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Les Modernes y ont ajouté la Liberté
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vendredi 18 septembre 2009

Escroc_logie

Je suis vert !

N'en déduisez pas un peu vite que j'ai pris ma carte chez Dominique Voynet, Noël Mammère ou mon ex-copain de fac qui a bien mal tourné depuis, j'ai nommé Dany l'ex-Rouge !

Non, et Dieu m'en préserve (clause de style, rassurez-vous !), je ne me suis pas (encore) laissé séduire par les sirènes politico-médiatico-publicitaires qui tendent à nous faire prendre à tout va des vessies pour des lanternes magiques à faible émission d'anhydride carbonique.

Et si je suis "vert", justement, c'est de constater l'activité quasi-mafieuse de ce rouleau compresseur à bourrer les crânes, dont les effets pervers déferlent à grande échelle sur toute la société, et dont une part croissante de nos concitoyens sont les victimes inconscientes et instinctivement consentantes.

Car, l'avez-vous remarqué ? De quelque côté que l'on tende l'oeil et l'oreille (et le portefeuille bien évidemment), tout est vert pourvu qu'on veuille bien écouter les conseils de ces mentors de toutes obédiances qui nous endoctrinent à petit feu et à longueur de spots télévisés, de journaux, qu'ils soient du même nom ou de papier, de discours politiques (même si leur sujet premier n'a rien à voir avec l'environnement), de sondages d'opinion où vous apprendrez que "les Français sont prêts à payer plus cher pour protéger la planète", etc, etc...

Après tout ça, il y a de quoi tout bonnement se sentir un quasi-criminel si on ose seulement poser la question de la réelle efficacité de telle ou telle mesure, de tel ou tel "conseil", ou de telle ou telle taxe, fût-elle déguisée en soit-disant potion indolore.

La planète va mal ! La calotte glaciaire fond à vue d'oeil. La couche d'ozone présente un trou béant (ça n'a aucun rapport, mais c'est toujours bon pour affoler les gogos). Le réchauffement climatique va faire "gonfler" la masse d'eau qui constitue les océans, lesquelles vont "déborder". Entendez par là que leur niveau va monter d'1 cm, de 50 cm, de 80 cm, de 2 mètres ... on entend tout et n'importe quoi. J'habite le Nord-Pas de Calais : Dunkerque va disparaître sous les eaux de la mer du Nord, laquelle va venir tout inonder jusqu'à St Omer. Ciel, je ne sais pas nager... Il est grand temps qu'on fasse "quelque chose" !...

Oui, il est vraiment GRAND TEMPS qu'on fasse quelque chose ... pour arrêter les conneries qui déglinguent la planète, sans doute, mais surtout, et sans aucun doute beaucoup plus urgemment encore, pour stopper les escrocs qui se foutent de nous et dont font partie jusqu'à nos dirigeants au plus haut niveau !

Car enfin, il est scientifiquement incontestable, n'en déplaise aux négationnistes de tous poils, que les activités humaines, grandes consommatrices de sédiments carbonnés, polluent l'atmosphère terrestre beaucoup plus vite que ses possibilités d'assimilation ne lui permettent de le supporter. Il est non moins incontestable qu'il existe des moyens de réduire nos consommations d'énergies fossiles, et donc nos émissions de CO2. Il est évident que nos chercheurs (pas seulement dans les laboratoires, mais aussi dans les bureaux d'études des entreprises industrielles) auraient dû depuis longtemps se pencher sur le problème, dans l'optique de mettre au point des sources d'énergie et des processus de fabrication plus "propres" à coût constant. C'est une lapalissade que de dire que chaque fois qu'on le peut (à la fois techniquement et économiquement j'entends), il faut choisir l'option la plus "propre" (prononcez "écologique" si vous y tenez).

MAIS

1) Pas en régressant

La réduction de la pollution au CO2 (pas plus d'ailleurs qu'au CH4 ou au NO2) ne peut pas se concevoir sous forme d'un retour à l'âge de pierre ! Ni même au 17 ème siècle pour être moins caricatural...

