux personnes âgées dépendantes et dans le besoin, et qui n'est pas tributaire de la condition sociale des descendants s'ils existent, ne tient pas compte non plus du patrimoine des bénéficiaires.

Il faut bien reconnaître qu'il y a là pour le moins une contradiction. Cela signifie que cette allocation à la charge du budget des conseils généraux, lui-même alimenté bien évidemment, rappelons-le, par les impôts locaux de tous, est versée dans certains cas à des personnes qui, même si elles n'ont pas les revenus personnels suffisants pour financer les travailleurs sociaux dont elles ont besoin à leur domicile pour les actes de la vie courante, sont propriétaires de biens immobiliers possiblement importants.
Cela ne signifie pas, bien évidemment, qu'il faille les déposséder de ces biens pour financer l'allocation. Mais il est à mon sens absolument normal que les sommes engagées par la collectivité publique soient récupérées sur ces biens au moment de la succession, c'est à dire au décès de ces personnes !

Que le Sénat se soit saisi du problème, et même si certains bénéficiaires abusifs en "grincent des dents", c'est une très bonne chose. La solidarité nationale, ça n'est pas l'assistanat institutionalisé ! Et les impôts que nous payons ne sont pas un "puits sans fond" propre à régler tous les maux de tout le monde à n'importe quel prix et sans contrepartie...

L'action sociale est non seulement souhaitable mais indispensable. Elle ne doit pas être synonyme de gabegie budgétaire. Nos impôts si cher payés ne sont pas de l'argent à "jeter par les fenêtres" !...

La réforme du divorce

On nous annonce une réforme qui va faire du bruit. Il s'agit de simplifier la procédure du divorce "par consentement mutuel". Et elle va faire du bruit essentiellement à cause des corporatismes.

En effet les choses sont à mon avis assez claires sur le fond, et pour ma part j'ai toujours trouvé profondément anormal qu'une telle procédure dite "simplifiée" coûte aussi cher dans les faits (entre 2 000 et 8 000 euros !...). En outre, la complexité et la lenteur de la procédure s'ajoutent à son coût, ce qui est tout aussi anormal.


Pourquoi cet état de fait ? Pour apparemment deux raisons :

1 - L'institution du mariage avait il y peu encore une valeur sacrée dans l'esprit du législateur, et cette relativement récente procédure dite "par consentement mutuel" (elle date de Giscard) n'a pas entamé les convictions à ce sujet. Il est donc apparu normal aux yeux du législateur de suivre un cheminement très proche de ce qui se pratiquait précédemment, donc tout aussi long, et donc tout aussi coûteux en termes notamment d'honoraires d'avocats et de frais de justice
2 - La masse annuelle des divorces est de 110 000 à 120 000 par an ! Quelle mâne financière pour deux corporations par ailleurs très influentes : les avocats et les notaires ! Le corporatisme joue à plein, et on peut le comprendre !

A mon avis, la réforme proposée par Nicolas Sarkozy, d'après ce qu'on en sait aujourd'hui, va dans le bon sens. Il s'agit de dessaisir le juge aux affaires familiales de ces procédures, et de confier le règlement du divorce à un notaire, d'où une double économie : en termes de coût pour les époux et d'économies budgétaires pour l'état.
En effet, ne se pose plus que le règlement de la "succession" des biens communautaires dès lors qu'un certain nombre de points sont réglés à l'amiable et d'un commun accord par les époux, et notamment :

- L’attribution du domicile conjugal ;
- La résidence des enfants et, en cas de résidence alternée, le mode d’alternance;
- Le droit de visite et d’hébergement du parent chez lequel l’enfant ne réside pas, si la résidence n’est pas alternée ;
- Les éventuelles pensions alimentaires et prestations compensatoires ;
- L’usage ou non du nom marital par Madame après le divorce ;
- Le cas échéant, le double nom pour les enfants ;

Reste à déterminer, dans le dispositif annoncé, les modalités selon lesquelles l'accord des époux sur ces points pourra être constaté, et qui pourra efficacement les conseiller. Aujourd'hui, c'est le rôle de leur avocat. Qu'en sera-t-il demain?

Ensuite, le règlement de la succession peut dans bien des cas être compliqué à réaliser. Il s'agit notamment :

- Du partage des biens et des dettes;
- De la prise en charge des crédits en cours;
- Du règlement des frais et des honoraires de la procédure de divorce ;
- Du règlement des impôts;
- En cas de résidence alternée, de la fiscalité des enfants et des aides sociales ;

Et cette liste n'est pas exhaustive. Il s'agit en fait de régler tous les problèmes pécuniaires et financiers présents et de fixer les modalités pour ceux à venir...
Il est à noter que, déjà aujourd'hui, cette tâche est dévolue à un notaire, au moins pour ce qui est du patrimoine.

