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jeudi 26 juin 2008

Immigrés clandestins (2° partie)

Je suis un libéral convaincu, et un humaniste qui ne l'est pas moins.

A ces deux titres, et avant toute réflexion, ma position face au problème de l'immigration devrait me conduire en toute logique à considérer avec bien d'autres libres-penseurs que tout être humain vivant sur cette Terre a le droit de s'y déplacer à sa guise, sans aucune entrave d'aucune sorte, a le même droit naturel à s'installer dans le pays de son choix, et que nul n'est fondé à l'en empêcher par la force.

Et partant de ce principe, naturel autant que pouvait l'être la morale pour La Rochefoucauld, il devrait donc m'être imposé par le bon sens de hurler avec ces loups que sont devenus les défenseurs des "sans-papiers", de militer à leur unisson, et de m'indigner comme ils le font contre la politique gouvernementale et sarkozyste en la matière.

Avant toute réflexion ai-je bien dit. Et principe naturel ai-je dit également. Mais comme la "Morale Naturelle" de La Rochefoucauld n'était pas si naturelle que ça, toute emprunte qu'elle était des préjugés de son époque (lesquels a priori n'étaient pas plus absurdes que les nôtres d'aujourd'hui), le principe que je viens d'évoquer ne l'est pas vraiment, naturel. Et c'est ce que m'apporte la réflexion que je mène depuis quelques temps sur le sujet.

En effet, tous les migrants ne sont pas des promeneurs bucoliques qui parcourent la planète bleue de pays en pays pour en admirer les paysages et juste profiter du spectacle. Si c'était le cas, et si les accueillir ne posait aucun problème particulier, je ne vois pas bien au nom de quoi on pourrait légitimement les en empêcher.

Mais la Terre n'est plus le Paradis Terrestre, les hommes portent paraît-il le poids du "péché originel", les femmes "enfantent dans la douleur", et surtout les hommes doivent "travailler à la sueur de leur front" pour nourrir leurs familles.

Je referme bien vite cette parenthèse biblique uniquement destinée à rappeler que la Genèse est bien loin dans le passé, que l'agencement désordonné que les hommes ont mis en place ici-bas n'a rien d'idyllique ni de paradisiaque, et qu'il faut bien tenir compte de l'évidente absurdité de ce désordre institutionnel que nous appelons "géopolitique".

Il reste que les disparités énormes des conditions matérielles entre les différents points du globe sont la cause de velléités de déplacements des populations qui ne doivent plus rien à des comportements naturels, mais qui sont guidés par la recherche de conditions de vie meilleures, et que le principe qui consisterait à accueillir les migrants sans réfléchir par simple respect de leur liberté de circulation n'est plus du tout du domaine du naturel. Il est devenu essentiellement économique, et est de ce fait redevenu un problème, et un problème crucial...

Car pour riches que peuvent paraître nos pays aux yeux de beaucoup d'autres, cette richesse apparente, ce "miroir aux alouettes" que nous sommes pour eux, ne "vient pas au monde tout seul" et est le fruit de nos efforts et de notre organisation socio-économique bien plus que de critères naturels qui nous auraient été donnés de manière immanente. C'est bien l'organisation de notre société, telle que nous avons su la mettre en oeuvre, qui produit ces richesses qui brillent tellement, vues de loin, et qui font envie à tous ceux qui n'en ont pas, bien souvent, le tiers du quart dans leur pays...

Parallèlement, j'ai toujours soutenu, et je maintiens encore aujourd'hui, qu'il n'y a aucune différence objective entre l'accroissement de la population par la procréation et la même croissance démographique par l'immigration. Dans les deux cas, c'est forcément bénéfique pour l'économie en ce sens que la demande (la consommation) est le principal moteur de la croissance économique, du moins dans des systèmes où l'activité demeure libre.