Ni même, selon moi, sous forme d'aucune régression. Il faut polluer le moins possible, certes, mais sans compromettre le progrès en termes de bien-être et de qualité de vie, progrès dont l'être humain a été capable notamment dans les deux derniers siècles. Or, ce progrès est énergivore, qu'on le veuille ou non. La "sphère énergétique" du Romain antique était dix mille fois moins importante que celle du citoyen américain, européen, japonais, et bientôt chinois ou indien, du 21ème siècle. C'est un fait incontournable et non négociable.

A quoi servirait-il d'avoir une planète idyllique, si c'était pour y vivre dans des conditions infernales ? La priorité n'est pas la Terre, Messieurs les écolos bornés, mais l'Homme. Et quand c'est antinonymique, il faut rechercher le meilleur compromis. Mais pas, surtout pas, jouer la planète contre l'Homme : ce serait tout bonnement un non-sens.

2) Pas à n'importe quel prix

Montrer du doigt ceux qui polluent, avec leurs véhicules automobiles par exemple, alors qu'ils n'ont aucune possibilité de faire autrement, est une insulte au bon sens. Et c'est le cas d'un nombre hallucinant de personnes qui sont obligées d'utiliser leur véhicule à essence (ou à gazole) parce qu'il n'existe pas d'autre alternative crédible que les moteurs thermiques, et parce qu'elles n'ont pas de transports en commun à leur disposition là où elles habitent, ou parce que ceux qui existent ne desservent pas leurs destinations obligées, ou parce que s'ils les desservent, ce n'est pas aux heures où ces personnes en ont besoin, ou encore, et ce n'est pas négligeable, parce que les transports en commun leurs coûteraient plus cher que leur véhicule personnel.
Prenez le train à quatre personnes sur 500 Km et comparez le prix de votre billet avec le coût du même trajet en voiture, y compris avec les péages autoroutiers. Vous m'en direz des nouvelles !...

3) Pas sans tenir compte des réalités budgétaires des ménages

Car le grand oublié de toutes ces litanies écologistes, c'est l'aspect économique, même quand elles sont assaisonnées à la sauce collectiviste, sous forme d'aides publiques, subventions et autres crédits d'impôt (non financés du reste, c'est à dire des chèques en bois tirés sur le déficit budgétaire !).

Même après déduction de ces assignats d'un nouveau genre, la solution écologique est toujours la plus chère ! Si je remplace ma chaudière actuelle par un système à condensation couplé à une pompe à chaleur (cas vécu), les économies d'énergie que je vais réaliser n'amortiront mon investissement de départ que dans 10 ans, dans le meilleur des cas. Y compris après déduction des aides de l'Etat et de la région.

Dans 10 ans, chers "amis" écologistes, qui me prouve que les économies, que l'on sait si bien agiter sous mes yeux aujourd'hui à des fins commerciales, seront toujours d'actualité ? Qui me prouve que ma nouvelle installation sera toujours en ordre de marche, et que je ne devrai pas la remplacer, et repartir pour dix nouvelles années ? Ou plus ?

Et qui a réellement intérêt aujourd'hui à me pousser à cette dépense écolo ? A qui profite le crime ? A quels copains de quels dirigeants ? Dans la poche de qui vont indirectement ces subventions soit-disant vertueuses, aux frais rappelons-le du contribuable (présent ou futur) ?

4) Pas en tapant toujours sur les mêmes lampistes

Avez-vous remarqué quel était la cible privilégiée de ce bourrage de crâne de haut vol ? Avez-vous remarqué qu'elle n'était pas constituée des plus gros pollueurs ? Avez-vous visionné ne serait-ce qu'une fois un spot télévisé, une communication officielle, la moindre remarque journalistique vertueusement orientée "écolo", à destination des industriels et des agriculteurs, lesquels déversent dans l'atmosphère plus de 20 % du CO2 produit par l'activité humaine ? Avez-vous connaissance d'un plan de taxation à leur encontre qui soit en rapport quantitatif avec leur part dans la pollution ?

Evidemment pas, car, me répondra-t-on, ces professionnels-là n'ont pas vraiment le choix, et leur tapper dessus conduirait à les handicaper dans la compétition économique, ce qui ne manquerait pas d'avoir des incidences directes sur l'emploi et la croissance.

