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mercredi 14 octobre 2009

Népotismes et (in)compétences

Le landerneau médiatico-politique, celui-là même qui institue l'amalgame entre deux mondes qui eussent pourtant été mieux inspirés de demeurer séparés l'un de l'autre mais qui font montre très habituellement de collusion depuis quelques années, ce "panier de crabes" où se mêlent et s'entre-tuent, plus que des opposants, des intérêts contraires, nous rebat les oreilles depuis quelques jours avec une affaire dont les Français semblent se délecter, alors qu'elle n'a finalement pas la moindre importance mais qu'elle cache un autre scandale, bien plus grave et bien plus digne d'intérêt et d'indignation encore...

De quoi s'agit-il ? Un jeune conseiller général des Hauts de Seine est pressenti pour prendre la tête de l'Epad, l'Etablissement Public pour l'Aménagement du quartier de la Défense. Pour son malheur, du moins en ce qui concerne son élection probable à ce poste, il porte un nom fort célèbre : celui de son père qui se trouve être également président de la République Française.

Et voilà la seule matière de cette "tempête dans un verre d'eau" : Jean Sarközy de Nagy-Bocsa, fils cadet de Nicolas Sarkozy, subit un véritable lynchage médiatique, tant en France qu'à l'étranger d'ailleurs. On crie au népotisme, pas toujours en sachant très bien ce que ça veut dire, on s'insurge, on en fait une montagne. La gauche tire à boulets rouges sur le pauvre garçon, ce qui se conçoit parfaitement. Une partie de la droite "s'émeut" également : quelques députés et sénateurs UMP qui craignent le scandale que ladite gauche tente, avec un certain bonheur semble-t-il, de fabriquer autour de cette filiation, emboîtent le pas aux auteurs habituels de ces polémiques creuses de sens mais qui ont le mérite, de leur point de vue, de "faire du bruit" et donc de faire parler d'eux, ce qui est leur principal souci (celui d'exister).

Et comme à sa mauvaise habitude, la presse dite "de droite", celle dont on attendrait pour le moins qu'elle contre ses adversaires idéologiques en appuyant sur les bons ressorts, cette presse-là ne fait que relater la polémique sans même prendre de réelle position. Là encore, on a l'habitude. Mais il y a des moments où c'est encore plus difficile à supporter qu'à d'autres.

Car le soit-disant népotisme dont on parle aujourd'hui, népotisme qui n'en est pas un puisque si Jean Sarkozy prend effectivement les reines de l'Epad, ce sera élu à ce poste, et non nommé, et encore moins nommé par son père, ce soit-disant népotisme-là, donc, a bien des antécédents qui n'ont jamais défrayé la chronique à leur époque. Y compris bien entendu quand ils étaient le fait de précédécesseurs de notre actuel Président de la République. A-t-on crié au scandale par exemple, ni sur les bancs de la gauche au Parlement ni dans la presse d'obédience socialo-marxiste, quand un certain Jean Philippe Mitterrand, fils de son Père lui aussi, a pris en 1986 les rennes de la cellule Afrique de l'Elysée ? Qui, a cette époque, a parlé de népotisme ? Qui a trouvé à redire à cette nomination (il ne s'agissait pas d'une élection cette fois) ? Et nous savons pourtant, depuis, quel usage le récipiendaire de la "charge" en question en a fait à son profit personnel. Mais, de ça non plus, "on" ne s'est pas indigné...

Alors, quoi ? Le fils d'Untel, parce qu'Untel est titulaire d'une haute charge, n'aurait par définition pas le droit d'en exercer une autre, ni d'être élu à un autre poste, sans qu'aussitôt on soupçonne son père d'abus de pouvoir ?

Alors quoi ? Un élu, même à un poste qui n'est que plus ou moins important (l'Epad, ce n'est quand même pas, ni la Cour des Comptes ni le Conseil Constitutionnel ! Remettons les choses à leur place), perdrait toute légitimité issue d'un suffrage sous prétextre qu'il est "le Fils De" ?

