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mercredi 5 décembre 2007

Le pouvoir éducatif

L'éducation est à la base un devoir à la charge de tout parent digne de ce nom. En effet, l'enfant, par définition, n'est pas un être "fini", et s'il lui manque des fonctions physiques et psychiques qui lui viendront naturellement avec l'âge dès lors qu'on lui fournira la nourriture et les conditions de vie que la biologie nous impose à tous, il lui manque aussi l'apprentissage des comportements propres à faciliter la vie en société. Et là, la nature n'y pourvoira pas ! Car ces règles de vie commune ne sont pas directement issues de la nature humaine, mais bien de notre organisation grégaire, comprenez de l'organisation de la société des hommes. Et la méconnaissance de ces règles entraîne ce qu'on appelle aujourd'hui la marginalité, et qui est tout simplement de l'inadaptation sociale, préjudiciable à tous, mais en priorité bien évidemment à l'individu qui en est atteint...

Voilà pour le constat de base. Cependant, ce devoir d'éducation est très souvent très incomplètement rempli par les parents eux-même, et je ne parle pas forcément des "mauvais parents" au sens habituel du terme. Il est en grande partie délégué à ceux que l'on désigne habituellement par le terme générique d'éducateurs, à commencer par les enseignants. Il est ainsi assez significatif de constater que l'institution collective en charge de l'école est passée du titre d'instruction publique (on instruisait les jeunes) à celui d'éducation nationale (maintenant, on les éduque). Ceci n'est pas innocent du tout...

Or, l'acte éducatif n'est lui-même pas innocent, et celui qui le met en pratique détient un réel pouvoir. Nous avons tous en tête le souvenir de tel ou tel instituteur, ou bien de tel ou tel professeur, qui nous a particulièrement marqué pendant notre cursus scolaire ou universitaire. Et cette influence dont nous ressentons encore aujourd'hui les effets n'était pas directement liée à la matière qu'il nous enseignait, mais surtout à sa manière de présenter les choses et les commenter, à des réflexions qu'il nous a faites, à des préceptes qu'il a évoqués, et, si le mot n'effraie pas trop, à une philosophie qui était peut-être la sienne.
Ainsi, cet enseignant aura gravé dans notre mémoire un certain nombre de repères, dont nos comportements d'adulte sont encore aujourd'hui tributaires.

On voit bien que l'acte éducatif a une incidence énorme sur la formation psychologique de l'être auquel il s'adresse. Il s'agit donc bien d'un réel pouvoir qu'il ne faut pas laisser entre les mains de n'importe qui. Le devoir des parents, et bien sûr pas seulement pendant la petite enfance mais à l'adolescence et même au-delà, dans l'intérêt même de leurs enfants, est non seulement d'exercer ce pouvoir mais de surveiller de près la nature et la manière avec laquelle il est exercé par d'autres. Il en va de l'avenir, et pourquoi ne pas dire tout simplement du bonheur, de leurs enfants, qui risquent sinon de se retrouver dans un état d'inadaptation à l'égard de la société dans laquelle ils vont vivre.
Il n'est qu'à voir dans quel état se trouvent les gamins des "banlieues", comme l'on dit, dont la plupart (je veux parler de ceux que l'on voit le plus, c'est à dire les plus mal lotis d'entre eux) ne reçoivent pas chez eux, pour des raisons sociétales et non pas uniquement sociales comme on le prétend trop souvent, l'éducation qu'ils méritent, et qui ne l'ont pas non plus en classe pour d'autres raisons liées à la mauvaise organisation d'une Education Nationale qui ne donne pas aux "zones sensibles" les enseignants qu'il leur faudrait en termes d'expérience et de formation...
Mais, je le répète, les premiers à devoir dispenser cette éducation restent les parents. Les enseignants et les éducateurs ne viennent qu'en second, pour suppléer dans la mesure de leurs capacités et de leurs (faibles) moyens les manquements parentaux. Ceux des parents qui n'en ont pas les moyens, intellectuels ou de formation notamment, doivent sans doute être aidés, mais sans que la collectivité prenne totalement en charge leurs obligations. C'est pourtant ce à quoi ils croient pouvoir prétendre habituellement...

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