Attendons de voir les détails de cette nouvelle procédure pour la juger. En tout état de cause, il est à prévoir que les avocats comme les notaires ne vont pas sans mot dire, les uns se laisser déposséder d'une partie importante de leur activité et donc de leurs revenus, les autres se voir attribuer une nouvelle charge sans compensation au niveau de leurs honoraires...

A suivre donc... Mais voilà quand même, globalement, une bonne nouvelle.

mardi 11 décembre 2007

Du rôle de l'état dans l'économie

Que l'on prenne le problème "par n'importe quel bout", les différences entre les tendances politiques dans nos sociétés démocratiques se ramènent toutes, au plan économique en tout cas, au dosage du rôle de l'état dans la société.

Plus d'état ou moins d'état, telle est la question... La seule qui vaille. Car elle conditionne toutes les autres !

Je ne vais pas m'étendre ici sur les arguments des politiciens "de gauche" pour simplifier, les partisans d'un interventionnisme et d'une omniprésence de l'état dans la vie économique et sociale. Je leur laisse le soin d'expliquer leurs positions, et leurs contradictions, dans d'autre tribunes où ils savent si bien le faire. Je me bornerai quant à moi à expliquer pourquoi je pense le contraire.

J'ai expliqué dans d'autres articles l'importance que j'attache à la notion de liberté (voir la rubrique qui en porte le titre). La politique économique et sociale ne fait pas exception à la règle. Je prétends que le citoyen est un être majeur qui ne nécessite pas d'être "pris par la main" à longueur de temps pour que l'on lui explique ce qu'il doit faire. Ce qui équivaut à dire "ce qu'il a le droit de faire", et ceci est tout simplement inadmissible...

J'ouvre tout de suite une parenthèse, pour la refermer aussitôt car je ne souhaite pas déclencher la polémique sur le sujet, pour rappeler que le mot "libéralisme" provient directement du mot "liberté" : le libéralisme, c'est la doctrine qui a pour objet de laisser aux citoyens leur liberté d'action, dans le domaine économique comme dans tous les autres. Que ceux qui se disent anti-libéraux viennent m'expliquer, s'ils le peuvent, qu'ils sont en même temps des démocrates ! Je n'ai toujours pas entendu d'arguments convaincants sur le sujet...

Le rôle de l'état, je dirais sa raison d'être, est d'assurer l'harmonie et le bon fonctionnement de la société. Tout ça, mais rien que ça, et surtout pas de se mêler... de ce qui ne le regarde pas, mais qui ne regarde que les citoyens eux-mêmes.
Il doit donc assurer un certain nombre de services qui, dans l'ancien régime, étaient soit dévolus au roi (d'où le terme régalien), soit à l'église.
Les services régaliens, financés par l'impôt, étaient essentiellement

1 - La sécurité extérieure (les forces armées)
2 - La sécurité intérieure (la police)
3 - La justice (les tribunaux, ainsi que les prisons)
4 - La poste

Les services antérieurement dévolus à l'église, financés par des dons et des oboles, étaient notamment

1 - La santé (les hôpitaux et les hospices)
2 - La charité (ce que nous appelons maintenant la solidarité)
3 - L'enseignement

Depuis la révolution, ils sont tous à la charge de l'état, et s'y sont ajoutés un certain nombre qui découlent de l'évolution des techniques et des modes de vie, par exemple les transports. L'ensemble constitue ce que nous appelons les services publics. Ces services publics constituent l'essentiel des compétences "naturelles" de l'état.

L'état ne devrait à mon sens intervenir économiquement que dans ce domaine, et accessoirement pour orienter l'activité dans telle ou telle direction lorsque c'est souhaitable pour la bonne marche de l'économie. Par exemple, des incitations fiscales pour favoriser tel ou tel secteur de l'économie menacé par la spéculation ou la concurrence étrangère...
Mais ce ne doivent être là que des exceptions. Les acteurs économiques doivent rester libres de leurs mouvements si l'on veut que l'offre réponde naturellement à la demande, et si l'on veut que le niveau d'activité ne soit pas sclérosé par des contraintes insupportables.
On le voit bien en matière de réglementation du travail, où les charges sont devenues si importantes que le coût du travail en devient insupportable pour les entreprises, qui sont ainsi amenées de plus en plus à dé-localiser massivement leur production dans d'autres pays, ce qui induit chez nous à la fois des salaires trop faibles et un taux de chômage toujours trop important.

