Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

mardi 14 avril 2009

Scandaleux !

Le journal télévisé nous livre chaque jour, et plusieurs fois par jour, son lot de motifs de réprobations, et si je devais m'en offusquer ouvertement ici chaque fois, ce blog ne serait plus qu'un cahier de doléances qui ne manquerait pas de lasser mes lecteurs. D'autant qu'ils sont sans doute nombreux à ne pas avoir besoin de moi pour s'indigner devant leur petit écran à longueur de JT.

Mais ce matin, j'ai littéralement bondi devant Antenne 2, quand Nathanaël de Rincsin (pardon, peut-être, pour l'orthographe) nous a diffusé un reportage sur un Nième conflit où les salariés occupent et bloquent leur usine, et où un représentant syndical nous a expliqué avec emphase, comme s'il s'agissait d'un geste de bonne volonté remarquable, qu'ils ont décidé de ne pas séquestrer leur direction ! Faut-il les en remercier ? Faut-il les congratuler ? Faut-il leur embrasser les pieds ? Après tout, on n'est pas si loin de Pâcques, et certains se prennent-ils pour le Messie des travailleurs ?... Il ne s'agit pourtant que de dire que les salariés et leurs syndicats respectent la loi, et rien de plus...

Mais le pire n'est pas là, loin s'en faut. Le député PS du coin s'est fendu d'une visite dans les locaux de l'entreprise, au cours de laquelle il a tenu les propos proprement scandaleux qui suivent :

"Il me parait nécessaire de rappeler", a-t-il eu le culot de dire, " qu'un groupe, lorsqu'il achète une usine [....] il a acheté un droit d'exploiter ; il n'a pas acheté un droit de vie ou de mort sur elle."

Ben voyons ! Le droit de propriété ? Foutaise ! Le souci de rentabilité des investissements ? Foutaise ! La liberté de gestion ? Foutaise ! Vous avez acheté le droit de payer les salaires, les charges et les impôts et taxes diverses et variées, accessoirement le "droit" de vous retrouver en prison si jamais "on" peut vous soupçonner de manquement à la sécurité en cas d'accident du travail, le "droit" de vous faire montrer du droit et traiter de voleur si "on" juge votre rémunération trop importante, mais surtout pas celui de disposer de votre bien. D'ailleurs, ce n'est pas votre bien : vous avez bien entendu Monsieur le Député : vous n'avez acheté que "le droit d'exploiter".

Mais dans quel pays vivons-nous ? Quel est ce pays où un député, un élu du peuple, dont le rôle institutionnel est de faire la loi, ce qui peut naturellement laisser supposer qu'il la connaît, peut-il proférer de telles énormités ? Et quel est ce pays où un média national du service public, financé par nos impôts, se fait l'écho sans réagir le moins du monde, d'un si grave manquement au principe de la propriété privée ? Quel est ce pays où on foule aux pieds avec un si grand mépris les intérêts patrimoniaux ?

Je pourrais m'énerver ainsi pendant des pages et des pages, tant je suis révolté par de tels propos. Mais à la réflexion, il n'y a rien de vraiment étonnant, de la part d'un élu de cette gauche foncièrement collectiviste, même quand elle ne veut pas le reconnaître.

Ce n'est là qu'une nouvelle péripétie dans la pantomime qu'elle nous joue avec de faux accents de "social démocratie" qui ne font que cacher difficilement aux yeux du quidam moyen sa conception d'une économie strictement administrée. Une économie où l'entreprise n'a de raison d'être que si elle se donne pour mission de distribuer du pouvoir d'achat, tout comme ne doivent avoir que le même but les institutions publiques. Le tout au moyen de prélèvement obligatoires somptuaires, évidemment.

Cette conception d'un Etat centralisateur et spoliateur qui méprise les intérêts des investisseurs privés et qui n'hésite pas à bafouer le droit de propriété est à l'opposé, non seulement de ce à quoi j'aspire personnellement, mais encore de ce que veut, heureusement, l'écrasantre majorité des citoyens de ce pays. Mais le discours habituel est si loin des intentions qu'on ne dénoncera jamais assez la fourberie de ces tribuns dont seule une petite minorité peut bénéficier de la présomption d'être dupés par les appareils de leurs partis.

