Ainsi, les manifestations d'hier seraient un succès...
Un succès pour qui ? C'est selon.
Tout d'abord un succès pour les syndicats et les organisations politiques qui avaient appelé à cette "grève" (j'ai déjà dit ce que j'en pensais, je n'insiste pas). C'est une évidence.
Ensuite, est-ce un succès pour les manifestants et ceux qui les soutiennent ? C'est moins sûr, et ça dépend essentiellement de l'attitude du gouvernement dans les prochains jours. Il semblerait, si l'on s'en tient à l'intervention de François Fillion hier soir sur TF1, que le discours soit celui de la fermeté et du maintien du bon cap. Nous verrons...
Enfin, est-ce un succès pour le pays ? Là encore, l'attitude de Nicolas Sarkozy et du gouvernement en décideront.
Car non seulement il importe que le cap des réformes soit maintenu, il importe qu'aucun plan de relance supplémentaire, c'est à dire aucun aggravement du déficit budgétaire déjà si abyssal, c'est à dire aucune augmentation des prélèvements obligatoires déjà ignoblement lourds, ne soient décidés sous la pression de la rue. Mais encore faut-il tirer les conséquence de l'inconséquence : celle des "meneurs" comme celle des "menés".
Comme l'ont parfaitement exprimé Lolik et Lomig dans deux très bons articles avant même les manifestations de rue, la meilleure réponse à cette "mobilisation syndicale" qui n'était en fait qu'une fronde à motivation essentiellement politique, consiste à continuer courageusement les réformes entreprises, et même à les amplifier non moins courageusement.
La meilleur réponse est contenue dans l'adage populaire selon lequel il importe de "bien faire et laisser dire".
On pourrait à la limite, sinon comprendre du moins expliquer, une "politique de la marche arrière" dont le but serait de ménager la paix sociale. Mais dès lors que cette même paix sociale est mise à mal par des manifestations aussi importantes que déraisonnables, on ne voit plus très bien au nom de quelle prudence coupable nos gouvernants se dispenseraient désormais de mener à bien les réformes profondes dont le pays a tant besoin. Même s'il faut engager un vrai bras de fer, et si nécessaire au mépris de leur avenir politique.
Il s'agit donc pour eux d'avoir en 2009, enfin, le courage politique de leurs ambitions électorales de 2007. Je ne suis malheureusement pas certain de pouvoir compter sur ce courage-là de leur part...
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Une fois de plus, profondément d'accord.Avoir le courage de ne plus laisser le dernier mot à "la rue". Et accomplir les réformes pour lesquelles la majorité a été élue. C'est le seul moyen d'affirmer que la France est encore une Démocratie.
RépondreSupprimerSalut René,
RépondreSupprimermerci pour le lien. C'est marrant que tu parles de paix sociale, car je viens tout juste de publier un billet dont c'est le titre, sur un autre sujet...
La paix sociale est mise à mal par une trop grande place accordée à toutes les tractations pour obtenir de l'argent de la part de l'Etat. Cela met les richesses de n'importe qui à la merci du vol du plus grand nombre...
à bientôt
De la part de Sarkozy, c'est plutôt « bien dire et laisser faire »... laisser faire les syndicats !
RépondreSupprimerMerci pour vos commentaires, avec lesquels je suis totalement en accord.
RépondreSupprimerOn est bien mal partis...
"continuer courageusement les réformes entreprises, et même à les amplifier non moins courageusement." écrivez-vous Cher René.
RépondreSupprimerFort bien.
Mais de quelles "réformes entreprises" pouvez nous parler ???
Quelle amplification souhaitez-vous à celle-ci (si elles existent) ?
Ce serait quand même très intéressant de rentrer dans les dtéails pluitôt que de rester dans des formules toutes faites qui ne veulent pas dire grand chose.
Et quand M. Fillon nous déclare qu'il "maintient le cap", c'est quands même c... que de plus en plus de ses amis politiques nous commentent cette décision en nous prévenant qu'elle nous mène doit dans le mur !
jf.
"réforme, le mot magique qui veut tout dire et ne rien dire" : extrait de l'édito de Marianne cette semaine sur le divorce des français avec Sarko. Sur la crise, il est incohérent, sur le bouclier fiscal, la faute impardonnable, sur le bling bling, il ne changera jamais. Le rené qui parle de manifestations déraisonnables, vous devriez le dire aux salariés de Continental. Cette manif de Compiègne est un symbole fort,avec ce flot de manifestants qui enfle tout au long du parcours et qui est soutenu par toute la population de Compiègne. Et pendant ce temps là, vous faîtes vos papiers à 2 balles. Vous ne voyez même pas que les gens en ont ras le bol de ce système barbare.