Et il y a un autre domaine dans lequel la puissance publique (car quand je parle de l'état, ce peuvent être aussi bien les collectivités locales, bien entendu) intervient de manière des plus abusives : il s'agit de l'attribution de subventions "incitatives". Quel est ce système qui consiste à prendre sur l'impôt, c'est à dire sur la contribution de tous les citoyens, pour distribuer des avantages à un petit nombre d'entre eux ? Je sais, on me répondra que cela s'appelle la solidarité. Je suis naturellement pour l'exercice de la solidarité. Sous l'ancien régime, cela s'appelait la charité, et elle était pratiquée par l'église. Je préfère de loin que ce soit institutionnalisé et que cela passe par les élus du peuple. Mais il y a deux différences fondamentales entre la charité d'alors et la soi-disant solidarité d'aujourd'hui :

1 - Alors, la charité était faite aux nécessiteux avec le produit des dons faits volontairement dans ce but. Aujourd'hui, on puise dans des contributions obligatoires, à savoir les impôts, sans demander leur avis aux contribuables
2 - La charité était faite à l'endroit de personnes objectivement nécessiteuses, et pas dans le but de mettre en place des politiques économiques dont on ne sait même pas si elles seront couronnées de succès. Quand encore elles ne provoquent pas des "effets d'aubaine". La politique économique d'un état ou d'une région, ce n'est pas une loterie. Ce n'est pas le loto...

L'attribution de subventions fausse la concurrence, et cela se retourne toujours contre la bonne santé de l'économie. Je suis quant à moi pour la vérité des prix :

- Il faut vendre les produits et les services qui sont l'objet de la demande à leur vrai prix, c'est à dire avec une marge suffisante
- Il faut, grâce à cette marge, rémunérer correctement ceux qui travaillent à leur élaboration et les investisseurs (les actionnaires des entreprises)
- Ainsi, le pouvoir d'achat généré permet un bon niveau de la consommation
- Le niveau de la consommation soutient le niveau de la demande
- Et la boucle se referme : demande, production, vente, marge bénéficiaire, pouvoir d'achat, consommation, nouvelle demande, etc..

C'est là le fonctionnement naturel de l'économie. Tout autre comportement est artificiel et conduit inexorablement à un fiasco, ce que nous vivons aujourd'hui.

On me rétorquera que le problème est plus complexe, dans la mesure où l'on doit tenir compte de la concurrence étrangère. Je réponds que le raisonnement que je tiens ci-dessus vaut intégralement au plan international. Pensez-vous que l'on continuera durablement à vendre des centrales et des Airbus à la Chine si les Chinois continuent d'être payés à coups de pieds dans le "chose" ? Ils ne vont pas se satisfaire éternellement d'un bol de riz. Et si leur pouvoir d'achat augmente correctement, quand ils en voudront plus, nous pourrons alors leur vendre plus... A condition qu'on ait encore quelque chose à vendre !... Et dans le cas contraire, je vois mal avec quoi on pourra servir ces subventions destinées à soutenir une économie qui d'ailleurs n'existera plus...

Si l'on se décidait enfin à laisser l'économie "vivre sa vie", faites lui confiance, elle saurait comme toujours s'adapter à son marché, et quand les industriels constateraient qu'ils n'ont pas d'autre issue, pour vendre leurs produits, que de favoriser le pouvoir d'achat de leurs clients potentiels, leur comportement, sur le marché extérieur comme en France même, serait bien plus performant que notre interventionnisme désordonné !

Et tout le monde y gagnerait...

Approche succinte de l'économie politique

Je ne vais pas faire ici un cours d'économie politique ! J'en serais d'ailleurs bien incapable...

Mais, dans la mesure où je me prépare à faire plus que "mettre mon grain de sel" sur ce sujet, qui en outre est de nature à échauffer les esprits, je veux juste fixer ces mêmes esprits sur la nature de ce dont je parlerai ici. Pour plus de détails à ce propos, vous pouvez efficacement vous documenter sur http://fr.wikipedia.org/wiki/économie_politique.