A ce stade du raisonnement, il n'y a donc toujours aucune raison de s'opposer à l'immigration, fût-elle sauvage. Au contraire, une immigration nombreuse peut sembler avoir deux aspects positifs : le moteur économique dont je parlais à l'instant, et l'oeuvre humanitaire en faveur des défavorisés du tiers monde qui n'ont pas chez eux les structures propres à leur permettre de (sur)vivre correctement.

Mais cette vision idyllique n'est qu'illusoire. En effet, les économies des pays développés brillent de loin, je l'ai dit, mais de loin seulement. La réalité, vue de près, est toute autre, et elles sont en proie à des difficultés, notamment dues aux systèmes sociaux très coûteux qu'elles ont mis en oeuvre, ces mêmes systèmes sociaux qui attirent ceux qui sont tant candidats à venir chez nous.

Immigré ou non, l'individu qui produit des richesses est un atout ; celui qui ne produit pas est une charge. Et c'est tout le problème du poids économique du chômage dans nos sociétés.

La conséquence logique sur le raisonnement est malheureusement mathématique : on ne peut recevoir chez nous, économiquement parlant, que des actifs. Accepter n'importe qui sans restriction revient à "importer des chômeurs". Et nos économies n'arrivent déjà pas à supporter le coût des chômeurs nationaux. Il est donc absolument inéluctable de contrôler les flux migratoires entrants, sous peine de catastrophe économique...

Contrairement à beaucoup, notamment à droite et voire à l'extrême droite, je ne suis en aucun cas pour une "immigration zéro" qui non seulement est illusoire mais qui serait néfaste pour l'économie. J'ai déjà dit plus haut que plus la demande est forte et plus l'activité est forte, et donc plus le chômage est réduit. C'est le cercle vertueux qui contredit la fausse bonne idée du partage du travail, idée qui a échoué partout. Il faut donc faire entrer des immigrés. Mais pas n'importe lesquels...

Sur quels critères sélectionner les entrants ? Voilà une question qui fait débat, et qui pourtant possède des réponses de bon sens difficilement contournables.

Il y a d'abord un critère d'admission automatique évident : l'appartenance à la Communauté Européenne. Les traités européens nous en font un devoir, et c'est très bien comme ça. La libre circulation des personnes et des biens est un des principes fondateurs de l'Union.

Ensuite, il y a les critères politiques. Cela va de l'asile politique proprement dit au risque avéré d'application de la peine de mort dans le pays d'origine, en passant, bien entendu, par les accords bilatéraux conclus entre certains états.

Dans tous les autres cas, je prétends que l'installation sur le territoire national à titre permanent doit être conditionné à différents critères "d'admissibilité", dont font partie le respect absolu de toutes les lois en vigueur, une conformation aux principales règles culturelles du pays d'accueil, un minimum d'adaptation à commencer par une certaine pratique de la langue, et un travail régulier.

Ces règles valent à mon sens non seulement pour l'immigrant lui-même mais encore pour sa famille (dans le cadre du "regroupement familial").

Et un immigré qui ne remplit pas ces critères a vocation à être reconduit à la frontière dans les délais les plus brefs possibles ! Je trouve pour ma part totalement anormal que l'on recherche systématiquement un accord avec le pays d'origine avant de reconduire les clandestins à la frontière. Si un tel accord ne peut être obtenu, et à l'expiration du délai légal de rétention (en France, 32 jours), quitte à "remettre ces pauvres gens à la rue", je trouverais plus normal qu'on les "libère" chez eux plutôt que chez nous !

Et voilà qui devrait être de nature à faire retomber la polémique récente sur la directive "retour" votée par le Parlement Européen et dont
j'ai parlé il y a quelques jours. Si les clandestins étaient systématiquement reconduits dans leur pays d'origine, je suis convaincu que la plupart des "pays d'accueil" réduiraient drastiquement leur durée maximum de rétention administrative...

Restent au moins deux problèmes de fond soulevés par une certaine "tartufferie" dans les pratiques actuelles.

Tout d'abord, ces associations soi-disant caritatives dites "de soutien aux sans-papier". Je trouve particulièrement grotesque que l'on tolère des manifestations, qui troublent l'ordre public, et qui n'ont pour motivation avouée que de soutenir les hors la loi que sont les immigrés clandestins. Or, non seulement on les tolère, mais encore on les écoute avec bienveillance, et il arrive même (souvent) qu'on leur donne au moins partiellement satisfaction ! Quelle galéjade ! Pourquoi aussi ne pas créer des associations pour soutenir les fraudeurs du fisc ? Ou les contrevenants au code de la route ? Ne souriez pas, c'est sur le fond exactement la même chose. Il s'agit dans tous ces cas de prendre le parti des violeurs de la loi républicaine. Et c'est inadmissible.

En outre, la question a été posée récemment, dans un commentaire sur ce blog, de la source du financement de ces associations. Je n'ai pas la réponse, et j'espère à tout le moins qu'elles ne bénéficient pas de subventions. Ce serait un comble que l'Etat, avec nos impôts, finance les complices des délinquants...

Deuxième problème pour moi incompréhensible : les clandestins travailleurs. Ce sont ces immigrés illégaux qui réussissent, au moyen de faux documents, à obtenir un emploi, et qui ensuite, aidés par les associations dont je viens de parler, veulent se prévaloir de leur contrat de travail pour demander (exiger même !) d'être "régularisés".

Or, nous sommes ici en présence de délinquants à double titre : une première fois pour violation des lois sur l'immigration, et une seconde fois pour "faux et usage de faux". Non seulement ils n'ont pas vocation à être régularisés, mais encore ils sont passibles de poursuites pénales. Non seulement il ne faut pas leur donner des papiers, mais encore il faut les juger, les condamner, et les emprisonner ! A moins de décider, ce qui ne serait pas idiot, que les étrangers, réguliers ou non, ne soient plus emprisonnés en France en cas de condamnation pénale, mais reconduits chez eux. Voilà la vraie solution à la question de la "double peine"...

Sur le même sujet, je ne m'explique pas qu'un employeur puisse être durablement abusé par la fourniture de faux documents à l'embauche. Qu'il ne détecte pas le caractère frauduleux d'un bulletin de paie, d'un certificat de travail, d'une carte vitale, d'une carte de séjour, que sais-je, ça peut se comprendre : de tels documents peuvent être obtenus auprès de faussaires très habiles, moyennant finances bien sûr, et je soupçonne fort les mêmes associations que plus haut, non seulement de mettre en relation le demandeur et le faussaire, mais peut-être bien encore de financer au moins partiellement l'opération. En effet, nombre d'immigrés clandestins n'ont manifestement pas les moyens de prendre en charge eux-mêmes le coût de tels faux documents. Que notre employeur, donc, se laisse abuser à l'embauche, soit. Que l'URSSAF par exemple, ne soit pas capable de détecter la fraude dès la déclaration d'embauche ou à tout le moins lors des déclarations qui servent de base au calcul des cotisations, je n'y crois absolument pas. Je ne dis pas que l'URSSAF est volontairement complice, je dis qu'elle ne contrôle pas suffisamment. Et pour clore le sujet, un employeur qui serait convaincu d'avoir sciemment "fermé les yeux", pour payer son salarié de manière dérisoire par exemple (on sait bien que ça se pratique, et sur une grande échelle), cet employeur-là devrait systématiquement faire l'objet de poursuites et supporter des amendes sévères. Ces pratiques, non seulement pèsent sur l'emploi des travailleurs légaux, mais encore tirent les salaires vers le bas, et sont donc un ennemi parmi d'autres du niveau général des revenus, et donc du pouvoir d'achat. Ces employeurs voyous sont les négriers modernes, et devraient être poursuivis sans concession.

Comme on le voit, non seulement les solutions existent, mais elles sont relativement faciles à mettre en oeuvre pour peu qu'on ait un minimum de courage politique. Mais c'est sans doute sur ce dernier point que le bât blesse...


Ce billet était publié sur mon ancien site. Commentaires
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