En tout état de cause, voter pour leurs représentants, aux prochaines élections européennes notamment, c'est se tirer une balle dans le pied : la majorité a certes de nombreux défauts, que je n'hésite pas à dénoncer, mais l'opposition prouve tous les jours sa nullité démocratique et son attachement à un modèle de société qui méprise les droits fondamentaux.

Monsieur David Habib, député-maire PS de Mourenx (Pyrénées Atlantiques) nous en a fait ce matin la magistrale démonstration, devant quelques millions de téléspectateurs, et avec la complicité passive du Service Public de l'Audiovisuel.

C'est tout simplement scandaleux !

19 commentaires:

  1. Bonjour Aymeric,

    Merci pour ton commentaire, avec lequel je suis à 100 % d'accord.

    Pour la dictature, il reste à espérer (ou seulement à souhaiter ? Voire...) que la "sagesse populaire" l'emporte. C'est à nous de croiser le fer pour l'y aider, puisque les médias traditionnels ne le font pas. Y compris ceux que nous payons avec nos impôts...

    Lamentable !

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  2. Vous ne voulez pas que les média fassent leur boulot ? Vous voulez censurer les média ? Vous êtes encore pire que Sarko. Les actions de plus en plus radicales dans les boîtes sont une réalité, vous en déplaise. Vous pouvez critiquer les média, les syndicats ou les partis de gauche mais la réalité, c'est que tous ceux-là sont dépassés par la base. §Un phénomène nouveau, c'est que ces actions ne sont las le fait seulement des ouvriers ou des employés mais aussi d'ingénieurs et de cadres qui sont touchées par la politique libérale mondialisée. On ferme les usines même si elles font du profit, même si elles sont rentables et ça les gens ne le supportent plus. Vous pouvez vous faire plaisir à écrire vos papiers mais vous n'êtes pas dans la mouise donc vous ne pouvez pas comprendre.

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  3. Bonjour Tintin,

    Je n'ai jamais dit, et je ne pense absolument pas qu'il faille sensurer les médias ni les empêchjer de faire leur boulot. Bien au contraire, je leur reproche de ne pas le faire ! Le rôle des médias n'est pas uniquement de relater des faits et des déclarations. Leur rôle consiste également, et ils ne s'en privent bien souvent pas mais toujours dans le même sens semble-t-il, à commenter. Et, en particulier quand il s'agit de l'audiovisuel public, financé par le contribuable, à relever quand c'est nécessaire le caractère illégal de certaines prises de position...

    Ce que vous appelez avec d'autres des "action de plus en plus radicales" sont de plus en plus souvent des actions illégales, et qui plus est des agressions de personnes.

    Je peux comprendre que des salariés ne soient pas d'accord avec les décisions prises par leur entreprise ; je peux comprendre qu'ils se mettent en grève pour faire valoir leur point de vue ; je peux comprendre, même si je n'en suis pas d'accord, que certains s'insurgent contre telle ou telle réduction d'effectif ou contre telle ou telle délocalisation quand l'entreprise n'est pas, de l'avis des syndicats, en grande difficulté. Mais je ne comprendrai ni n'approuverai jamais les actions illégales et violentes à l'égard des personnes. Parce que c'est totalement inacceptable.

    Tout comme il est totalement inacceptable qu'un député français, élu du peuple français, tienne des propos anticonstitutionnels, négationnistes du droit de propriété, devant des millions de téléspectateurs, et avec la complicité passive d'un journaliste du service public.

    Que je sois "dans la mouise" ou pas ne change rien à l'affaire. Ma situation personnelle n'a rien à voir là-dedans, et du reste ne vous regarde en aucune façon.

    Je ne me fais pas plaisir à écrire [mes] papiers. Je préfèrerais de loin ne pas avoir à les écrire : cela pourrait signifier que nous vivrions dans une société de droit où la liberté de chacun serait respectée dans toutes ses composantes, et où une bande d'excités de toutes obédiences ne pollueraient pas de leurs outrances le nécessaire débat démocratique.

    Vous pouvez tout aussi bien le prendre pour vous si vous le ressentez ainsi.

    A bientôt.

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  4. Salut très bon coup de gueule, et je rejoins les commentaires...d'aymeric, avec qui on a déjà parlé de cela, et aussi de Tintin, en partie.