- S'intéresser à l'économie, c'est se pencher sur les modes d'organisation des échanges monétaires entre les individus, les entreprises, et la puissance publique.
En d'autres termes, c'est se poser la question "Pourquoi et comment l'argent circule ?"
Je n'ai pas besoin d'expliquer pourquoi cette question est d'importance !
- Très schématiquement, l'économie peut fonctionner selon deux grands modèles diamétralement opposés dans leurs principes : le capitalisme libéral (ou libéralisme) ou le collectivisme. Les puristes ne seront pas d'accord avec cette simplification, mais elle est de nature à permettre une explication claire.
- Le libéralisme économique repose sur le principe que chacun exerce librement l'activité qui relève de son choix, qu'il fixe le montant de sa rémunération (salaire, bénéfice commercial, honoraires, etc..) en accord avec ses interlocuteurs (ses patrons ou ses clients), et que la puissance publique (l'état) n'intervient que pour assurer ses obligations régaliennes (les services publics), et pour faciliter l'expression de la solidarité au bénéfice des plus faibles.
- Le collectivisme, au contraire, fait de l'état un "chef d'orchestre" qui réglemente tout, dirige tout, rétribue lui-même le travail dans des structures de production collectivisées (c'est à dire en théorie propriété de tous) et, en bout de cycle, commercialise les biens manufacturés auprès des citoyens ou à l'exportation, le surplus s'il existe (les bénéfices) servant au fonctionnement de l'état lui-même.
Je répète que cette description est très schématique, mais elle correspond, dans le principe au moins, à une réalité.
On aura vite compris que ce style d'organisation ne peut fonctionner qu'au sein d'une structure de type dictatorial, puisqu'il ne laisse d'initiative individuelle à personne.
Aujourd'hui, et depuis la chute de l'Union Soviétique, seuls quelques pays dans le monde fonctionnent sur ce modèle, avec toutefois des aménagements quelquefois surprenants et "contre nature", comme la Chine qui l'associe sans vergogne avec un ensemble d'entreprises capitalistes, ce qui constitue un assemblage de conceptions diamétralement opposées...
- L'un comme l'autre de ces deux systèmes, appliqués au pied de la lettre de leurs principes, ont prouvé leur inadaptation et leur impossibilité de fonctionner correctement.
La plupart des pays dans le monde "mélangent" les principes des deux systèmes, en privilégiant tantôt l'un et tantôt l'autre.
Très schématiquement encore, les systèmes libéraux sont soutenus par des politiques dites "de droite", et les autres par les politiques dites "de gauche".
En parlant ainsi, je ne vais pas me faire des amis chez les sympathisants socialistes. Pourtant, le mouvement dont ils se réclament est bel et bien issu de l'idéologie marxiste, Karl Marx étant lui-même l'idéologue historique du collectivisme...
- Dans les pays occidentaux, et singulièrement en France, même si nous avons souvent l'impression, lors des confrontations électorales, d'une lutte acharnée entre les tenants de deux systèmes opposés, nous naviguons en réalité entre deux variantes du système capitaliste, l'une plutôt libérale et l'autre plutôt dirigiste.
C'est dans le dosage des proportions de ces deux tendances que résident les choix qui sont faits, et ça ne veut surtout pas dire que les choix sont anodins. Ils sont au contraire essentiels, et directement responsables du bien être des citoyens...

Le service minimum

La loi sur le service minimum dans les transports publics terrestres n'entrera en vigueur que le 1er janvier prochain. Cependant, la graine est semée et commence à germer, ce dont je ne peux pour ma part que me féliciter...

Cette idée de service minimum fait si bien son chemin qu'au moins sur deux points, elle porte déjà des fruits :

- Pour ce qui est de la grève prévue cette semaine dans les transports publics, directement visés par cette loi , on apprend aujourd'hui qu'au moins à la RATP, elle devrait être beaucoup moins suivie, et en tous cas les perturbations devraient être beaucoup moins importantes que prévu. L'ancien Parisien que je suis doit d'ailleurs noter qu'il ne s'étonne pas que cet apaisement se constate d'abord à la RATP : les grèves dans les transports empoisonnent la vie des Franciliens, même si la presse n'en parle pas toujours (elle ne ferait que ça...), mais chaque fois que la configuration du réseau le permet, les lignes RATP sont bien souvent la bouée de sauvetage, les perturbations provenant le plus souvent de la zone gérée par la SNCF, entreprise où, il faut le noter, le syndicat majoritaire se trouve être la CGT. Cherchez l'erreur...
Je pense que chacun, même les plus hostiles à la loi et/ou au principe, ne pourra que s'en féliciter. Sauf peut-être les syndicalistes qui craignent pour leur fonds de commerce, mais je ne vais pas développer à nouveau ici mes idées sur le droit de grève. Il suffira de se reporter à mon article du 7 décembre sur le sujet dans la rubrique "Société".
- Comme je l'avais prévu, comme Xavier Darcos, ministre de l'Education, l'avait dit le mois dernier, et même si François Fillon, Premier Ministre, l'avait démenti du bout des lèvres, le même Xavier Darcos annonce aujourd'hui qu'il projette d'instituer également un régime minimum à l'école publique.
Je rappelle ici que je considère qu'un service minimum devrait être appliqué dans tous les services publics.
Encore faudrait-il d'ailleurs se mettre d'accord sur le contenu de ce service minimum. On est encore loin avec la loi actuelle de satisfaire les besoins en la matière...