Mais dans quel monde voulez-vous nous faire vivre ? Au nom de quelle morale pervertie voulez-vous tordre le cou aux principes de la démocratie ? Jean Sarkozy, avec lequel je n'ai pas d'affinités particulières, on le comprendra plus loin, a été élu par le peuple conseiller général, puis élu par ses pairs président de son groupe au Conseil Général des Hauts de Seine, et serait éventuellement élu président de l'Epad. Où est le népostisme là-dedans ? De quelle nomination arbitraire de droit divin (ou présidentiel, comme on voudra) parlons-nous ? Quel est ce nouveau procès d'intention à l'encontre du chef de l'Etat ? Cette polémique est tout simplement indigne de la part d'une opposition qui ne sait vraiment plus de quel bois faire feu, et ridicule autant que poltronne de la part des élus de la majorité qui lui emboîtent le pas, même timidement.

Ceci étant dit, je m'inscris en faux contre cette possible élection de Jean Sarkozy à la présidence de l'Epad, qui a même provoqué une violente réaction de ma part, en privé, lors de son annonce dans les médias. Pourquoi ?

Parce que l'Epad est l'organisme qui gère l'aménagement et le développement du plus important quartier d'affaires d'Europe. Parce que les enjeux pour la France, pour l'Europe, pour les finances publiques en France et en Europe, pour l'avenir des entreprises qui s'y installent, pour l'avenir de l'économie, de l'emploi, sont colossaux.

Parce que Jean Sarkozy n'a que 23 ans, que du haut de ses 23 ans, il n'a aucune expérience du milieu des affaires, qu'il poursuit encore ses études de droit (il est, si j'ai bien compris, en troisième année après avoir redoublé les deux premières) et que donc, par définition, il n'a pas, sous cet angle non plus, la maturité requise pour exercer de telles responsabilités.

Parce que je me fais une autre idée des compétences qui doivent être celles du dirigeant d'un organisme aussi influent, non seulement à l'échelon local mais encore à l'échelon national, et même européen. Que la gestion d'un budget aussi important, la conduite d'une politique aux conséquences aussi déterminantes, que ceux de l'Epad, requièrent autre chose que l'ambition, si respectable soit-elle, d'un étudiant à Bac+3, fût-il élu départemental et issu d'une famille influente.

Parce que le nom que l'on porte, que ce soit celui de Sarkozy, de Mitterrand ou d'un autre, ne confère en lui-même aucune compétence ni aucune légitimité, que seules une bonne formation menée à son terme (et réussie), et une expérience suffisante, sont de nature à les apporter à tout être humain, et que sans cette compétence et cette légitimité, l'occupation d'un poste de responsabilité comme celui-là est une imposture.

Alors, je me résume : accuser Nicolas Sarkozy de népostisme dans cette affaire est une idiotie qui ne peut avoir pour fondement que le souci de certains de s'atribuer dans l'opinion une importance qu'ils n'ont pas ; mais élire Jean Sarkozy au poste de président de l'Epad est une idiotie non moins évidente, qui ne peut avoir pour origine que sa propre soif de pouvoir, héritée sans doute de son célèbre père. L'ambition n'est en aucune manière un défaut ; elle n'est pas plus une justification pour occuper des postes et des responsabilités que l'on n'est pas capable d'assumer.

C'est de ce scandale de l'incompétence que je parlais plus haut, en disant qu'il était bien plus grave et bien plus digne d'intérêt et d'indignation que la simple et hypothétique ingérance supposée d'un père puissant dans la carrière de son fils.

Et c'est sur ce terrain que j'aurais mieux apprécié de voir se placer tous ceux qui combattent aujourd'hui la probable future élection à un poste important, d'un homme (le fils) peut-être doué, assurément ambitieux, sans doute élevé à bonne école, mais pas encore ni assez mûr, ni assez formé, ni assez expérimenté, plutôt que de les entendre se fourvoyer une nouvelle fois dans la voie de la seule lutte stérile contre un autre homme (le père) qui les gêne souvent plus par sa seule présence que par ses actions, dont certaines qu'ils ne renieraient pas si elles étaient le fait de leur propre camp politique. Mais c'est là un autre problème.