    Bien sûr qu'il faut montrer cet abruti du PS nous raconter ouvertement et directement qu'il ne respecte absolument pas les fondements de notre société libérale et libre.

    Là où, bien sûr, je ne rejoins pas du tout Tintin, c'est pour dire qu'on assiste là aux dégats d'une politique libérale mondialisée. Ou alors, il faut rappeler en parallèle la création de richesses, la sortie de la pauvreté pour des centaines de millions de gens dans les dernières décennies. Faire la balance, et se rendre compte que l'économie de marché libérale permet au monde, peu à peu, de sortir de la misère. Ok avec ça Tintin ?

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  5. René : rassurez vous, D.Habib est maintenant en train de jeûner ! Enfin, il participe à une grève de la faim tournante pour "faire pression" sur l'usine Celanese qui doit fermer ...Enfin ce n'est pas trop rassurant ! la grève de la faim contre les fermetures d'usine voila un nouveau terrain d'action pour nos politiques impuissants.

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  6. @ Lomig

    D'accord avec toi sur les bienfaits de la libéralisation de l'économie mondiale.

    Pour le reste, je pense que tu seras d'accord avec ma réponse à Tintin. Je ne reproche pas au journaliste d'avoir rapporté les propos de Habib. Je lui reproche son silence complice, et à Habib sa prise de position contre le droit de propriété.

    @ Lolik

    Non, la grève de la faim de Habib ne me rassure pas du tout !

    D'accord sur l'impuissance des politiques, et sur le constat, si on parle de l'opposition, d'une radicalisation (j'ai envie de dire "barbarisation") de leur pseudo-action.

    Le drame, c'est que pendant ce temps-là, on laisse libre cours à l'extension progressive d'une certaine forme de colère que l'on ne sait plus appaiser faute de pédagogie non partisane, et que ses conséquences explosives sont de plus ne plus à redouter.

    Il est de moins en moins insensé de craindre de voir le sentiment républicain se dissoudre dans cette colère, et donner naissance à une société de non droit où une frange, même minoritaire, de la population, dicterait sa loi par la violence.

    Il est grand temps de réagir. Mais nos politiques, que ce soit dans la majorité ou dans l'opposition, ne donnent vraiment pas l'impression d'en être capables...

    A bientôt

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  7. @René,
    J'ai également vu ce matin ce reportage, et comme toi je suis tombé de ma chaise.

    Car en fait, ce que dit ouvertement Monsieur David Habib, c'est que les entreprises sont vues comme redistributrices de richesses, pas comme l'état nounou, mais à sa place. Les finances de notre pays étant dans un tel marasme que nos braves socialistes trouvent normal que nos entreprises se substituent à l'état.

    J'en avais d'ailleurs fait un billet ici(*)

    Une réflexion à propos de la remarque de Tintin: comme l'a rappelé LOmig, la "politique libérale mondialisée" à sorti plusieurs millions de personnes de la pauvreté. Il est étrange que les apôtres de l'égalitatisme et de la redistribution à tout va soient les plus virulents contre les autres pauvres, les plus pauvres qu'eux, et qui n'existent qu'à travers le JT du soir...

    (*)http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2009/02/sommesnous-r%C3%A9ellement-entr%C3%A9-dans-un-syst%C3%A8me-qui-va-%C3%A0-lenvers-.html

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  8. "et où une bande d'excités de toutes obédiences ne pollueraient pas de leurs outrances le nécessaire débat démocratique."

    Chacun ses idées cher Monsieur. Vous pensez que ces gens sont des excités, eh bien moi quand je vous lis, je considère que vous êtes un excité ultra libéral.

    " la "politique libérale mondialisée" à sorti plusieurs millions de personnes de la pauvreté. "
    c'est une affirmation sans fondement qui correspond à du dogmatisme. Je pourrais vous envoyer plusieurs liens sur ds articles vous démontrant le contraire, mais cela ne servirait pas à grand chose.

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  9. @ Groucho Marx

    Tout à fait d'accord avec vous, y compris après avoir lu votre article sur Total et les élucubrations marxistes de Benoît Hamon.

    @ tintin

    A chacun son dogmatisme, cher Monsieur. Il y en a un qui s'appuie sur des résultats tangibles et qui respecte la liberté, et un autre (le vôtre) qui ne s'appuie que sur des principes et qui la bafoue sans complexe. Mon choix est vite fait.

