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mercredi 3 décembre 2008

Economie sociale et solidaire.

Je sors d'une réunion publique intitulée "Forum de l'économie sociale et solidaire". J'y avais été invité par une amie, et dans la mesure où, je l'avoue bien humblement, je n'avais aucune idée de ce qu'était cette "ESS", j'ai répondu favorablement à l'invitation par simple curiosité.

J'y ai appris, dans le préambule de présentation prononcé par un éminent (mais ils le sont tous) élu local, que l'ESS en question était enseignée dans le cadre de l'IUT dans les locaux duquel on se trouvait réunis. Ce n'était pas encore le cas à l'époque où je fréquentais les bancs d'Assas. Aussi, et à ce stade, ma curiosité n'était pas encore satisfaite. Ca n'allait pas durer, et je n'allais pas être déçu...

Suivit une deuxième partie du préambule, aux bons soins d'un second intervenant qui s'est présenté comme le Secrétaire Général d'un organisme dont j'ai oublié le sigle, mais très officiel et très administrativement constitué, connu, et bien entendu ... financé !

Avant de me rendre à l'invitation, une consultation de Wikipédia m'avait donné quelques notions en m'informant que "Par économie sociale on désigne une doctrine politique qui entend développer, sous le nom de tiers secteur, les activités économiques qui ne sont organisées ni comme des entreprises capitalistes (puisque leur finalité n'est pas principalement de dégager un bénéfice), ni comme un service publique, ni comme une famille."

Ce que Wikipédia ne m'avait pas indiqué, et que j'ai découvert sur place, c'est que cette économie dite "sociale" était devenue également "solidaire" depuis qu'elle bénéficiait généreusement de la solidarité publique, c'est à dire de ... l'impôt !

J'explique avec mes mots, car ceux que j'ai entendus, directement empruntés à la langue de bois et au lexique politico-militant-de-gauche-assumé, ne rendent pas compte clairement de la réalité profonde du concept.
L'économie sociale et solidaire, c'est "la partie de l'économie qui met, parait-il, l'homme au centre du propos aux lieu et place du profit". En d'autres termes, c'est une activité économique (50 % parait-il de l'économie locale en Nord Pas de Calais !) qui ne génère pas de profits, et n'a d'autre finalité que de répondre aux besoins des citoyens sans souci de rentabilité.

Le point positif de ce "bidule", c'est qu'il serait porteur de créations d'emplois par charrettes, et d'emplois bien rémunérés s'il vous plaît. Jusque là, c'est assez séduisant. Mais l'empêcheur de rêver en rond que je suis s'est immédiatement posé la question-de-fond-qui-fâche : si ça ne fait pas de profits, si c'est essentiellement au bénéfice des populations modestes, et si ça rémunère bien ses intervenants, alors qui paie ? Il n'y a pas besoin d'être docteur en économie pour comprendre qu'il y a un problème de fond...

Par respect pour l'amie qui m'avait invité, je me suis bien gardé de poser la question, d'autant que je n'avais pas la parole, et je me proposais de soulever le lièvre lors de l'atelier de réflexion qui devait suivre et auquel je m'étais inscrit. Je n'eus pas besoin d'attendre cet atelier, et j'ai vite compris.

En fait, on a commencé par nous expliquer que, "comme nous le voyons en ce moment", l'économie de marché, celle qui a donné ses heures de gloire aux "trente glorieuses", ne répondait pas à toutes les situations, que le marché ne s'auto-régulait pas du tout, et que ce modèle économique était caduque. Qu'il fallait en inventer un autre, et que l'économie sociale et solidaire était de nature à répondre à ces nouvelles exigences.

On a ensuite continué logiquement en nous expliquant tout aussi naturellement que pour pallier les manques de l'économie de marché, les mieux à même de s'y coller étaient les élus, et que le monde associatif au sens large (associations, coopératives, fondations) avait toutes les caractéristiques pour être leurs intermédiaires de terrain, essentiellement financées par ... des subventions !

Ben voyons ! La voilà la réponse à toutes mes questions ! Comment n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Dire que la solution était là, sous mes yeux : un président de communauté de communes, des élus, des associations (très) proches des politiques locaux. Et je n'avais même pas compris ! Suis-je bête...

Un petit détail quand même, car décidément j'ai toujours des questions impertinentes. Avec les impôts de qui va-t-on alimenter les subventions ? Avec le produit de quelle activité non-sociale et non-solidaire ? Bon Dieu, mais c'est bien sûr ! Avec le secteur marchand. Avec les profits de ces affreux capitalistes libéraux. C'est tellement facile...

J'avais sous les yeux, à portée de mains, tout ce qui représente la négation de tout ce à quoi je crois dans ce bas monde. Je baignais dans une soupe collectiviste et je ne m'en étais même pas rendu compte...

Inutile de dire que je n'ai pas participé à l'atelier prévu. Je me suis esquivé en présentant quelques excuses propres à ne pas vexer l'amie qui m 'avait invité, qui reste mon amie mais avec qui je refuserai à tout jamais de parler politique au risque que, rapidement, elle ne le soit plus si je lui disais ce que je pense vraiment...

Tout ceci dans le cadre d'un institut universitaire, en présence d'élus locaux, et donc avec toute l'apparence d'une manifestation officielle propre à engendrer le bourrage de crâne que je suppose bien être le but ultime de la manoeuvre.

Je ne vois pas bien pourquoi ce forum serait un cas isolé, et j'imagine donc, de plus, que de telles messes d'endoctrinement se déroulent un peu partout dans ce beau pays, aux frais du contribuable évidemment car il faut bien payer les frais que ça engendre...

Vive la République. Vive la France.

Ce billet était publié sur mon ancien site. Commentaires
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