14 commentaires:

  1. Bien résumé : cette élection ne constitue pas un scandale en soi, mais elle est très imméritée...

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  2. Ne t'inquiète pas trop pour le manque de compétences de JS. Le pouvoir du ca de l'Epad n'est en rien comparable à celui d'un ca d'entreprise privée. Le dg est nommé par l'Elysée, c'est en l'occurrence un sous-préfet, et c'est lui qui prend les décisions opérationnelles. Le CA vote des délibérations générales et le budget ; et le pt n'a pas de pouvoirs particuliers, à part rédiger les convocations et les compte rendus. Mais je suis d'accord avec toi, offrir un stage de formation de cette envergure (en raison de l'importance des dossiers qu'il aurait à connaitre, même s'il n'y apporte rien) est abusif et on préfèrerait trouver à ce poste des compétences avérées plutôt que putatives.

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  3. Bonjour René,

    Très bon article, quoi que je sois en désaccord avec vous quant à l'accusation de népotisme. Vous semblez un peu négliger le népotisme "passif" qui est plus discret certes mais qui n'en reste pas moins réel malheureusement : En effet, il me semble que NS n'a pas nécessairement besoin d'intervenir personnellement. On veut tellement lui plaire dans les Hauts-de-Seine ou l'on a tellement peur de le fâcher que chacun s'arrange pour faire un petit pont de sa personne sur le passage, semé de precipices, du petit Jeannot.

    D'une part, il y a tout de même fort à parier que JS part avec un avantage énorme en politique : peut-on imaginer que les hommes politiques UMP des Hauts-de-Seine se comportent avec lui comme avec n'importe lequel de leurs "rivaux" au risque de provoquer l'agacement de NS ? Je suis persuadé que JS a connu une ascension rapide car personne n'a osé lui faire de ces petits coups tordus si chers à la politique et qui permettent d'anihiler un jeune loup trop gourmand.

    Première chose donc : l'ascension est rapide certes, mais est-elle dûe au mérite du jeune JS ou plutôt à l'ombre du père qui plâne derrière ceux qui pourraient lui vouloir du mal ? Je penche, quoi que n'ayant aucune preuve je l'avoue, en faveur de la 2e option. Quand j'entends le petit Jean nous dire à la téloche que sa possible accession à la tête de Etablissement public d'aménagement de la Défense (EPAD) ne relèverait pas d'une "nomination" mais de trois "élections"... hum, je pouffe. Comment imaginer une seule seconde qu'avec un tel protecteur, il a n'a pas bénéficié au sein de l'UMP d'un climat plus que favorable pour son élection ? David Martinon aurait bien des choses à dire, mais il est à Los Angeles, Consul de France...tiens tiens...

    D'autre part, il y a népotisme quand certains démissionnent de leur poste (drôle d'idée) pour permettre à JS de se présenter et d'être élu (rappelons que le conseil d'administration n'est pas spécialement composés de gens hostils à NS...). Il sera intéressant de suivre le parcours de Monsieur Hervé Marseille lors des prochaines élections ou simplement sa prochaine nomination...Je parie qu'il n'aura pas le dernier des postes ingrats...Bref, pour moi c'est une forme de népotisme, plus incidieux, plus discret et plus pervers.

    Quant aux députés UMP, je ne suis pas d'accord avec vous là encore. Quel outrecuidance de venir nous affirmer sans honte à la télé qu'"aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années". Effectivement, il serait difficile de nier que Jeannot est mal né...Merci également à Monsieur Fillon de venir nous dire que Jeannot a toutes les compétences requises, qu'il est encore plus "talentueux" que son papa (dixit Patrick Balkany)...que de louanges ! Je trouve contrairement à vous que ces députés sont en dessous de tout. On ne peut pas décemment défendre Jeannot et nous faire croire qu'il est compétent à ce poste. Seul une immense lâcheté peut pousser à de tels extrèmes. D'ailleurs je doute fort qu'eux-même croient vraiment à cette défense du fiston et je suis persuadé qu'en OFF, le discours est quelque peu différent...