Un peu d'humour maintenant, même si le sujet est d'importance : il semblerait que l'idée de service minimum ait imprégné aussi la diplomatie française : Mouhammar Kadhafi n'ira pas devant les députés dans l'hémicycle, le dîner d'hier soir à l'Elysée ne comportait "que" 80 personnes, la signature des 10 milliards d'euros de contrats n'a duré qu'une demi-heure, et durant son discours le Président ne semble pas avoir particulièrement usé de la brosse à reluire... Service minimum vous dis-je !

Mon article d'hier aurait-il été entendu ? Si je le disais sérieusement vous me taxeriez bien sûr de mauvaise foi ! Humour vous dis-je !...

Plus sérieusement, je pense que c'est le discours silencieux de la "société civile", aidé par les discours plus bruyants de certains (je pense par exemple à Bernard Henri Lévy ou à Rama Hyade, même s'ils ne sont pas forcément de mes amis) qui ont aidé à un peu de retenue et de sérieux. Ce matin sur France 2, j'ai senti Bernard Acoyer, le président de l'Assemblée Nationale, un peu "gêné aux entournures". Il m'a semblé ne pas vouloir (ou ne pas pouvoir ?) dire "tout le bien" qu'il pensait de cette visite, sur la manière en tout cas, si ce n'est sur le fond : on le sait partisan de la "real politik", comme disent nos voisins allemands.
Lesquels Allemands, pourtant, n'ont pas encore à ce jour reçu le président libyen. Mais ont-ils quelque chose à lui vendre ?
Mauvaise foi vous disais-je ?...

lundi 10 décembre 2007

Le téléthon

En voilà bien une aubaine, pour les médias qui nous ont bassinés pendant trente heures d'antenne avec cette... pompe à fric !...

Je vais passer pour un épouvantable égoïste aux yeux de ceux qui ne liront pas plus loin ce message. Et pourtant, je suis le premier à compatir aux souffrances des victimes de ces maladies "orphelines" comme on les appelle. Orphelines de quoi au juste ? Et bien orphelines d'une recherche suffisante pour tendre à des solutions thérapeutiques, et ce tout simplement parce que les malades sont trop peu nombreux pour... rentabiliser la recherche !...

"Rentabiliser la recherche" ! Devrait-on avoir l'occasion d'écrire une telle énormité ? Parle-t-on jamais de la nécessité de rentabiliser les dépenses militaires ? Et pourtant, elles représentent des sommes bien plus faramineuses que le maigre résultat de cette folie médiatique reproduite chaque année avec la même énergie. Et chaque année je m'insurge contre cette ineptie...

Dans un pays où 54 % du produit intérieur brut est absorbé par les prélèvements obligatoires, ce qui signifie que nous travaillons en moyenne plus de six mois pas an pour payer les impôt et les cotisations dites "sociales", est-il acceptable que les chercheurs en soient réduits à mendier publiquement de trop faibles moyens pour leurs recherches ? Je dis que NON.

Dans un pays où les dépenses militaires, presque parfaitement inutiles a priori puisque de notoriété publique un ennemi potentiel crédible se rirait de notre "bombinette" et de nos soldats de plomb en moins de 48 heures, représentent bon an mal an 35 milliards d'euros, est-il normal de devoir pomper 96 millions d'euros supplémentaires dans la poche des contribuables parce que la recherche médicale est délaissée dans le budget de l'état ? Je dis que NON.

Et puis il y a eu mieux encore cette année. J'ai été ahuri d'entendre cette petite historiette sur France 2 l'autre jour :

- Le Comité d'Entreprise d'EDF a lancé une souscription au bénéfice du téléthon auprès des salariés de l'entreprise
- Cet appel de dons a rapporté 550 000 euros
Tant mieux pour les chercheurs, malgré mes réserves exprimés plus haut !
- Mais l'entreprise EDF, qui veut par ailleurs augmenter ses tarifs de manière non négligeable, a "abondé" le produit de cette collecte d'une somme de 350 000 euros...
A qui appartenaient ces 350 000 euros, pris sur le budget d'une entreprise dont l'état, c'est à dire le contribuable, est l'actionnaire majoritaire ? Je dis que c'est A NOUS, contribuables et clients d'EDF !
Et nous a-t-on demandé notre avis avant de faire ce cadeau royal ? Je n'ai bien sûr pas besoin de dire que NON !
Il est normal d'appliquer des augmentations de tarifs si l'activité d'une entreprise, publique ou non, risque d'être déficitaire en raison du prix des matières premières. Mais est-il normal, dans cette même hypothèse, de faire de tels cadeaux somptuaires, surtout dans une entreprise publique, c'est à dire avec de l'argent public ? Et bien je dis que NON...
- Combien de personnes ont réagi à cette annonce ? J'aimerais bien le savoir...

Le téléthon, et il n'est pas le seul dans ce cas d'ailleurs, est une magnifique preuve de la véracité de l'adage selon lequel la manière la plus sure de réussir est d'exploiter la crédulité de son prochain.
A preuve le succès qu'il a chaque année...

La visite de Kadhafi

Quel bruit assourdissant dans le landerneau politique !.. Y compris la ministre des droits de l'homme qui réagit dans la presse, au mépris du "devoir de réserve" !

Mais, sur le fond, que penser exactement de cette visite ?

1 - Mouhammar Kadhafi est objectivement une crapule, et je pense que personne ne pense le contraire, y compris notre Président
2 - Sa soi-disant "marche vers la respectabilité" n'est que de la poudre aux yeux, et il suffit pour s'en convaincre de l'entendre, avec le culot monstre dont il est capable, légitimer dans certains cas le terrorisme... Non, Kadhafi n'a pas changé, il a simplement besoin de l'occident !
3 - Mais :

- La croissance occidentale est au ralenti
- Le chômage, dont on nous dit qu'il régresse, est encore à un niveau insupportable, particulièrement en France
- La croissance interne, c'est à dire la seule progression du marché intérieur, ne sera qu'une chimère tant que le pouvoir d'achat restera en berne
- Le pouvoir d'achat ne progressera pas valablement tant que la croissance ne sera pas au rendez-vous. Cherchez l'erreur : nous sommes dans un cercle vicieux, sauf à développer le commerce extérieur
- La plupart de nos produits sont soit trop chers soit pas assez performants pour séduire les consommateurs étrangers.
La seule "fenêtre" propice à des exportations significatives, en volume comme en valeur et surtout en termes d'emplois et de pouvoir d'achat, sont dans les secteurs de l'aéronautique et de l'énergie, à commencer et surtout dans celui de l'énergie atomique civile.
- La chine est riche de son potentiel de développement incroyable.
- La Lybie est riche de ses pétrodollars
- Que voulons-nous ?
Soit nous crisper sur le problème des "droits de l'homme", dont la France prétend être la "mère" historique, et sans aucune concession refuser tout contact avec ces deux pays, comme avec d'autres pour les même raisons, et ce faisant continuer à végéter avec en ligne de mire un flétrissement puis une mort économique certaine, et un chômage qui pourrait possiblement atteindre rapidement les 25 % ?
Ou bien "aller chercher la croissance avec les dents" selon la formule sarkosienne, et plus prosaïquement commercer avec ceux qui sont solvables ?


Ceci étant, la fin ne justifie pas toujours les moyens, et le faste, la magnificence, voire la veulerie, dont fait preuve la France cette semaine, est à mes yeux aussi inacceptable qu'inutile.
Nous avons besoin des dollars lybiens, mais la Lybie a besoin de nos avions et de nos centrales. Certes, si nous proférions haut et fort à l'égard de son "guide" les critiques justifiées qu'il nous inspire, et si ne faisions que ça, il irait sans aucun doute cherche ses avions et ses centrales dans un autre pays. L'Amérique, quoi qu'elle en dise, ne cracherait pas sur les milliards de dollars dont on parle ici... Mais ne serait-il pas plus sage, et je dirais plus honorable, d'accueillir ce personnage sulfureux avec moins d'allégeance et de servilité ? Mouhammar Kadhafi ne signera pas les contrats uniquement à cause de ce comportement, qui pourtant le ravit et lui sert sans aucun doute à peaufiner son image internationale, mais il les signera surtout parce qu'il a besoin de notre technologie, et il faut le dire aussi, de nos prix de vente attractif, n'en doutons pas !

En résumé, commercer avec la Lybie malgré la personnalité de son leader, Ok ! Mais renier pour ce faire, même si ce n'est pas contenu dans nos discours, nos convictions démocratiques et notre attachement aux droits de l'Homme, NON... D'autant que ce n'était pas nécessaire.

Un bémol cependant à tout ce qui précède : il s'agit là de la réaction d'un citoyen, et non d'un spécialiste averti.
La raison d'état a ses secrets, bien heureusement, et peut-être me trompé-je complètement sur la latitude qu'avait la France de se comporter autrement.
Si c'était le cas, je ne pourrais qu'en être horrifié, car cela signifierait qu'au plan international, nous ne sommes même plus le nain que nous croyons encore être...

dimanche 9 décembre 2007

Contre l'état jacobin - Pour une vraie régionalisation

Ce titre est provocateur, mais il dit bien ce qu'il (ce que je veux) dire...

La France est une vieille nation, et ses structures datent encore pour certaines de Saint Louis !
La plupart des autres structures administratives datent de la grande réforme instituée par Napoléon 1er, il y a plus de deux siècles, et la seule nouveauté importante a quand même plus de 40 ans : il s'agit des régions telles que nous les connaissons.

Etre un vieux pays n'est pas un défaut, et constitue même le gage d'une solide culture sur les plans administratif et socio-culturel. Mais être un pays qui ne sait pas se rénover et s'adapter au monde évolutif qui l'entoure, ce serait plus qu'un défaut, ce serait une faute. Or, c'est bien en grande partie le cas aujourd'hui...
Notre organisation politico-administrative ne réussit pas (mais essaye-t-elle vraiment ?) à se sortir de son carcan centralisateur qui date de la fin de l'ancien régime, d'où ce terme d'état jacobin, du nom du mouvement politique qui, derrière les Versaillais en 1789, était partisan d'une démocratie totalement centralisée.

Cette conception du pouvoir qui fait tout remonter à Paris, d'où émanent le plus souvent, dans tous les domaines, les décisions finales, prive les élus locaux de la gestion effective des sujets qu'ils sont pourtant le mieux à même d'appréhender de par leur proximité géographique.
En réaction à cet état de fait, largement ressenti comme une cause d'immobilisme, un mouvement réformateur a été initié au début des années 1960 par le général De Gaulle, mouvement qu'il a dénommé régionalisation. Les régions administratives ont bien alors été créées, mais d'une part la réforme, telle que De Gaulle l'envisageait, n'a jamais été menée à son terme et s'est trouvée dénaturée et en grande partie vidée de son contenu au fil des années, et d'autre part elle n'est de toute façon plus du tout au niveau de ce dont on a besoin aujourd'hui...

On reparle beaucoup depuis quelques mois de la réforme de l'état, et cette réforme est évidemment d'une nécessité criante et urgente. Mais quoi y mettre ? C'est sans aucun doute en grande partie parce que les avis divergent énormément sur le sujet que les choses avancent si peu...
Quel est l'état des lieux ? Pour sa gestion politico-administrative, le territoire est divisé et morcelé de telle manière qu'un citoyen dépend en fonction de son lieu de résidence, à la fois :

- De sa commune (36 000 en France)
- De sa communauté de communes
- De son canton
- De son arrondissement
- De son département (95 en métropole)
- De sa région (21 en métropole)

A chacun de ces 6 niveaux d'administration correspondent bien entendu

- Des structures administratives
- Des structures décisionnelles
- Un budget
- Des impôts locaux
- Des subventions de fonctionnement émanant du budget de l'état

Il va de soi en outre que souvent

- Les domaines de compétence se recoupent et font double emploi
- Les coûts de fonctionnement sont donc redondants
- Les décisions qui sont prises à un niveau peuvent être contredites par celles prises à un autre niveau, ce qui nécessite des mises au point et des arbitrages
- L'harmonisation de ces différentes structures participe à la légendaire lenteur administrative

Mais ce n'est pas tout :

- Chacune de ces structures est soumise, dans son fonctionnement et dans ses décisions, au contrôle de l'administration centrale (possiblement plusieurs ministères)
- Les réalisations, compte tenu des modes de financement complexes, sont très souvent conditionnées par un financement partiel de l'état (subventions)
- Dans le cadre de la décentralisation en cours depuis 40 ans, des compétences gouvernementales (mais trop peu) sont périodiquement transférées aux structures administratives locale. Mais très souvent l'état "oublie" de transférer en même temps les financements qui vont avec, ce qui est un moyen commode de réduire son déficit budgétaire chronique. Pour faire face à leurs nouvelles charges, les collectivités territoriales sont donc amenées à augmenter régulièrement la fiscalité locale (force est bien de constater cependant que cet argument est souvent avancé pour justifier de manière indue de telles augmentations d'impôts, alors qu'elles n'ont aucun rapport avec la décentralisation...)

On voit bien que ce système extrêmement centralisé comporte une foule d'inconvénients tant en termes d'efficacité qu'en termes de coûts... Alors que faire ?

1 - Réduire le nombre des niveaux de compétence de l'administration :

- 36 000 communes, c'est beaucoup trop, et c'est d'ailleurs la raison de l'émergence des EPCI (Etablissements publics de coopération intercommunale) autrement dénommés "communautés de communes". Je pense que ces EPCI, dont la taille géographique correspond mieux à la configuration actuelle des territoires et aux modes de transports modernes, pourraient avantageusement prendre la place des communes, à condition que les instances dirigeantes de ces EPCI soient directement élues par les citoyens, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
- Les cantons et les arrondissements ne servent à rien. Il faut les faire disparaître et au minimum regrouper leurs compétences au niveau du département
- Mais je pense pour ma part que le département est lui-même une structure devenue inutile avec le temps. Quand Napoléon 1er a créé les départements, ils ont été découpés de telle manière que d'un point quelconque de chacun d'eux, un citoyen quel qu'il soit puisse se rendre à sa préfecture et en revenir dans la journée. C'est le critère qui a été retenu alors, et qui a conduit à la création des 89 départements de l'époque, devenus 95 depuis.
Tout d'abord, l'évolution des moyens de transport fait qu'aujourd'hui, les distances se sont considérablement réduites, et que sur le même critère le nombre de départements serait beaucoup plus faible.
Mais de plus, ce critère n'est plus du tout pertinent. En effet, avec le développement des technologies modernes, et leurs développements encore possibles si on voulait bien s'en donner la peine, la nécessité de se rendre à la préfecture n'est plus, ou en tout ne devrait plus être, qu'exceptionnelle.
A mon sens, le département pourrait tout simplement disparaître, et ses compétences être attribuées à la région !