    Quant au reste, l'excité ultra libéral que vous m'accusez d'être, est bien moins nocif que l'excité gauchiste que je ressens en vous : on n'a encore jamais vu personne séquestrer qui que ce soit au nom du libéralisme...

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  10. Cher René vous êtes vous mis à bondir en apprenant le scénario de ce chef d'entreprise, mis au point pendant le week-end de Pâques, scénario qui a fait que le mardi matin ses employés se sont retrouvés devant une usine d'où les cadres étaient absents tous en même temps (...!!!) et pire encore, les livraisons de matière première pour faire tourner l'usine toutes annulées ???

    Allez-vous bondir, Cher René, en apprenant que la Cour d'Appel de Colmar vient de condamner l'ancien directeur d'un centre de stockage de déchets pour "MISE EN DANGER D'AUTRUI (juste une centaine de salariés.....) POUR VIOLATION MANIFESTEMENT DELIBEREE D'OBLIGATIONS PARTICULIERES DE SECURITE ET DE PRUDENCE" ?????

    Ah, Cher René, vos "colères" sélectives sont toujours aussi hilarantes !

    jf.

    PS: permettez-moi de vous signaler mon dernier billet:
    http://lamauragne.over-blog.com/article-30215582.html
    vous y trouverez la citation de M. Sarkozy que je vous avais annoncée.

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  11. "on n'a encore jamais vu personne séquestrer qui que ce soit au nom du libéralisme..."

    si vous pensez que les méthodes visant à virer les ouvriers en délocalisant dans des pays à bas coûts salariaux des entreprises qui faisaient des profits sont plus défendables !! Personnellement, je ne le pense pas.

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  12. @Tintin,

    "si vous pensez que les méthodes visant à virer les ouvriers en délocalisant dans des pays à bas coûts salariaux des entreprises..."

    Il est clair que si d'aventure je venais à être séquestré par quelques délégués syndicaux en mal de bulletins de vote aux prochaines élections professionnelles, ma première réaction serait d'envisager une délocalisation.

    Normal, on ne peut pas exiger le beurre et l'argent du beurre.

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  13. "Il est clair que si d'aventure je venais à être séquestré par quelques délégués syndicaux en mal de bulletins de vote aux prochaines élections professionnelles, ma première réaction serait d'envisager une délocalisation."

    Vous êtes complètement à côté de la plaque. Si vous pensez que ces actions sont menés par les syndicalistes qui pensent aux élections professionnelles, vous n'avez rien compris à ce qui se passe. La délocalisation est envisagée avant la séquestration dans les cas qui font l'actualité aujourd'hui.
    Le beurre et l'argent du beurre, j'avoue que j'ai du mal à comprendre ces propos pour des gens qui vont se retrouver au chômage.

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  14. Tout d'abord, mille excuses pour le retard à répondre. Merci pour vos commentaires, mais d'autre occupations m'ont éloigné de la "toile" pendant de longs jours...

    @ Jacques

    Or le fait que vous abordez une fois de plus un sujet qui n'a pas grand chose à voir avec mon billet (je veux parler de cette affaire jugée par la cour d'appel de Colmar), je ne peux que vous répondre que :

    1) Mes réactions négatives aux faits d'actualité ne sont pas exclusivement dirigées contre les salariés, leurs syndicats ou les partis de gauche, contrairement à ce que vous pensez.
    Simplement, je ne prends pas la plume chaque fois que je me révolte. Sinon, mon blog ne serait nourri que de cela.
    Je le fais quand je considère que "c'en est vraiment trop, comme par exemple ici, quand des comportements illégaux, et pas seulement immoraux ou à la justification douteuse, sont approuvés par des élus ou par des responsables syndicaux, avec qui plus est la complicité bienveillante des journalistes du service public.

    2) Ca ne signifie pas que j'accepte tout le reste, et notamment certains comportements de certains dirigeantrs d'entreprises. Ceux que vous citez, bien que douteuses je vous l'accorde, ne semblent toutefois pas illégaux. Et si elles l'étaient, je trouverais absolument normal que leurs auteurs soient poursuivis.