    :) Voila. Pour moi la perle va au papa qui affirmait dans son discours sur le lycée : « Ce qui compte en France pour réussir, ce n’est plus d’être bien né », mais « d’avoir fait la preuve par ses études de sa valeur » - NS -

    Effectivement, là, on ne peut qu'être bouche bée : Jeannot a fait une belle preuve de sa valeur si on se réfère à ses études...

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  4. Ah René, vous aussi vous êtes tombé dans le panneau....
    Nous opposer Jean-Christophe Mitterrand à Jean Sarkozy... C''est trop tentant, n'est-ce pas.... Même si cela n'a strictement rien à voir !
    Si vous aviez été un tant soit peu "objectif" vous auriez du AUSSI signaler la nomination de Claude Chirac auprès de son père.... Mais c'est moins...croustillant...Il n'y a pas d'allusion à faire comme à l'encontre de JC Mitterrand...Alors.....
    Au fait, JC MItterrand a-t-il été condamné pour autre chose que fraude fiscale" ? A-t-il été condamné pour ses activités politiques au Cabinet de la présidence de la République ? Que nenni. Vos allusions sont donc sans fondement et même déplacées !
    Pour en revenir à Jean Sarkozy, vous expliquez en seconde partie de votre billet que vous n'êtes pas pour, très bien.
    Mais votre première partie est NULLE , juste destinée, comme d'habitude, à critiquer violemment la gauche. C'est votre droit mais vos critiques, je me répète sans doute,mériteraient d'être étayées !
    Car vous oubliez - je suppose fort sciemment ! - deux éléments dont l'un vous est rappelé ci-dessus par Ben, c'est à dire la démission "spontanée" de M. Marseille.
    Vous allez nous expliquer, du moins je l'espère, pourquoi donc ce Conseiller Général Nouveau Centre a démissionné pour "permettre" à Jean Sarkozy de "prendre" sa place par "élection" (piège à...) !
    Vous nous expliquerez pourquoi également "l'Elysée" a annulé le projet de décret préparé par le Gouvernement pour proroger le mandat de M. Devedjian à la Présidence de l'EPAD.
    Avant de nous répondre, souvenez-vous donc qu'il n'y a pas si longtemps, un certain Nicolas Sarkozy s'était insurgé du fait que l'entraineur Guy Roux devait quiter ses fonctions à cause de la "limite d'âge"...
    Avant de nous répondre, souvenez-vous qu'un certain Nicolas Sarkozy est à l'origine du recul de l'âge de la retraite à 70 ans....
    Ainsi vous pourrez nous expliquer pourquoi ce qui est "bon" pour M. Guy Roux et les Seniors ne l'est pas pour M. Devedjian.
    Ainsi vous pourrez continuer de nous faire un cours "magistral" sur le népotisme.

    jf.

    ?

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  5. Je prépare moi-même un petit billet sur le petit Jeannot et j'ai relevé en effet qu'un projet de décret était en préparation pour permettre à Patrick Devedjian de rester en poste jusqu'en 2011, jusqu'à ce que...jusqu'à ce que le projet passe par l'Elysée et qu'il disparaisse mysterieusement...

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/10/14/01011-20091014FILWWW00508-epad-la-limite-d-age-retoquee-a-l-elysee.php

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  6. @ Criticus

    Oui, je crois que tu résumes bien ma pensée. Sauf que j'insiste sincèrement sur le caractère très exagéré de la réaction, que ce soit de la part de la gauche ou de la part de certains élus de la majorité, avec évidemment des motivations bien différentes de la part des uns et de la part des autres...

    @ Lolik

    Merci pour tes précisions concernant le fonctionnement de l'Epad. C'est rassurant dans une certaine mesure. Mais ça n'enlève rien, au caractère surfait de la polémique, ni au fait que l'élection de JS à ce poste est totalement imméritée.

    @ Ben

    Merci pour vos commentaires. En fait, ce qui nous sépare se résume à une querelle de sémantique, qui porte sur le mot "népotisme". Pour moi, "népotisme" n'est pas synonyme d'abus de pouvoir. C'est beaucoup plus fort, et c'est beaucoup plus condamnable encore. Le mot vient de l'italien nepotismo, dérivé de nipote qui signifie "neveu". Il a pour origine les pratiques papales des Borgia, qui imposèrent à de nombreuses reprises l'élection de leurs neveux (par définition, ils n'avaient pas de fils...) aux rangs, qui de leurs successeurs, qui de cardinaux influents. Ces papes ne se sont pas contentés d'influencer les Grands Electeurs du Saint Siège, mais ont fait en sorte d'imposer leurs choix, au moyen de pratiques diverses, variées et souvent sulfureuses.

    C'est ce qui me fait dire que le népotisme consiste bien à imposer, en usant de son propre pouvoir, et pas seulement à influencer. Dans le cas qui nous intéresse, il y a bien des manoeuvres politiciennes propres à influencer fortement les électeurs. Il n'y a pas, à mon sens, de népotisme réel. Et la différence n'est pas anodine, y compris d'un point de vue purement moral : l'abus de pouvoir est une pratique politicienne certes tout à fait condamnable ; le népotisme est une forfaiture.

    Concernant les députés UMP, je n'ai pas dit le contraire de vous. Je n'ai en fait parlé que de ceux qui emboîtent le pas de l'opposition, pour dire qu'ils ne le font que par peur des conséquences électorales de la polémique. J'ai parlé, relisez-moi, de "poltrons".

    Concernant le discours d'hier sur la trop timide réforme des lycées, si j'avais qualité pour lui donner des conseils (!...), je prierais le Chef de l'Etat de mieux lire les discours que lui écivent ses collaborateurs avant de les prononcer. La phrase que vous relevez est en effet une bourde magistrale. Mais il n'en est pas à la première du genre. Surtout quand on jette un oeil aux "prouesses" universitaires du fiston..

    Enfin, je trouve moi aussi que la bonne solution eût été de proroger la limite d'âge au poste de Président de l'Epad afin de conserver ce poste à Patrick Devedjian. Il y a là un élément supplémentaire qui va dans le sens de l'abus de pouvoir.

    Quant à mettre en parallèle la possibilité de prolonger une carrière salariée (et non le recul de l'âge de la retraite) jusqu'à 70 ans , comme le fait Jacques, c'est faire un amalgamme qui n'a pas de sens, mais passons...

    Je vais lire avec attention votre billet sur cette malheureuse affaire. Je ne manquerai pas de le commenter.

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  7. @ Jacques

    Il fallait bien que vous réagissiez, puisque j'ai commis le crime de lèse-majesté : parler du clan Mitterrand et critiquer l'un de ses membres...

    Ne vous en faites pas, je suis parfaitement conscient que ni Mitterrand ni la gauche dans son ensemble n'ont le privilège de l'abus de pouvoir. J'ai simplement voulu faire ressortir la différence entre l'élection annoncée d'un Jean Sarkozy et la nomination par son père d'un Jean Christophe Mitterrand. Dans le second cas, j'ose en effet parler de "népotisme". Dans le premier cas, l'accusation est éthymologiquement mensongère.

    Maintenant, je serai bien entendu d'accord avec vous si votre propos est de dire que l'abus de pouvoir est haïssable.

    Quant à se gargariser du fait que JC Mitterrand n'ait jamais été condamné pour corruption est une chose, et qu'on ne l'ait condamné "que" pour fraude fiscale (à ce niveau de responsabilités, je trouve que ce n'est déjà pas si mal...), c'est faire peu de cas du fait qu'il a reconnu avoir perçu 2,2 millions d'euros de Pierre Falcone, lui-même "maître d'oeuvre" de l'Angolagate, sans avoir pu expliquer la nature exacte de ce qu'il appelle des "commissions". Encore une fois, un haut fonctionnaire du niveau auquel il exerçait ses fonctions devrait être pour le moins tenu à plus de "transparence" dans ses opérations financières personnelles, ne croyez-vous pas ? Mais vous ne réagissez là qu'à une très courte remarque formulée dans mon billet, et ça n'a qu'une importance très relative !