J'en suis parfaitement d'accord ! Il n'empêche que d'une part, on oublie résolument de penser à la gêne financière non négligeable rencontrée par les particuliers à cause des mesures soit-disant écologiques, de la taxe carbone à la suppression des ampoules à incandescence en passant par le malus automobile. Essayez donc de trouver un véhicule pour votre famille de cinq enfants et qui dégage moins de 160 g de CO2 au kilomètre !.

Il n'empêche, d'autre part, que les seuls qui paient vraiment les conséquences de cette folie collective, ce sont ceux qui polluent le moins. En France, les activités industrielles, agricoles, et de transport, représentent ensemble près de 70 % des émissions de CO2. Les ménages et le tertiaire, les seules vraies cibles de cette "politique verte" et soit-disant ciblée, en représentent seulement 25 %...

5) Pas si on est les seuls

La part de la France dans la pollution mondiale est inférieure à 1,5 % ! Que font les autres ? Que fait l'Amérique du Nord, par exemple (près de 25 %) ? Que fait la Chine (plus de 20 %) ? Pense-t-on vraiment que les mesures coûteuses et gênantes imposées aux citoyens français auront un impact réel sur le climat planétaire si ces grands pollueurs devant l'Eternel continuent à s'en foutre comme d'une guigne ? Est-il raisonnable d'emm... le citoyen pour un impact totalement nul ? De qui se moque-ton ? Qui prend-on pour des imbéciles ? Qui profite réellement de ces mesures totalement inutiles ? Qui bénéficie au final de cette escroquerie ?

6) Pas sans réfléchir

De plus, la solution la plus propre n'est pas toujours celle qu'on pense. Deux exemples seulement. Il y en a beaucoup d'autres :

a) La voiture électrique

A priori, la solution semble alléchante : aucune émission de CO2 ! La panassée. Voire...

- D'abord, les batteries. Les plus performantes (?!...) sont les batteries au lithium-ion. Le lithium métallique réagit avec l'azote, l'oxygène et la vapeur d'eau dans l'air. Par conséquent, la surface de lithium devient un mélange d'hydroxyde de lithium, de carbonate de lithium et de nitrure de lithium. L'hydroxyde de lithium, notamment, présente un risque potentiel significatif car il est extrêmement corrosif. Il est susceptible également de représenter un danger important envers les organismes aquatiques. D'une manière plus générale, qu'adviendra-t-il de ces produits hautement polluants en fin de vie des batteries ? A quel coût pourra-t-on les recycler, et le fera-t-on ? Quel sera l'impact final sur l'environnement ?

- Ensuite, l'électricité. Nous avons en France un parc important de centrales nucléaires, ce qui est, Messieurs les écolos bornés cette fois encore, la meilleur solution environnementale. Je n'hésite pas à dire que l'énergie nucléaire est une énergie propre, même si je vais me faire écorcher vif...

Mais qu'en est-il des autres pays ? L'Allemagne, grâce là encore à ses écologistes, la Pologne, pour ne pas parler de la Chine et même des Etats Unis, produisent l'énorme majorité de leur électricité dans des centrales thermiques, au fuel ou, pire encore, au charbon ! Quelle est la pollution masquée de cette énergie électrique- là ? J'ai pu lire il y a peu qu'une voiture électrique en Allemagne polluait plus qu'une voiture Diesel ! Je ne suis pas spécialiste, mais l'idée ne me paraît pas idiote...

b) Les ampoules "basse consommation"

Les ampoules à incandescence sont de grandes dévoreuses d'énergie, dont plus de la moitié "s'envole" sous forme de chaleur et n'émet pas le moindre lumen. L'affaire est entendue, ce sont de véritables "trous noirs" énergétiques. Il est donc urgent, si l'on s'en réfère aux préoccupations écolos à la mode, de s'en débarrasser, et de les remplacer par "quelque chose" de plus "propre".

Le Grenelle de l'Environnement, cette grand'messe politico-affairiste, et le ministre Borloo son grand-prêtre, ont conduit à la décision d'en interdire la vente progressivement. Et de les remplacer par ... des ampoules au mercure ! Quelle belle idée "écolo" ! Quel progrès pour la planète ! Moins de CO2, mais une avalanche de métaux lourds ! On croit rêver, ou plutôt cauchemarder... Sauf, sans doute, les fabricants de ces ampoules 5 fois plus chères que les autres, même si on nous dit qu'elles durent 8 fois plus longtemps. Je me demande bien où est l'intérêt du fabricant si c'est le cas.

Je demande à voir. On vérifiera le résultat dans quelques années. Mais il sera de toute façon trop tard... Entre temps, on paie. Et qui empoche ? Si j'étais industriel dans le secteur, pour sûr, je serais écolo, moi ! Et si j'avais de plus un bon copain au pouvoir, je serais l'écolo le plus heureux du monde...

7) Pas en prenant les gens pour des c...

L'invention la plus subtile de nos chers dirigeants dans le domaine, c'est la taxe carbone. C'est la supercherie la mieux présentée, et la plus lucrative, qui se puisse imaginer. C'est en outre la pompe à fric qui aurait dû être la plus facile à mettre en oeuvre compte tenu de cette "mode verte" qui submerge l'opinion...

Sauf que les citoyens ne sont pas tous des imbéciles, et que surtout les frapper au porte-monnaie est le plus sûr moyen de les mettre en boule. Et ils ont bien raison !

"Pas d'impôt nouveau ! Pas d'augmentation des prélèvements obligatoires". C'était un des leitmotivs de la campagne présidentielle. C'était l'une des professions de foi les plus martelées alors.

Et c'est une idée que la plupart ont mal interprêtée. Ne pas augmenter les impôts, ça signifiait ne pas augmenter la masse globale des recettes budgétaires, en pourcentage du PIB vraissemblablement. Mais les gens ont compris que leur impôt n'augmenterait pas. Quel enfantillage ! Qui a dit que l'imposition en France était également répartie ? Qui a dit que la justice fiscale était une réalité ? Voilà l'erreur majeure qui fait monter la grogne contre cette taxe carbone qu'on nous présente comme indolore.

Même si elle était effectivement "à somme nulle", ce à quoi je ne crois pas un seul instant, elle resterait une charge et un facteur d'inflation pour ceux qui la paient. Car ceux qui la paient ne sont pas ceux qui en seront remboursés. Et si vous vous trouvez dans l'impossibilité de réduire votre consommation d'énergies fossiles (voir ci-dessus), vous la paierez, cette taxe, et cher ! Les 17 € la tonne de CO2 actuels vont se transformer progressivement en 100 € la tonne en quelques années. Rien que ça ! Mais vous ne serez pas remboursés en fonction de cette consommation obligée, mais en fonction de critères tout autres (géographiques, de quotient familial, etc...). Vous aurez donc toutes les chances d'être un "cocu vert" !

Cette mesure socialisante, comme l'est le plus gros de la politique menée actuellement, est une insulte à la justice sociale, dont se font pourtant des gorges chaudes ceux qui en ont initié l'idée, et une insulte à la justice tout court et à l'égalité de droits inscrite dans notre Constitution. Car vous n'avez pas le choix de votre consommation d'énergie, vous n'avez que le choix de payer la taxe. Une vraie taxe, quoi qu'on nous dise, et qui se traduit par une augmentation substantielle des dépenses obligées du citoyen moyen, cette "classe moyenne" qui finance pour la plus large part les politiques de nos dirigeants taxés par certains, les plus bruyants et les plus visibles, de libéraux, alors qu'ils mettent en oeuvre à longueur de temps des mesures d'inspiration collectiviste. Encore une autre forme d'escroquerie intellectuelle...
 
Je suis vert décidément, vous dis-je...




Nota : Les chiffres cités dans ce billet sont vérifiables ici

14 commentaires:

  1. Salut Aymeric.
    Oui, je ne suis pas sûr de pouvoir tenir un rythme soutenu, mais j'ai décidé de revenir sur la Toile quoi qu'il arrive. Après tout, ce n'est qu'une question d'organisation. Et de choix...