    @ tintin

    Je vous ferai la même remarque qu'à Jacques : vous me répondez par une pirouette sans rapport direct avec notre discussion. Délocaliser l'activité d'un site industriel n'a vraiment aucune commune mesure avec une séquestration ou un prise d'ôtage. Vous employez n'importe quel stratagème pour tenter d'avoir raison. Vous n'y parviendrez certainement pas de cette manière...

    Pour ce qui est de votre réponse à Groucho Marx, je tiens simplement à redire que peu importent les motivations qui conduisent ces délinquants à commetre leurs forfaits : les séquestrations comme les prises d'ôtage, comme toute atteinte physique aux personnes, comme les actes de vandalisme et de sacage de locaux comme ceux commis hier encore à la sous-préfecture de Compiègne, sont totalement inadmissible, ont vocation à faire l'objet de poursuigtes en justice de leurs auteurs, et que si ce n'e'st fait ni par l'industriel concerné ni par les pouvoirs publics, c'est tout simplement une honte pour ce pays soit-disant de droit, et qui ne l'est plus...

    @ Groucho Marx

    Tout à fait d'accord avec vous. Je dirais même que "l'action syndicale" (!...) dont nous parlons, qui se trouve de plus être "comprise" par certains élus de la Nation, comme ce matin encore par Pierre Moscovici, est de nature à rendre tout naturellement enclin tout industriel responsable à se tourner vers des solutions de délocalisation avant de se voir exposé à de tels débordements irresponsables et insupportables.

    Evidemment, je ne suis pas dans l'air du temps, et je vais encore me faire insulter. Je n'en ai que faire, et j'assume ici totalement ce que je crois le plus sincèrement du monde.

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  15. Toujours aussi marrant....
    Lorsque des Agriculteurs ont été saccager le bureau d'une Ministre de la République, y-a-t-il eu des poursuites judiciaires ????
    Lorsque les Marins-pêcheurs ont foutu le feu à Rennes à l'ancien Parlement de Bretagne, y-a-t-il eu des poursuites judiciaires ???
    NON.
    Mais les salariés, du moins sur ce bloc-notes, n'ont jamais le droit de se défendre.
    Et je ne vois vraiment pas en quoi les deux exemples cités de patrons "voyous" seraient hors sujet.

    Et expliquez-nous donc, Cher René, ce que vous pensez de ce qu'on vient d'apprendre maintenant:
    Comme il y a une timide "législation" pour l'an prochain sur bonus, stock-options, retraites chapeau, on verse maintenant des "PRIMES DE BIENVENUE".....
    Et vous voudriez que les salariés jetés comme des kleenex acceptent sans broncher ????
    Vous connaissez beaucoup de salariés, vous, qui touchent de l'argent avant même d'avoir commencé à travailler ????

    Allez, a +

    jf.

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  16. Bonjour Jacques,

    1) Quand les agriculteurs on saccagé un ou des bureaux, que ce soit celui d'un ministre ou pas, et quand les marins-pécheurs (la faute d'orthographe est volontaire) ont incendié l'ancien parlement de Bretagne, il n'y a pas eu de poursuites judiciaires. Ce fut une erreur scandaleuse. Dès que la loi est bafouée, ne rien faire est insultant pour la Justice et pour l'Etat de Droit.

    2) Quand des salariés séquestrent les cadres de leur entreprise, ils ne se défendent pas : ils commettent un délit, de même nature que celui qui est commis par le malfaiteur qui prend un ôtage pour protéger sa fuite. Ne pas poursuivre ces délinquants est tout aussi inadmissible. L'exercice du droit syndical ne comprend pas les attaques physiques aux personnes, pas plus qu'aux biens d'autrui.
    Et ne me dites pas, comme on l'entend quelquefois, que l'outil de travail leur appartient. La France n'est pas feu l'URSS, et la notion de propriété privée veut encore dire quelque chose dans ce pays...

    3) Concernant les "primes de bienvenue" dont vous parlez, elles font partie intégrante, tout comme les "bonus", les "stock options", et autres "retraites-chapeaux", des accords contenus dans le contrat de travail. En cela, elles sont non seulement légales, mais encore l'appréciation de leur caractère de moralité n'appartient à personne d'autre que les contractants eux-mêmes. Dès lors, toutefois, qu'elles n'engagent que les fonds propres de l'entreprise, ce qui n'est pas le cas quand ladite entreprise reçoit des aides publiques.
    Dans ce cadre-là, mais dans ce cadre-là seulement, il m'apparaîtrait naturel et normal qu'elles soient interdites par la loi ou par décret. Tout comme le sont les bonus, stock options et autres retraites-chapeaux, par un décret, qui n'est pas une législation qu'entre guillements...
    Hors de ce cadre, la liberté contractuelle ne souffre aucune restriction légitime, et s'applique tout autant aux contrats de travail des non-cadres qui ont tout loisir de refuser de les signer s'ils ne leur conviennent pas.