    Ensuite, que vous trouviez "nulle" telle ou telle partie de mon billet vous regarde, et vous en avez parfaitement le droit. Je dois cependant vous avouer que ça me laisse de glace. Et, ce n'est pas la première fois que je vous le dis, si mes écrits sont si "nuls" que ça, pourquoi prenez-vous la peine de les commenter ? Ca me laisse à supposer, à moi, qu'ils ne sont pas si "nuls" pour vous...

    Enfin, toutes les questions que vous me posez ont la même réponse, que vous auriez dû appréhender par vous-même si vous aviez pris la peine de me lire autrement qu'avec un a-priori : je ne nie pas les manoeuvres et l'abus de pouvoir du Président Sarkozy dans cette affaire. Je dénonce seulement le caractère outrancier des attaques et de la polémique, à commencer par l'utilisation du mot "népostisme" relayé par la presse de gauche qui s'en fait des choux gras. Et je mets l'accent sur le fait que ceux-là même qui "font une montagne d'une souris", trop contents de profiter d'une nouvelle bourde du pouvoir pour avoir quelque chose à dire, à défaut d'avoir quelque chose à penser, que ceux-là donc "oublient" volontiers des faits encore plus graves commis par leur propre camp dans un passé assez récent encore, sans qu'ils aient à l'époque levé le moindre petit doigt pour les dénoncer.

    Voilà pour mes réponses. Quant au "cours magistral", je ne me permettrais pas ! Je n'ai pas les compétences requises. Je ne fais aucun cours : je me contente de réagir et de dire ce que je crois. Ce n'est déjà pas si mal, et tant pis si ça en dérange certains...

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  8. @ René
    Continuez donc de nous parler de "l'élection" de JS au Conseil d'Administration de l'EPAD, ça nous fait rire !

    jf.

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  9. @ Jacques
    Continuez donc de rire. Quelquefois, ça vous rend risible vous-même !

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  10. Et continuons de rire vous et moi, si vous le voulez bien....

    Petite pièce à verser au dossier:

    Journal Officiel de la République Française daté du 24 Avril 2004

    Objet: NOMINATION au cabinet du Ministre d'Etat, Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie

    Est NOMMEE Conseiller Technique, Madame Cécilia Sarkozy, née Cecile Ciganer-Albéniz.

    Le Ministre d'Etat s'appelait....Nicolas Sarkozy.

    jf.

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  11. Oui, vous pourriez m'en sortir, comme ça, des dizaines, et moi des dizaines d'autres venant de l'autre bord. Et ça ne changerait rien au fond de mon propos sur l'affaire qui nous occupe...

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  12. «La démocratie irréprochable, ce n’est pas une
    démocratie où les nominations se décident en
    fonction des connivences et des amitiés, mais en
    fonction des compétences. C’est celle dans
    laquelle l’Etat est impartial. Si l’Etat veut être respecté,
    il doit être respectable.[…]
    Pour certains postes, il ne doit pas y avoir de
    nomination sans qu’au préalable celui que l’on
    envisage de nommer ne soit contraint
    d’exposer ses vues stratégiques […].
    Et de surcroît, cette nomination doit être
    ratifiée par un vote des commissions
    parlementaires concernées.»
    Paris,
    14 janvier 2007

    Mais qui donc a osé proférer ces bonne paroles ??? A votre avis ???

    jf.

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  13. http://berdepas.wordpress.com/2009/11/11/la-republique-est-en-danger/

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  14. Une chose que l'on dit trop rarement à propos du nepotisme est qu'il vaut parfois mieux s'entourer de gens capables que l'on connait plutôt que d'inconnus. Mais il est vrai que cette remarque n'a pas sa place ici, car même si je tendrais à voir un acte de népotisme passif (comme le dit Ben) dans la tentative de nomination de JS au CA de l'EPAD, il est évident que JS n'a aucune des qualités requises pour occuper un poste aussi important, même s'il est à pouvoirs limités ccomme le souligne Lolik.

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