RépondreSupprimerMon cher Jacques, de deux choses l'une : ou bien vous avez la mémoire courte ou bien vous vous foutez de moi.
RépondreSupprimerVous savez parfaitement de quelles réformes je veux parler : de toutes celles que le candidat avait promises et que le président n'a pas faites, ou mal faites. Sous la pression de l'opinion, des syndicats, de la rue, et de tous les conservatismes.
Je ne vous donnerai ici que trois exemples, mais significatifs :
- la réforme de l'Etat et celle de l'administration (casser les raisons profondes de l'immobilisme et de l'inefficacité publiques)
- celle de l'enseignement (à peu près les mêmes buts, avec la qualité des résultats en plus)
- la baisse drastique des prélèvements obligatoires (au moyen de coupes sombres dans les dépenses publiques).
Et quand je parle d'amplification, il s'agit tout simplement de cesser ce petit jeu qui consiste à faire croire que l'on réforme sans le faire vraiment. Comme ce service minimum qui n'en est que la caricature, comme la réduction du nombre de fonctionnaires qui piétine, comme toutes ces reculades exaspérantes...
Enfin, que les amis politiques de Fillion commentent telle ou telle décision dans un sens ou dans l'autre n'apporte ni ne retranche rien au bienfondé de la décision en question. Les parlementaires de la majorité ne sont (malheureusement) ni plus crédibles ni plus pertinents que ceux de l'opposition.
Il n'empêche ; si nous continuons cette politique molle (et c'est bien parti, hélas), c'est pour le coup que la France ira dans le mur ! Et les Français avec. Même et surtout ceux qui défilaient le 19 mars...
@ Anonyme
RépondreSupprimerC'est parce qu'elles ne sont pas menées à leurs termes que le mot réformes ne veut plus dire grand chose. Si elles étaient réellement menées à bien, vous comme bien d'autres en auriez appréhendé la signification.
Votre refrain sur les salariés de Continental n'apporte rien de nouveau au débat : j'ai déjà répondu sur le sujet. Il ne sert à rien d'en rajouter en termes de démagogie.
Votre position est bien connue. Elle ne rime à rien de pertinent et je vous invite à relire mes autres "billets à deux balles" pour vous en convaincre.
@ René,
RépondreSupprimerNous voilà donc d'accord !
Vous n'auriez donc pas du écrire "continuer les réformes entreprises" puisque nombre d'entre elles ne sont que des faux-semblants.
Je ne me foutais donc pas de votre gueule. pas sur ce coup-là en tout cas...
Maintenant, de votre coté vous déplorez la situation, du mien je suis plus "serein".....
jf.
Pour la poursuite des grèves à 59%
RépondreSupprimerSondage BVA, L'Express, Orange, France Inter.... de ce jour 24 mars....
jf.
La fête continue...
RépondreSupprimerEt on en trouvera encore beaucoup pour dire que la majorité a raison. Quelle foutaise...
@ Jacques : quelle est la valeur démocratique d'un sondage ? Elle est nulle.
RépondreSupprimer@ Criticus
RépondreSupprimerVous qui ne "fréquentez "pas mon bloc-notes, vous sauriez que je ne me sers quasiment jamais des sondages sur celui-ci.
En revanche, j'y ai fait remarquer que depuis que M.Sarkozy est Président il a perdu toutes les élections, à commencer par les Municpales et qu'en matière d'élections partielles, à quelles exceptions près, il les a perdu également, notamment à Arcachon où se présentait son grand ami personnel local chez qui, dans le temps, il allait en vacances.
J'avais indiqué qu'en effet, il s'agissait de vrais sondages grandeur nature puisque les électeurs s'étaient prononcés démocratiquement et autrement qu'à travers un sondage....mais bien dans les urnes.
jf.
Certes, mais les deux élections que lui et sa majorité ont gagnées en 2007 - présidentielle puis législatives - lui confient un mandat de cinq ans !
RépondreSupprimer@ Jacques
RépondreSupprimerJe suis à 100 % d'accord avec Criticus !
Quand cessera-t-on, dans ce beau pays qui se veut tant démocratique, de remettre en cause quasi systématiquement une élection, et la légitimité de ceux qui l'ont "gagnée", dès que la suivante semble inverser la tendance ?