    La liberté n'est pas un concept "à la carte". Si vous tenez à la liberté syndicale, pour ne parler que d'elle, il vous faut accepter également la liberté contractuelle. Et cette dernière n'existe pas que pour certains et pas pour les autres : que pour le manoeuvre et le technicien et pas pour le PDG par exemple. Peu importent les montants de rémunérations auxquels elle s'applique.

    Ensuite, je ne dis pas que les autres salariés doivent accepter "sans broncher". Je dis simplement que leur refus de principe ne leur donne pas le droit d'exercer des actions illégales en toute impunité.

    Je ne dis que ça, mais je le dis et je le maintiens avec force.

    A bientôt

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  17. Nous sommes bien d'accord, vous ne dites que ça.
    Jamais vous ne contestez l'attitude des patrons.
    Pour vous, ils ont toujours raison.
    Seulement, on dirait que le jugement d'hier sur Caterpillar vous a échappé....
    La Justice a refusé d'entériner le "plan social"....
    Peut être bien que ça veut dire qu'en étant "propriétaire" de cette usine CA NE DONNE PAS LE DROIT de foutre à la porte plus de 700 personnes....

    jf.

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  18. Nous ne serons jamais d'accord : vous partez du principe que je soutiens sans condition les patrons et que je tappe sans retenue sur les salariés. Votre "fibre" syndicale vous pousse à la caricature. Je pense sincèrement que vous n'y pouvez rien...

    J'ai bien dit clairement ce me semble, que je n'acceptais ces exactions de la part de personne : pas plus de la part des agriculteurs et des marins-pêcheurs (tous des "patrons") que des salariés. Ensuite, vous interprêtez comme vous voulez...

    Concernant Caterpillar, le jugement ne m'a bien sûr pas échappé. Cependant, je n'en connais pas les attendus, et je ne sais donc pas pour quelle raison le plan social a été repoussé par le tribunal. Deux hypothèses, l'une crédible et l'autre non :

    - Soit c'est parce que ce plan comportait des irrégularités et/ou des dispositions illégales. C'est non seulement crédible mais ce serait justifié.
    - Soit c'est, explicitement ou non, pour la raison que vous invoquez, et c'est totalement inadmissible et donc peu crédible.

    Ne vous en déplaise, tout comme vous avez parfaitement le droit d'interdire l'entrée de votre maison à qui bon vous semble au nom du droit de propriété, l'entrepreneur a parfaitement le droit lui aussi de faire ce que bon lui semble de son entreprise, y compris de réduire son personnel, au nom du même droit de propriété. Si vous considérez que la notion de propriété privée ne s'applique pas à un "patron" et que son entreprise est plus ou moins entre les mains de ses salariés, nous ne serons jamais d'accord. La France, je l'ai déjà dit, n'est heureusement pas l'ex-URSS, et si "les Caterpilar" veulent commander à la place de leur patron, ils n'ont qu'une solution légale : racheter leur site. Non seulement ça va sans doute être difficile de trouver les fonds, mais je leur souhaite bon courage pour le gérer avec de tels principes...

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  19. "vous partez du principe que je soutiens sans condition les patrons et que je tappe sans retenue sur les salariés"

    Je ne pars pas du principe !
    Je constate simplement.
    Sur votre bloc-notes, vous concédez parfois à vos interlocuteurs, dont moi, qu'il y a des patrons pas très corrects.
    Mais JAMAIS vous ne prenez l'initiative de faire un billet à ce propos lorsque l'occasion s'en présente.
    Mais TOUJOURS vous vous empressez de dénoncer les attitudes de syndicalistes et/ou salariés qui n'ont pas l'heur de vous plaire.

    Ma fibre syndicale n'a strictement rien à voir dans un tel constat.

    jf.

    PS: question à cent sous: qui est le "propriétaire" de Caterpillar ????

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