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  2. Un bon retour "vers le futur"
    vert!!!!
    personnellement je suis carbo dèjà de taxe, alors...
    Bon courage
    Alain G

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  3. L'expression "cocu vert" me ravit. D'autant que s'il y a des cocus, c'est qu'il y a aussi des séducteurs, certes beaucoup moins nombreux mais qui vont profiter grassement de cette escroquerie. A suivre leurs exploits.
    En tout cas, bon retour et je te confirme que tu fais le bon choix de revenir, ça va croustiller...
    A bientôt

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  4. Bonjour Lolik,

    Oui, je suis ravi de revenir dans le monde des blogueurs. Surtout à un moment où on n'a pas fini d'avoir du grain à moudre...

    @+

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  5. Bonjour Alain,

    Merci pour ton commentaire. Je oense qu'on est tous d'accord...

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  6. Heureux de vous lire de nouveau.
    Très en verve après tant de mois d'absence.
    Et globalement ( comme le réchauffement) je suis assez en accord avec votre billet ci-dessus et suis assez ravi de vous voir enfin reconnaître non pas être "cocu-vert" mais..."cocu-sarko".....

    jf.

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  7. Bonjour Jacques,

    Heureux que vous n'ayez pas oublié ma modeste "soupe" malgré mon absence prolongée...

    Je suis ravi que vous soyez "globalement" en accord avec ce que j'écris. Par contre, je vous conseille de relire mes billets précédents : ce n'est pas la première fois que j'utilise le mot "cocu" pour m'autodéterminer par rapport à la politique qui est menée aujourd'hui.

    En outre, je vous retrouve bien là : vous "sautez" sur la première occasion qui vous est donnée pour me faire dire ce que je n'ai pas dit ! Au contraire de ce que vous laissez supposer, je ne reproche pas aux dirigeants actuels les mêmes choses que vous : ce serait même exactement le contraire.

    Comme une large majorité des électeurs de N. Sarkozy en 2007, j'en attendais une politique enfin libérale, et il se livre à un interventionnisme forcené. Cette taxe carbone, défendue par nombre de personnalités de gauche même si la position officielle du PS est différente (anti-sarkozysme oblige), en est un nouvel exemple assez emblématique...

    Mais merci quand même pour votre intervention.

    A bientôt.

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  8. Vous non plus, Cher René n'avez pas changé...
    Du moment que le PS s'oppose à quelque chose,c'est automatiquement pour vous de "l'anti-sarkozysme"...
    C'est plutôt simpliste de votre part.
    Et je vous renvoie ci-dessous à ce qu'écrivait Mme Royal à M. Hulot, AVANT les élections:
    il faut rappeler encore et encore la lettre envoyée par S. Royal à N. Hulot en 2007.

    « Une taxe carbone qui s’appliquerait à tous les combustibles fossiles, si j’en ai bien compris la logique, ne me semble pas la meilleure solution dans le contexte énergétique français marqué par une surproduction et une surconsommation d’électricité. Cette taxe risque de favoriser la consommation d’électricité et donne un avantage comparatif indu à la production électronucléaire. Surtout, son caractère indifférencié la rend socialement injuste et difficile à supporter pour les catégories les plus défavorisées de la population auxquelles les responsables politiques doivent garantir l’accès aux énergies et aux technologies propres.

    Plutôt que de mettre en exergue la taxe carbone, je propose, puisque c’est l’objectif qui compte, de mettre en place une politique énergétique ambitieuse fondée sur les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et la promotion des solutions renouvelables diversifiées et décentralisées. J’intègrerai la transformation du secteur des transports dans cette politique énergétique. La fiscalité - dissuasive et incitative – sera un instrument de cette politique. »

    Mais sans doute, bine évidemment, Mme Royal était-elle déjà antisorkozyste primaire puisqu'elle se présentait contre lui....

    Bonne soirée.

    jf.

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  9. Cher Jacques,

    Il n'est pas besoin de faire quelque raisonnement simpliste que ce soit pour constater que Martine Aubry et Benoît Hamon, pour ne parler que d'eux, clament en permanence leur anti-sarkozysme, que je n'ai pas qualifié de "primaire" que je sache. Ils ne cessent de le proclamer à longueur de temps et de discours. C'est leur droit, mais ne dites pas le contraire...

    D'autre part, j'ai évoqué dans ma réponse à votre commentaire la position du PS, pas celle de Ségolène Royal. Ne confondons pas tout. Chacun connaît le particularisme de madame Royal au sein du PS. Là encore, s'agissant de la taxe carbone, je n'ai pas le temps ni l'envie de rechercher des références précises (ça n'a finalement que tellement peu d'importance...) mais tout le monde ou presque, à gauche, était d'accord avec Nicolas Hulot durant la campagne présidentielle. Le PS en tête. C'est un fait, pas une vue de l'esprit, même si votre chère Ségolène faisait entendre, c'est vrai, sa différence, sur ce sujet comme sur quelques d'autres.

    Enfin, et sur ce qui compte vraiment, la dernière phrase de votre citation est particulièrement significative de la véracité de mon propos de fond : Ségolène dit "La fiscalité -dissuasive et incitative- sera un instrument de cette politique". Que signifie cette formule pour qui comprend quelque peu la langue française ? Cela signifie que, comme c'est un leitmotiv dans les politiques de gauche (y compris celle que mène aujourd'hui le "libéral" N. Sarkozy), c'est bien par l'impôt qu'elle se proposait d'imposer une politique écologiste contraignante. Expliquez-moi la différence que vous faites entre un impôt appelé "taxe carbone" et un autre appelé différemment. Dans les deux cas, c'est d'une augmentation de la pression fiscale dont il s'agit, même si personne ne veut en avoir l'honneur.

    CQFD.

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  10. Partie 1
    Comme manifestement vous faites semblant (du moins je l'espère) de ne pas comprendre et/ou de ne pas être au courant (ce qui ne m'étonnerait guère) voici exactement ce que presentait comme propositions la candidate du PARTI SOCIALISTE à l'élection présidentielle, chapitre entier de son Pacte Présidentiel:

    La Présidente de l’excellence environnementale
    Remontée des débats
    Les intervenants sont soucieux de la gravité de la crise écologique, et particulièrement préoccupés
    par les risques liés au changement climatique. Plusieurs se sont interrogés sur les limites de la
    croissance : « Il faut produire moins et mieux » et « réduire notre train de vie pour tendre vers un
    modèle économique plus écologique », car « croire à une croissance infinie est croire à un mythe ».
    Ce constat s’accompagne dans le même temps de l’idée que le changement est possible. « Si
    systématiquement tous les projets comportent un volet environnement, on peut faire assez
    rapidement changer les choses ».
    Il faut des politiques publiques fortes, mais chacun doit aussi prendre ses responsabilités. De
    nombreux contributeurs invitent les pouvoirs publics à favoriser les éco-technologies durables et
    toutes les techniques dont l’emploi est moins néfaste à l’environnement.
    Enfin l’environnement est perçu comme un secteur porteur pour le développement de nouveaux
    métiers, nouveaux services, et donc de nouveaux emplois durables.
    Enjeux
    Le réchauffement climatique impose un changement radical de nos comportements. Mais la
    sauvegarde de notre planète est aussi une chance pour la croissance économique et l’emploi. Nous
    pouvons donc choisir sereinement un nouveau modèle de développement.
    Propositions
    60- Préparer l’après pétrole :
    - Anticiper l’épuisement du pétrole en soutenant massivement les énergies renouvelables
    pour atteindre 20% de la consommation en 2020, ce qui permettra de créer 70 000
    emplois et de réduire la part du nucléaire.
    - Créer un pôle public de l’énergie entre EDF et GDF.
    61- Lutter contre le changement climatique :
    - Généraliser l’isolation et les économies d’énergie dans le logement, ce qui permettra de
    créer 80 000 emplois.
    - Développer les transports collectifs grâce à un prélèvement exceptionnel sur les
    superprofits des sociétés pétrolières.
    - Appliquer le principe pollueur-payeur en organisant la responsabilité des entreprises
    responsables d’atteintes à l’environnement.

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  11. Partie 2
    - Instaurer la vérité des coûts du transport de marchandises par la route en négociant une
    éco-redevance pour décourager le transport par camion et transférer le fret vers le rail,
    comme dans d’autres pays européens.