Je dis "semble", car comme la question posée n'est plus la même, la réponse n'a évidemment pas le même sens.
J'ai entendu récemment un politologue (je ne sais plus lequel) affirmer que si l'élection présidentielle avait lieu aujourd'hui, Nicolas Sarkozy serait sans doute réélu, malgré les élections perdues par sa majorité depuis 2007, et malgré des sondages présentés comme désastreux !
En tout état de cause, un Elu est titulaire d'un mandat du Peuple Français pour une durée fixée par la Loi. Il n'y a aucune justification à le remettre en cause, pas plus que sa légitimité, jusqu'à l'élection de même nature suivante. C'est à dire, concernant le Président et les Députés, en 2012.
D'ici là, tout citoyen est sensé, et y est d'ailleurs tenu par la Contitution, de respecter les décisions et les actions qui découlent de l'exercice du mandat électif. C'est l'ABC du fonctionnement d'une démocratie représentative, et c'est ce que les Français ont de toute évidence tendance à oublier.
C'est pourquoi le Pouvoir serait bien inspiré, si je peux (enfin) en revenir au sujet de mon billet, de ne s'intéresser aux mouvements de rues que du coin de l'oeil, et surtout pas d'infléchir sa politique en fonction de ça.
En démocratie la décision n'appartient pas à la rue, mais aux urnes. Les urnes ont parlé en 2007 pour cinq ans. Les élus de 2007 ont donc mandat jusqu'en 2012 pour faire la politique sur la base de laquelle ils ont été élus, et pas une autre.
Mais ils semblent bien, à leur tour, avoir tendance à l'oublier...
A chacun sa mémoire courte car lorsque M. Mitterrand fut élu, je ne pense pas me souvenir que la droite considérait qu'il était élu pour sept ans et a tout fait pour tenter de le faire chuter avant l'échéance de son mandat fixé par la Loi.
RépondreSupprimerIl me semble même me souvenir que de grands ténors de la droite parlaient d'une "expérience momentanée" à propos de la gauche au pouvoir, ce qui témoignait, à l'évidence, d'un respect certain du résultat des élections....
Sans compter l'opération "sifflets" sur les Champs Elysées le 14 juillet 1982,
Sans compter l'apparition de l'obstruction parlementaire orchestrée par MM Séguin, Toubon, Longuet et Millon à l'Assemblée Nationale
Etc.
Et jusqu'à preuve du contraire, il me semble que dans notre Etat de droit, l'opposition a encore le droit de s'exprimer et que la manifestation de rue est garantie par notre Constitution....
jf.
Où avez-vous lu que je me sentais solidaire ce que vous appelez "la droite" ?
RépondreSupprimerJe ne prétends pas que les parlementaires gaullistes de l'époque se comportaient mieux ni plus mal que les parlementaires socialistes d'aujourd'hui. Idem pour leurs sympathisants réciproques.
Il n'en reste pas moins que la remise en cause de la légitimité d'un pouvoir élu démocratiquement est anti démocratique. Point à la ligne.
Ca ne signifie nullement que l'opposition n'a pas le droit de s'exprimer. Elle n'a cependant pas le droit de nier la légitimité de la majorité élue par le peuple.
Quant aux manifestations de rues, la "garantie" de leur droit par la constitution ne recouvre pas les exactions, les dommages aux biens, voire aux personnes, ni même le blocage pur et simple de l'activité économique. Mais sur ce dernier point, je sais pertinemment que nous seront en éternel désaccord...
Enfin, le droit de manifester n'engendre pas de soi l'obligation pour les dirigeants élus ou soutenus par la majorité sortie des urnes de se plier aux slogans scandés par les manifestants. C'est pourquoi j'engage fermement le gouvernement à gouverner dans le sens du programme sur lequel les électeurs se sont prononcés en 2007.
Mais depuis que j'ai écrit ce billet, ce même gouvernement nous a encore donné de nouveaux gages (!...) de son incapacité à aller dans ce sens.
"Quant aux manifestations de rues, la "garantie" de leur droit par la constitution ne recouvre pas les exactions, les dommages aux biens, voire aux personnes"
RépondreSupprimerOù avez vous lu que je soutiendrais le contraire ???
jf.
Allons, Jacques, cessez de jouer au chat et à la souris !
RépondreSupprimerVous réagissez à chaque fois que je fustige les blocages dus à une grève, ou quand je soutines un vrai service minimum...
Ne venez pas aujourd'hui me dire le contraire.