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mercredi 2 janvier 2008

Meilleurs voeux...

Il est d'usage, entre la fin décembre et le début janvier, de présenter ses voeux. Je ne faillirai pas à la règle, bien que je la trouve un peu désuète, et surtout bien que je considère que l'exercice est essentiellement, dans bien des cas, destiné à faire passer un message peu en rapport avec l'expression de souhaits pour les autres, mais bien plus pour soi-même ! Dans mon propos d'aujourd'hui, les deux notions se rejoignent, car ce que je souhaite pour moi, je le souhaite aussi pour tous dans ce pays.

En fait, j'ai surtout eu envie de réagir ici aux voeux dont nous ont gratifiés simultanément lundi soir Nicolas Sarkozy à la télévision et Ségolène Royal sur Internet.

A tout seigneur toute honneur : voyons tout d'abord ce qu'a dit le Président. Je ne vais faire pas même un résumé de son intervention, et je vais me borner à réagir aux grands axes de son discours :

Le bilan.

Il nous a brossé un rapide tableau de son action à la tête du pays depuis le mois de mai, en s'empressant de dire avec raison que "tout ne peut être fait en un jour". Je suis totalement d'accord avec le concept, et je ne lui reproche donc pas celles des réformes annoncées qu'il n'a pas encore mises en oeuvre. Mais je trouve pour ma part qu'il a été bien tiède dans celles qu'il a déjà réalisées, comme par exemple ce service minimum qui n'en est pas un dans les transports, ou ces compensations au démantèlement des régimes spéciaux de retraite qui risquent de coûter au moins aussi cher que les régimes spéciaux eux-mêmes, en passant par l'absence d'une sélection pourtant indispensable à l'entrée de l'université...
Il a d'ailleurs répondu partiellement à mes interrogations, en disant avoir tenu compte de "l'exigence du dialogue social". Il ne faudrait pas toutefois, monsieur le Président, que ce dialogue-là conduise à un monologue côté syndical, et ait pour conséquence de vider les réformes, tant attendues et tant nécessaires, de leur contenu !

L'avenir.

Je veux bien croire à sa "détermination sans faille", et je lui accorde encore du crédit quant à son action future. Mais il a souligné lui-même dans son intervention "l'urgence des réformes", et beaucoup ne lui accorderont pas éternellement ce crédit-là...
Il a promis que "les premiers résultats de l'action entreprise devraient se faire sentir" en 2008. On ne peut que le souhaiter vivement, car l'opinion risque fort de se lasser, et de rendre l'accomplissement des réformes à venir très difficile.
Il faut aller très vite pour couper l'herbe sous le pied de la réaction.
A noter qu'il est curieux de constater qu'aujourd'hui, ce n'est plus à droite que l'on trouve les forces réactionnaires. C'est la gauche qui freine des quatre fers. D'aucuns y verront peut-être un signe ?

Concernant le message de Ségolène Royal, il n'est, comme habituellement chez elle, que le rappel lancinant des poncifs de son camp, et la liste sempiternelle de ses "voeux pieux", toujours caressant ses électeurs dans le sens du poil, sans jamais de solutions concrètes ni encore moins de solutions de financements. Il ne suffit pas, "chère" madame Royal, de proférer des contrevérités pour qu'elles deviennent réalistes. Vous jouez un jeu dangereux, car même vos sympathisants sont capables de s'en rendre compte...
"La France mérite mieux", dit-elle, "parce que nous avons du potentiel, de l'énergie, du talent dans nos laboratoires, nos entreprises, nos écoles." Tout à fait d'accord, Mme Royal ; le tout est de savoir si on est capable de prendre les décisions, pas forcément populaires, susceptibles de leur permettre de s'exprimer librement. Le carcan de notre réglementation, soi disant là pour protéger les plus faibles, asphyxie autant l'économie que la recherche et l'éducation, et les premières victimes en sont ces plus faibles-là. Il faut réformer la France en profondeur, et pas insister au contraire dans la direction qui a été empruntée par nos dirigeants depuis plus de trente ans.

J'en arrive tout naturellement à mon propre message de voeux pour la France et les Français. Je leur souhaite (je nous souhaite) :

- Que le gouvernement de la France prenne les décisions contenues dans le programme électoral de son Président
- Que les réformes indispensables soient menées à leur terme rapidement et intégralement. Sans être édulcorées sous la pression de la rue, des lobbies ou de forces politico-syndicales quelconques
- Que ceux qui sont en charge des destinées du pays sachent enfin refuser d'être les otages de la rue et des groupuscules qui l'instrumentalisent à leur profit.
- Que l'opposition cesse d'être dogmatique, et sache enfin devenir quelque peu réaliste, ce qui serait une manière pour elle de servir efficacement (enfin...) les intérêts notamment de ses propres électeurs

Je ne suis malheureusement pas certain de devoir être optimiste quant à la réalisation de l'ensemble de ces quatre voeux. Rendez-vous dans un an pour faire le point, et dans un peu plus de temps encore pour juger du résultat...

Bonne année à tous.


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