    62- Développer la valeur ajoutée environnementale :
    - Conditionner les nouveaux permis de construire à l’adoption d’objectifs HQE (Haute
    qualité environnementale) dans la totalité du parc immobilier public.
    - Encourager les éco-industries par une TVA tendant vers zéro.
    63- Mobiliser toute la société au service de l’excellence environnementale :
    - Créer un poste de vice-Premier ministre chargé du développement durable. La
    compétence du vice-Premier ministre sera élargie à la responsabilité de l’aménagement
    du territoire.
    - Transformer le Conseil économique et social en Conseil économique, social et
    environnemental (CESE).
    64- Promouvoir la création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement (OME).
    65- Promouvoir une agriculture qui assure une alimentation de qualité, respectueuse de
    l’environnement :
    - Favoriser la valeur ajoutée de nos produits agricoles afin d’améliorer les revenus et de
    favoriser l’installation des jeunes,
    - Promouvoir la réorientation de la PAC vers les aides agro-environnementales, et assurer
    la transparence et une meilleure répartition des aides,
    - Transférer aux Régions la gestion des aides directes à l’agriculture,
    - Encourager les contributions des agriculteurs à la fourniture d’énergie (biomasse, agrocarburants,
    biogaz, fermes éoliennes).
    66- Arrêter les essais des OGM en plein champ, dans l’attente des résultats d’un grand débat
    public qui définira la politique à mettre en oeuvre pour ne pas handicaper les cultures
    conventionnelles et préserver le développement de l’agriculture biologique.
    67- Prévenir l’impact des pollutions sur la santé :
    - Encourager, par des incitations fiscales, les industries qui s’engageront à éliminer les
    composés toxiques au-delà des contraintes imposées par le règlement européen REACH.
    - Mettre en oeuvre un programme national de réduction de l’utilisation des pesticides.
    - Atteindre l’objectif de zéro déchet industriel d’ici 2012.
    68- Promouvoir l’idée d’une « PAC mondiale » pour organiser les marchés de manière plus
    équilibrée et donner une vraie chance à l’agriculture des pays en développement

    Bonne lecture ou..... relecture... Vous pourrez ainsi constater que ces propositions et votre argumentaire ci-dessus se tiennent assez, raison sans doute pour laquelle j'ai globalement
    acquiescé à vos propos.

    jf.

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  12. Merci d'avoir pris la peine (?..) de me resservir ce "pacte présidentiel" maintes et maintes fois ressassé, et dans lequel figurent, sur le plan de la politique environnementale, quelques idées (pas toutes et loin de là !) avec lesquelles je ne suis pas en désaccord profond. Cela vous aura au moins permis de le publier une fois de plus...

    Mais, même si je n'irai pas jusqu'à dire que vous y avez perdu votre temps, je suis au regret de vous dire que cela ne répond pas à ma critique portant sur l'instauration d'impôts nouveaux, et plus généralement à la sempiternelle tendance à l'augmentation de la pression fiscale. Je ne vois, dans ces deux larges extraits, que deux postes qui abordent la fiscalité :

    - Développer les transports collectifs grâce à un prélèvement exceptionnel sur les
    superprofits des sociétés pétrolières
    : c'est à dire une nouvelle taxe.

    - Appliquer le principe pollueur-payeur en organisant la responsabilité des entreprises
    responsables d’atteintes à l’environnement
    : et donc en les taxant.

    Dans les deux cas, il s'agit bien d'intentions conformes à cette autre citation de SR que je critiquais dans ma dernière réponse : "La fiscalité -dissuasive et incitative- sera un instrument de cette politique".

    Vous n'apportez donc aucun élément probant contredisant mes critiques à l'égard des politiques de gauche, toujours promptes à augmenter les impôts et, de manière générale, les prélèvements obligatoires déjà proprement insupportables dans ce pays.

    En tout état de cause, je note que vous ne m'avez contredit que sur ce point précis de mon billet. J'y vois pour ma part un motif de satisfaction raisonnable.

    A bientôt.

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  13. Salut René,
    désolé pour mon retard à réagir, je suis à mon tour un peu éloigné de la blogo politique.

    Ton billet est vraiment excellent, et tu as bien fait de le citer en commentaires chez moi sous la vidéo de Courtillot !

    Excellente nouvelle que ton retour, surtout avec des billets comme celui-là. Je suis en parfait accord avec ce que tu dis...

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