2 - Attribuer à la région toutes les compétences relatives à la vie locale

En fait, il ne faut laisser entre les mains de l'état central que ses prérogatives régaliennes qui concernent l'ensemble du territoire national, et en particulier :

- La défense nationale (l'armée)
- La sécurité intérieure (la police)
- Le droit et la justice
- L'enseignement public, mais sans la gestion des établissements eux-mêmes, qui doit être du ressort des régions.
Pour ce qui est de l'enseignement supérieur, le fonctionnement des universités doit être rendu autonome, et elles doivent pouvoir interagir avec les entreprises (y compris financièrement) pour fournir des formations en bonne adéquation avec les besoins de la sphère économique.
- La politique énergétique du pays
Mais les élus locaux doivent pouvoir créer, aménager et gérer des systèmes de production d'énergie locaux, afin notamment de profiter des spécificités régionales.
- La politique des transports nationaux et internationaux
- Les grandes infrastructures, notamment routières, qui intéressent l'ensemble du territoire. Les liaisons locales doivent être du ressort des élus locaux

En résumé, il faut ramener au niveau local tout ce qui peut l'être sans préjudice pour l'unité et la sécurité du pays. Plus les centres de décision sont proches du problème à résoudre, et plus vite et plus facilement le problème est résolu. Des expériences de ce type ont été tentées avec beaucoup de bonheur chez certains de nos voisins, l'Espagne notamment...

Bien entendu, il faut également et dans le même temps, donner aux régions les moyens de leur indépendance ! Cela signifie réduire drastiquement la fiscalité au niveau de l'état, et laisser aux élus locaux toute latitude pour gérer la fiscalité locale.
J'entends d'ici vociférer les jacobins qui liront ces lignes. Mais pourquoi faudrait-il admettre comme une évidence que les élus nationaux, et les fonctionnaires de Bercy, seraient plus capables de gérer un budget public que les élus et les fonctionnaires locaux ? Pour ce qui est des élus, ce sont très souvent les mêmes ! Et puis n'oublions pas les compétences de la Cour des comptes, compétences qu'il est d'ailleurs urgent d'étendre jusqu'à l'instauration d'un pouvoir de censure budgétaire, évidemment contrôlé par le Parlement. Y compris concernant le budget de l'état !

Dernière remarque pour aujourd'hui : je suis un européen convaincu, j'aurai l'occasion de m'étendre davantage sur le sujet une autre fois, mais je veux dire ici un souci qui me tient à coeur. Que ce soit au niveau "franco-français" ou au niveau de chacun des 26 autres pays de la Communauté Européenne, on a énormément de mal, et on ne réussit d'ailleurs pas, à trouver une majorité autour de l'idée de fédéralisme. Les Etats Unis d'Europe, dont j'ai rêvé depuis que je suis en âge de comprendre quelque chose à ce qui m'entoure (je suis né, pratiquement, avec le traité de Rome !), cette idée est régulièrement rejetée par une majorité d'Européens, que ce soit dans les sondages ou dans les urnes... Je ne peux que le regretter, mais en démocrate que je suis, je ne peux que respecter ce choix et m'incliner. Quoique...
Fédérer les états équivaut dans la tête des gens à les faire disparaître. C'est faux, mais le sentiment est là. Et de plus, toujours dans la tête de nos concitoyens, ce n'est pas vraiment la disparition de l'état lui-même qu'ils redoutent, mais celle de la Nation, c'est à dire, quelque part, d'eux-mêmes... Ce sentiment est totalement irrationnel, mais très profondément ressenti.
Une solution existe et je la propose ici : fédérer, non pas les états européens, mais les régions d'Europe. Par-dessus la tête des états, mais sans noyer ces derniers dans la "soupe fédérale" tant redoutée par les euro-sceptiques. Je suis sûr que c'est là une idée à creuser.
Si parmi vous quelqu'un peut apporter de l'eau à ce moulin prometteur, je l'attends avec grand intérêt...