Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

vendredi 7 décembre 2007

La citoyenneté

Qui est citoyen de ce pays ? Vaste sujet, là encore, et quelle complexité !

En effet, si chacun parle volontiers des droits des "citoyens", des devoirs des "citoyens", du pouvoir "citoyen", de comportement "citoyen", etc... Demandez donc à dix personnes de vous définir ce qu'est un citoyen. Vous obtiendrez, j'en suis sûr, dix réponses différentes...

En droit, et en France, la notion de citoyenneté est liée au "droit du sol" : il faut être né en France pour être Français. En Allemagne par exemple, il s'agit au contraire du "droit du sang". Cela signifie schématiquement qu'est Allemand celui qui est né de parents allemands.
Dans les faits, la France reconnaît d'ailleurs ces deux systèmes...
Et il existe encore bien d'autres systèmes tous différents.

Quant à moi, je me suis longtemps considéré dans ma tête comme "apatride", c'est à dire que je ne voyais pas bien l'utilité des frontières, et encore moins celle de l'appartenance à une nation en particulier. Je me ressentais comme "citoyen du monde". J'étais loin d'être le seul, et c'est là une position, on pourrait presque dire une philosophie, qui a fait parler d'elle...

Mais il faut se rendre à l'évidence, et je me suis vite rendu à cette évidence-là, l'organisation harmonieuse des rapports humains au sein d'une société n'est possible que si l'on tient compte, des individus certes, en tant que tels, sans distinctions, mais aussi des différentes cultures, au risque de se trouver face à une cacophonie ingérable de langues, de religions, de comportements surtout... Et c'est bien là le sens, me semble-t-il, d'une politique d'immigration bien comprise...

Entendons-nous bien : je suis le contraire d'un raciste ! Et je suis encore moins xénophobe. Je n'ai rien contre les différences, qu'elles soient de couleur de peau, de religion, d'opinion politique, que sais-je encore ? Mais dès qu'on rencontre des différences profondes sur ces thèmes entre les individus d'une même société, et tant qu'on n'organise pas l'harmonie entre ces différences, la société dont on parle devient vite invivable ! Certains comportements culturels sont tout simplement à l'opposé l'un de l'autre entre deux êtres d'origines vraiment différentes. Et il est indispensable, pour qu'ils réussissent à s'entendre et à vivre ensemble, que chacun d'eux face un pas vers l'autre. Sinon,on se retrouve très rapidement devant une situation conflictuelle majeure.

En outre, et même si cette réflexion concernerait plutôt la rubrique "économie" que cette rubrique "société", les niveaux de vie moyens entre les pays présentent de grandes disparités, et ces niveaux de vie engendrent naturellement des comportements sociaux eux-mêmes profondément différents.

Ces différences de niveaux sociaux, de cultures, de religions, et donc de comportements "basiques" de la vie de tous les jours, engendrent nécessairement des tensions et sont, à mon sens, la source du sentiment de racisme que l'on voit trop souvent se développer dans nos sociétés modernes où la mobilité sur la planète est devenue si importante.

Aussi, j'en suis venu à prendre une position sur le sujet de la citoyenneté, intimement lié à celui de l'immigration, que j'aurais sans doute combattue il y a une ou deux décennies :

- Naître de parents français, en France ou ailleurs, c'est être automatiquement citoyen français
- Naître de parents, l'un français et l'autre non, peu importe à quel endroit sur la planète, c'est avoir automatiquement la double nationalité, et donc la double citoyenneté. Mais bien sûr il faut pour cela l'accord de l'autre pays...
- Obtenir la nationalité française, c'est obtenir automatiquement la qualité de citoyen en France
- MAIS pour obtenir cette nationalité, il faut remplir certaines conditions :
1 - Il faut vouloir être français. Il serait tout-à-fait anormal que, par le simple fait de sa naissance en France par exemple, ou par toute autre circonstance, la nationalité française soit imposée (ou accordée, comme on voudra...) automatiquement.
2 - Il faut être capable de s'intégrer pleinement dans la société française. Cela suppose notamment un minimum de pratique correcte de la langue française
3 - Il faut vouloir s'intégrer, et en donner des gages.
Cela suppose l'abandon pur et simple de certains comportements dès lors qu'ils ne correspondent pas aux usages de la société Française, et pas seulement les éventuelles coutumes du pays d'origine qui tomberaient sous le coup de la loi française, comme l'excision ou la bigamie, mais aussi par exemple des comportements vestimentaires, culinaires ou folkloriques de nature à troubler la quiétude de ceux qui vont devenir des compatriotes, et particulièrement les voisins...
4 - Il faut ne pas être une charge pour la collectivité en France. Là encore, on est plus sur le terrain économique que sur le terrain social et culturel, mais le sujet est suffisamment important pour que je le mentionne ici.
Devenir français sans avoir un emploi et des revenus suffisants, dans le but de bénéficier des avantages sociaux qui existent dans notre pays, et devenir ainsi assisté et à charge, c'est conclure avec la France et les Français un marché de dupe, qui engendrera nécessairement à court ou moyen terme des difficultés au niveau social, ou plutôt au niveau sociétal, c'est à dire au niveau de l'organisation même de la société et des rapports entre les individus...
Je tiens cependant à apporter une précision importante : je ne considère au aucun cas qu'accueillir un étranger dans la communauté nationale, ou même simplement sur le sol français sans qu'il prenne la nationalité, soit une charge pour la collectivité. Rappelons-nous le sketch de Fernand Reynaud, avec cet "étranger qui mange le pain des Français" et qui s'avère être, à la fin du sketch, le seul boulanger de la commune... Ca n'est pas qu'une simple caricature, et ça illustre bien la réalité économique de l'immigration. Il n'y a pas une quantité finie de travail, pas plus que de biens consommables. Plus une société est nombreuse et plus elle éprouve de besoins en termes de biens et de services (donc de travail à accomplir), et plus elle génère de biens de consommation et de richesses. Il n'y a en cela rien de différent entre faire des enfants pour augmenter la population et accueillir des étrangers dans le même but.
Mais pour que ce raisonnement tienne, il faut que les immigrants soient effectivement des actifs. Il faut qu'ils participent effectivement à la production de richesses et au développement de l'activité. Sinon, ils deviennent une charge et ils apportent de l'eau au moulin des xénophobes et autres racistes de tout poil.
- Etre ou devenir français, c'est être ou devenir citoyen dans la société française, ce qui :
1 - Donne des droits
2 - Mais aussi des devoirs.
Les uns ne vont pas sans les autres, que l'on naisse Français ou qu'on le devienne...

La citoyenneté, c'est bénéficier des avantages liés à une société organisée : de la liberté d'action et d'opinion, du droit de vote, des services publics, des aides sociales quand elles sont nécessaires, etc... C'est aussi en supporter les contraintes : le respect de la loi dans tous ses aspects, le paiement des impôts, le respect des autres citoyens, de leur tranquillité, de leurs opinions, etc...

Accorder la nationalité française, et donc la citoyenneté, ou même simplement accueillir sur notre sol et au sein de notre société, des gens qui ne prendraient que leurs droits sans accomplir leurs devoirs, ce serait porter un préjudice certain aux autres citoyens, ceux qui acceptent les règles, qui s'y soumettent, et qui rendent possibles les aspects de notre société qui attirent tant les ressortissants d'un certain nombre de pays pour lesquels nous ressemblons à un Eldorado, même si cette impression est très largement fausse d'ailleurs...

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire